Retour sur la saison 2008 : Montréal
Kubica triomphe un an après son gros accident, doublé pour BMW
C’est avec un classement très serré que la Formule 1 débarque à Montréal pour le Grand Prix du Canada. Suite au gros accident de Robert Kubica l’année précédente, le mur a été rapproché de la piste et son angle changé, afin que les voitures ne s’y écrasent pas frontalement.
Les essais libres ne sont pas d’une grande utilité pour en savoir plus sur les forces en présence. Dans la première séance, Felipe Massa signe le meilleur temps devant Robert Kubica et Heikki Kovalainen, tandis que suivent leurs équipiers, les six hommes se tenant en sept dixièmes.
La deuxième séance d’essais voit Lewis Hamilton signer le meilleur temps, avec de nouveau Kubica deuxième et Räikkönen troisième. De nouveau leurs équipiers suivent et les six premiers se tiennent en huit dixièmes.
Le samedi matin, cette hiérarchie est enfin brisée puisque Nico Rosberg, bien remis de son accident de Monaco, signe le meilleur temps. Il devance Räikköne, Hamilton et Massa et les quatre hommes se tiennent en trois dixièmes.
Lors des qualifications, Lewis Hamilton est le favori après sa belle pole position obtenue ici en 2007 et il confirme ce statut en signant le meilleur temps dans les trois parties des qualifications. En Q1, ce sont de nouveau les Force India et les Toro Rosso qui sont éliminées, ainsi que la Honda de Jenson Button.
En Q2, les deux Toyota sont éliminées ainsi que Nelson Piquet Jr, qui n’arrive décidément pas à se rapprocher de Fernando Alonso. Kazuki Nakajima et David Coulthard sont également recalés. Devant, Lewis Hamilton rappelle à ses rivaux qu’il est le patron au Canada.
Et il le réaffirme en Q3 en devançant Kubica de plus de 6 dixièmes pour la pole position. Après sa deuxième place de Monaco, le Polonais confirme sa bonne forme. Räikkönen et Alonso se partagent la deuxième ligne devant Rosberg et Massa, en retrait en ce samedi de qualifications. Kovalainen, Heidfeld, Barrichello et Webber complètent le top 10. Ce dernier n’a pas pu tourner en Q3 après un choc contre le mur en fin de Q2.
Au départ, Hamilton conserve l’avantage devant Kubica et l’ensemble du peloton franchit le premier virage sans dommages. Le pilote McLaren s’envole en tête mais voit son avance ruinée lorsque la voiture d’Adrian Sutil, qui était en bord de piste après son abandon, prend feu et provoque l’entrée de la voiture de sécurité.
Les hommes de tête s’arrêtent bien que le feu soit rouge au bout de la ligne des stands et Räikkönen et Kubica en profitent pour passer Hamilton. Les deux pilotes se rangent devant le feu, côte à côte, en attendant d’avoir la permission de reprendre a piste.
Derrière, Lewis Hamilton arrive à une vitesse trop élevée et sans regarder devant lui, occupé à changer les réglages de sa monoplace sur son volant, conformément aux demandes de ses ingénieurs. Le Britannique se rend compte trop tard de son erreur et ne peut éviter de percuter Kimi Räikkönen. C’est l’abandon pour les deux hommes qui quittent leurs voitures blessées. Nico Rosberg commet la même erreur mais n’abandonne pas.
(Suite de l’article après la photo)
Les monoplaces de Hamilton et Räikkönen après l’accident dans les stands
Felipe Massa doit repasser par les stands un tour après son arrêt car la pompe à carburant qui devait le ravitailler n’a pas fonctionné, lui coûtant un arrêt pour rien.
La suite de l’épreuve voit Barrichello, Coulthard et les Toyota de Trulli et Glock prendre tour à tour la tête de la course. Une fois tous les arrêts aux stands effectués, c’est Nick Heidfeld qui a repris la tête.
L’Allemand ne peut toutefois pas se défendre longtemps face à son équipier, Robert Kubica, plus léger en carburant et nettement plus rapide. Le Polonais prend l’avantage au 41e des 71 tours que comporte la course et ne quittera plus la tête.
L’état de la piste, qui subit depuis le début du week-end de nombreuses dégradations, inquiète les pilotes et équipes car certains patchs d’asphalte, placés notamment dans l’enchaînement avant l’épingle et jusqu’à celle-ci, se désagrègent.
Nelson Piquet abandonne pour la 5e fois en sept courses, suivi au tour d’après par son équipier, Fernando Alonso, qui percute le mur et brise une suspension de sa Renault. L’Espagnol était en course pour la 2e place à ce moment de l’épreuve et Renault perd ses deux voitures en quelques dizaines de secondes.
Kazuki Nakajima percute l’arrière de Jenson Button et subit des dommages à son aileron avant. Alors qu’il va pour rentrer, son aileron se coince sous la monoplace à l’entrée de la voie des stands. Il perd toute possibilité de direction et s’écrase dans le mur des stands pour devenir le 6e abandon de la course. Fisichella sera le suivant et le dernier après un choc contre le mur.
Avec une gestion parfaite de sa fin de course, Robert Kubica remporte sa première course en carrière. Ce sera malheureusement la seule de ses premières années en Formule 1.
Il devance Nick Heidfeld sur l’autre BMW. Le constructeur signe le meilleur résultat de son histoire, que ce soit sous le nom de Sauber avant le rachat, ou sous l’identité de BMW. David Coulthard est une autre surprise avec sa 3e place pour Red Bull. Ce sera son dernier podium en carrière.
Timo Glock termine 4e devant Felipe Massa et Jarno Trulli. Le Brésilien a effectué une belle remontée en fin de course mais n’a plus semblé à son aise après avoir été contraint de faire un arrêt supplémentaire. Rubens Barrichello et Sebastian Vettel terminent dans les points également.
Au classement pilotes, les choses bougent forcément après l’accrochage entre les deux leaders et c’est le vainqueur du jour, Robert Kubica, qui prend la première place du classement. Avec 42 points, il devance de 4 unités Felipe Massa et Lewis Hamilton. Kimi Räikkönen, perd lui aussi deux places et pointe à sept unités de Kubica. Chez les constructeurs, BMW profite du doublé pour revenir à trois points de Ferrari et prendre une marge de 17 points sur McLaren.
Les pilotes BMW acclamés par leur équipe après le doublé