Sala : Ma première impression sur HRT ? Un désastre total !
Que de chemin parcouru
Le directeur de HRT, Luis Perez-Sala, a admis que sa première impression en rejoignant l’équipe espagnole a été très négative. L’ancien pilote Minardi avait rapidement pris la place de Colin Kolles, sous l’impulsion des nouveaux propriétaires, Thesan Capital. L’Espagnol avait fait connaissance avec l’équipe au Grand Prix de Grande-Bretagne 2011, il y a un peu plus d’un an maintenant.
"Ce que j’ai vu ce jour-là, je ne l’ai pas aimé. C’était un désastre total. Il n’y avait aucune organisation, aucune crédibilité. Aucune recherche aérodynamique. Pas de maison, pas d’identité. Tout était fait en externe. Il n’y avait aucun technicien basé à la même place qu’un autre. Ils disaient être une équipe espagnole mais il n’y avait rien d’espagnol."
Depuis, même si HRT reste en fond de grille, beaucoup de choses ont changé. L’équipe dispose enfin de sa propre base, à Madrid, et d’une identité espagnole. Pedro de la Rosa en est aussi la raison.
"Il était clair que Pedro devait être avec nous. Il était la clé. Il est Espagnol, expérimenté et c’est quelqu’un d’honnête. Il est en F1 depuis plus de 10 ans, il connait tout le monde, il sait comment développer une voiture avec les mécaniciens et les ingénieurs. Il apporte beaucoup en tant que pilote mais l’avoir avec nous nous aide aussi à grandir, à poser un plan, sans donner des coups dans le vide."
De la Rosa, qui a rejoint HRT sous l’impulsion de Sala malgré un salaire inférieur de moitié à ce que McLaren lui offrait pour rester pilote de réserve, admet lui aussi qu’il avait eu une mauvaise impression à son arrivée.
"Cela faisait deux ans qu’ils étaient en Formule 1, à mon arrivée, et pourtant cela ressemblait à tout sauf à un projet sérieux. La structure était mauvaise et difficile à changer. Je voulais signer pour eux avant mais je n’avais aucune confiance. Quand j’ai vu que Luis était là, j’y ai réfléchi à nouveau. Il y avait de bons arguments : courir de nouveau, avec une équipe sous licence espagnole, des patrons espagnols, des mécaniciens et ingénieurs qui le sont aussi pour la plupart, et un pilote espagnol," explique De la Rosa.
"J’ai aimé l’idée d’être en Espagne et pas en Angleterre, où sont les autres équipes. Créer quelque chose de différent, avec une structure en Espagne, cela sonnait bien," ajoute-t-il.
Quant au grand patron de HRT, Saul Ruiz de Marcos, il a lui révélé que le budget 2012 de l’équipe ne s’élevait qu’à 50 millions d’euros.
"C’est sept fois moins que les plus grosses équipes et deux fois moins que Caterham. Si nous réussissons à progresser, nous pourrons décrocher plus de sponsors et faire de l’argent d’ici trois ans. Le secret, c’est de dépenser le moindre euro qui reste pour développer l’aérodynamique de la voiture. C’est là qu’on gagne le plus de temps."
De Marcos pense que l’une des stratégies est de "se rapprocher des marchés lucratifs indiens et chinois, qui n’ont pas encore été correctement exploités par la Formule 1."
"Nous avons déjà un pilote de nationalité indienne, avec Narain Karthikeyan. Et nous développons aussi celui qui sera le premier pilote chinois de l’histoire de la Formule 1, Ma Qing Hua."