Ricciardo : Je n’étais pas sûr de vouloir faire du pilotage ma vie

"J’aime la vitesse, l’adrénaline, mais..."

Par Franck Drui

23 mars 2018 - 04:47

Daniel Ricciardo est la star du premier Grand Prix de l’année, qui se tient en Australie, à Melbourne, depuis 22 ans maintenant.

Le pilote Red Bull a pris avec succès la relève de Mark Webber et son sourire légendaire dans le paddock témoigne souvent du bonheur qu’il a à être en Formule 1.

Mais ce que l’Australien apprécie avant tout c’est le pilotage.

"J’aime la vitesse, l’adrénaline, mais pour moi, l’essentiel tourne autour de l’idée de liberté," explique-t-il au magazine Sport & Style.

"C’est vraiment ce qui m’excite. Quand j’étais môme, la première fois que j’ai conduit un kart, j’ai ressenti immédiatement des émotions nouvelles, des trucs inconnus : la puissance, la possibilité d’aller très vite, sentir le vent filer et cette impression de s’enfuir sans que personne ne puisse vous rattraper."

"La première fois, j’avais 8 ans, j’étais un petit garçon. C’était un circuit indoor en Australie, à Perth. Et cela faisait tellement longtemps que j’attendais ce moment ! Il y avait à l’époque une taille minimum à atteindre pour pouvoir louer un kart. Pendant des années, je n’étais pas assez grand pour y accéder. Et un jour, c’est arrivé. Je m’en souviens comme si c’était hier."

Cela n’a pas été une révélation pour autant.

"Non, je n’avais pas de don, pas de truc inné pour le pilotage. Je n’étais pas le « golden boy » du karting. Ce que je sais, c’est que j’ai adoré l’exercice dès les premiers tours de piste, mais j’étais comme tous les autres mômes, j’avais encore énormément à apprendre. Je n’avais pas peur – aucune crainte par rapport à la vitesse – mais, enfant, je n’étais pas meilleur que les autres."

Ainsi le rêve de devenir pilote de Formule 1 est arrivé, peu à peu.

"Évidemment. Quand j’étais gamin, c’était mon but. Je me levais à 4 heures du matin pour regarder les Grand Prix de F1. Je n’en ratais aucun, j’étais complètement obsédé par la course automobile. En revanche, je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un de spécial, d’élu si vous voulez. Je voyais les pilotes de F1 à la télévision et je les considérais comme des surhommes alors que moi, petit gars de Perth, je n’étais qu’un môme normal, très normal même ! Je faisais du kart parce que j’aimais ça, c’est tout. Même à 15 ou 16 ans, je n’étais pas sûr de vouloir faire du pilotage ma vie, ma vraie profession. Et puis, je suis devenu un jeune adulte, je me suis aperçu que je pilotais de mieux en mieux. Et un jour, je me suis dit : ok, essayons d’aller plus loin."

"Ma maturité a probablement fait la différence. Et le sentiment de savoir enfin ce que j’avais réellement envie de faire de ma vie. Fin 2006, j’ai participé à une compétition à Valence, en Espagne. C’était ma première course en Europe. Et tout le monde sait que les meilleurs pilotes de F1 sont européens, concourent en Europe, vivent en Europe. Je me suis dit, ok, tentons le coup. Je voulais me confronter aux meilleurs dans la même catégorie d’âge que moi. En Australie, j’étais loin de tout. J’avais besoin d’un face-à-face avec d’autres, d’une indication pour savoir si je devais persévérer ou lâcher l’affaire une bonne fois pour toutes. Il y avait 40 pilotes et je me suis dit : si je termine dans le Top 15, c’est pas mal. J’ai terminé cinquième. Du coup, à ce moment-là, j’ai compris que j’avais peut-être un truc en plus."

Et ce sourire légendaire alors ?

"Quand on devient un personnage public, on apprend vite ce que l’on doit montrer et ce que l’on doit garder pour soi. Cela dit, le sourire, chez moi, c’est quand même assez naturel. Je ne souris pas pour faire plaisir à mes fans ou séduire de nouveaux sponsors, je souris parce que je suis comme ça. Le sourire, c’est mon vrai moi. Quand je regarde des photos de moi enfant, c’est la même histoire : toujours ce sourire accroché aux lèvres ! C’est dingue, c’est un truc naturel... Mais je pense aussi que sourire a des vertus thérapeutiques, cela chasse le stress, cela rend le voyage sur terre plus doux. Mais pour revenir à votre question, oui, je bloque certains aspects de ma vie privée. Je dois me protéger. J’ai envie de pouvoir aller au restaurant avec ma famille sans être dérangé par exemple. Je détesterais être suivi par une horde de photographes comme c’est le cas pour certains."

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