Ron Dennis : Senna était le plus grand, il était unique
"Sur un circuit, Ayrton ne parlait que de course"
Ron Dennis, patron d’Ayrton Senna chez McLaren de 1988 à 1993, estime que le Brésilien mérite bien son statut de légende de la Formule 1. Ce statut ne lui a pas été attribué juste parce qu’il a été emporté trop tôt, un certain 1er mai 1994...
"Senna est considéré comme le plus grand parce qu’il a été si bon à chaque instant où il était sur cette terre. Je ne vois rien de positif dans sa mort pour son statut de pilote de légende. Il n’y a pas eu un seul moment de déclin dans sa carrière. Il a toujours été compétitif et, tout à coup, il n’était plus là. Alors de quoi se souvient-on ?" déclare Ron Dennis.
"Je ne me suis jamais demandé à quoi Ayrton ressemblerait s’il était encore parmi nous aujourd’hui. Il a toujours été génial. Il a toujours eu de belles valeurs humaines, il a toujours eu des principes, même si je me souviens bien du crash qu’il a provoqué à Suzuka, en 1990, avec Alain Prost."
"Ce jour-là, il ne fallait pas être Einstein pour voir ce qu’il avait fait avec les traces de pneus au sol, ce qu’il a fait avec l’accélérateur. Je lui ai alors dit que j’étais déçu par lui. Il a reçu le message, il n’avait pas à en dire plus. Cela été l’un de ses rares moments de faiblesse."
Dennis se souvient surtout de son implication extrême.
"Sur un circuit, Ayrton ne parlait que de course. Sa vie personnelle n’était plus présente, contrairement à beaucoup d’autres pilotes. Il était totalement impliqué et concentré, il tirait toute sa satisfaction, toute son émotion de ce qu’il faisait en piste, lorsqu’il roulait et lorsqu’il gagnait."
"Il avait un tel niveau d’adrénaline que cela le rendait unique. Mais il n’avait pas pour autant le côté fermé ou mauvais que certains ont décrit. Il jouait le jeu de l’équipe, il se souciait des mécaniciens, il admettait que quand il avait tort, il avait tort. Ce sont des qualités inhabituelles pour un pilote de F1."