Sauber doit travailler les secteurs lents

Dans un entretien accordé à Autosport, James Key, le directeur technique de Sauber a fait le point sur la première voiture qu’il a conçu pour les Suisses. La C30 fait preuve d’un beau potentiel dans les parties rapides mais doit encore progresser dans les secteurs plus lents.

"Côté stabilité, on a fait un vrai progrès par rapport à l’an passé. La performance à haute vitesse que nous avions est toujours là. Nous avons encore du travail car nous voulions aborder ces premières séances d’essais avec pour objectif de comprendre la voiture sans rencontrer de mauvaises surprises," explique Key.

La C30 est à l’aise dans les virages rapides mais beaucoup moins dans les virages lents et les chicanes. "A Barcelone, les deux premiers secteurs étaient raisonnables pour nous mais le troisième (bien plus lent) était notre point faible. Nous n’avons pas encore travaillé à 100% là-dessus, on pense que c’est lié à l’équilibre car dans les sections rapides cela allait même si on usait les pneus un peu trop rapidement si on forçait dessus lors du premier tour. On est pas trop mal mais pas à 100%."

James Key a travaillé sur les autres points faibles de la C29, avec succès selon lui. Les problèmes de refroidissement ont été oubliés, ainsi que l’instabilité au freinage qui pénalisaient Kobayashi, Heidfeld et De la Rosa en 2010. La Sauber C30 est d’ailleurs l’une des voitures qui rabat son aileron ajustable en dernier au moment d’aborder les freinages. "C’est un bon signe de stabilité. Nous sommes bons aussi en entrée de virages."

De même le KERS Ferrari n’a pas posé de problèmes en essais privés, contrairement à celui développé par BMW en 2009, à l’époque de l’alliance BMW Sauber. Ce KERS BMW n’avait jamais été utilisé en course. "Le KERS Ferrari, c’est un système éprouvé. Il fait ce qu’on lui demande de faire. Il ne pose pas de soucis au freinage (lors de la phase de récupération de l’énergie)."

La question est de savoir où se situera Sauber cette année. Progressera-t-elle par rapport à Williams ou Toro Rosso ? "C’est difficile à dire. Les pneus de cette année permettent de faire un super chrono sur un tour, si vous roulez à vide, alors vous semblez rapide. Mais cela n’a pas été notre approche. On s’est concentré sur les réglages et des choses plus générales que la recherche de la performance absolue. Cela semble serré entre les équipes et c’est très difficile de dire qui en est où. Et où nous en sommes, je ne sais pas mais je pense qu’on est ok et qu’on a eu une bonne approche pour cette saison," conclut le directeur technique de Sauber.