Retour sur... le GP de Monaco 1995
La première victoire Renault à Monaco
Pour différentes raisons, le Grand Prix de Monaco est un événement à part pour Renault.
Et malgré de nombreux succès partout ailleurs, la marque au Losange a dû patienter durant dix-sept longues années avant de célébrer sa première victoire en Principauté. Après être plusieurs fois passé tout près de la première place, Renault s’offrait un premier succès en 1995, grâce à Michael Schumacher et Benetton.
Renault dispute son premier Grand Prix de Monaco avec Jean-Pierre Jabouille en 1978. Durant les premières années, il est admis que le moteur turbo ne possède pas les meilleurs atouts pour briller sur un circuit aussi lent. Mais en 1982, René Arnoux place sa Renault en pole position. Alain Prost mènera la course avant de partir à la faute à quelques tours de l’arrivée, sur une piste mouillée.
Le V6 Renault continue de se montrer à son avantage les années suivantes. Prost conquiert une autre pole position en 1983. Nigel Mansell sort sous la pluie en 1984 avec sa Lotus alors qu’il occupe la première place. Ayrton Senna signe également la pole pour Lotus en 1985 et mène le Grand Prix en 1986. Mais toujours sans la moindre victoire…
Même avec le V10, la période de disette continue durant la première moitié des années 90. En 1991, la Williams-Renault domine le championnat… Mais Mansell doit se contenter de la deuxième place à Monaco. Même résultat en 1992, toujours derrière la McLaren de Senna. Pole position de Prost en 1993… et encore une victoire de Senna.
En 1995, Renault peut enfin fêter une première victoire en Principauté. Associé à Benetton, Renault permet au Champion du Monde Michael Schumacher de s’imposer au Brésil et en Espagne avant le rendez-vous monégasque. En ville, le duel est fantastique avec un autre pilote motorisé par Renault : Damon Hill. Le pilote Williams s’adjuge la pole avec un écart conséquent de 8/10e de seconde.
« Ma dernière tentative était proche de la perfection », soulignait Damon Hill, dont le père Graham s’est imposé à cinq reprises dans les rues de Monaco. « Je crois que c’est le plus beau tour que j’ai pu réaliser dans ma carrière. » Schumacher partait à côté de Damon, devant la seconde Williams du rookie nommé David Coulthard et les Ferrari de Gerhard Berger et Jean Alesi.
Au départ, Hill conservait l’avantage. Derrière, l’explication était beaucoup plus musclée avec Coulthard pris en sandwich entre les deux Ferrari. Collision entre les trois monoplaces et… drapeau rouge.
Le second départ fut plus posé. Hill prenait l’avantage sur Schumacher et Coulthard, parti avec le mulet.
La course se transformait en bataille stratégique d’arrêts aux stands. Hill et Schumacher optaient pour des options radicalement différentes. Au moment de rentrer pour son premier arrêt, Hill ne comptait que 1’’8 d’avance, laissant Schumacher en tête. Plus l’Allemand restait en piste, plus il semblait évident qu’il n’allait faire qu’un seul et unique arrêt.
Juste avant la mi-course, au 36e tour, Schumacher s’arrêtait à son tour pour ravitailler. Il reprenait la piste en première position alors que Hill occupait brièvement la troisième position, jusqu’à ce qu’Alesi ne sorte de la route. Malgré du sous-virage, Hill attaquait. Le Britannique savait pourtant que la cause était entendue car il devait encore s’arrêter aux stands alors que l’Allemand avait prévu de rester en piste jusqu’à l’arrivée. Hill ravitaillait une seconde fois au 52e tour et parvenait à conserver la deuxième position. De retour à l’usine, l’écurie Williams découvrira un problème de différentiel qui n’avait certainement pas aidé Damon à concurrencer son rival.
Devant, Schumacher ne commettait aucune erreur pour s’imposer une seconde fois à Monaco, son premier succès avec Renault dans la Principauté. En complément de la deuxième place de Hill, la seconde Benetton de Johnny Herbert terminait en quatrième position. Premier, deuxième et quatrième à l’arrivée de la course la plus importante de l’année, ça valait le coup d’attendre !