Retour sur la saison 2008 : Melbourne

Après l’intersaison 2007 / 2008, McLaren a clairement prévu de prendre sa revanche sur Ferrari, non sans avoir été contrainte de prouver à la FIA que sa monoplace n’est pas inspirée de la Ferrari, suite à l’affaire d’espionnage qui a valu à l’équipe anglaise 100 millions de dollars d’amende ainsi qu’un déclassement du championnat constructeurs.

Durant l’hiver, Fernando Alonso a quitté McLaren pour revenir chez Renault, tandis que Heikki Kovalainen a fait le chemin inverse. Giancarlo Fisichella a quitté Renault pour la nouvelle équipe Force India, qui succède à Spyker, et a été remplacé par Nelson Piquet Jr chez Renault. Enfin, les autres mouvements ont eu lieu chez Toro Rosso, où Vettel dispute sa première saison complète, aux côtés du débutant Sébastien Bourdais.

L’intégralité des essais du Grand Prix d’Australie s’est disputée sous le soleil et lors de la première séance, on retrouve un arrière goût de 2007 avec les deux Ferrari et les deux McLaren en haut de la hiérarchie, le champion du monde Kimi Räikkönen en tête.

L’après-midi, c’est Lewis Hamilton qui signe le meilleur temps devant Mark Webber, surprenant deuxième. Massa suit, devant Heikki Kovalainen et David Coulthard, équipier de Webber.

Le samedi matin, le classement est biaisé par le fait que les deux équipes de pointe n’ont pas utilisé les pneus tendres, contrairement à d’autres équipes comme BMW, qui signe les deux meilleurs temps. Alonso et Nico Rosberg suivent devant les deux Red Bull, dans une séance qui ne laisse pas trop d’indices sur les qualifications.

En Q1, c’est Heikki Kovalainen qui signe le meilleur temps avec une nette marge sur Nick Heidfeld. Parmi les éliminés, on retrouve les deux Super Aguri et les deux Force India, qui semblent un peu plus performantes que les Spyker en fin de saison 2007. Les débutants Sébastien Bourdais et Nelson Piquet Jr sont les deux autres éliminés.

Lors de la deuxième partie de séance, on assiste au premier gros rebondissement du week-end avec un problème hydraulique pour le champion du monde en titre, qui ne peut pas signer de temps. Mark Webber est lui aussi éliminé sans avoir pu défendre ses chances après un problème de freins lors de son tour rapide. Rejetés en huitième ligne, ils sont éliminés aux côtés de Kazuki Nakajima, Fernando Alonso et des deux Honda. Devant, c’est Lewis Hamilton qui signe le meilleur temps.

C’est également ce dernier qui signe le meilleur temps de la troisième partie des qualifications, synonyme de pole position. Il devance Robert Kubica qui part en première ligne devant Kovalainen et Massa. Un résultat qui représente une déception pour Ferrari. Heidfeld est cinquième devant Jarno Trulli, Nico Rosberg et David Coulthard. Timo Glock signe le neuvième temps mais écope de 10 places de pénalité, et laisse cette place à Sebastian Vettel, qui n’a pas pu rouler en Q3 à cause d’ennuis mécaniques.

Comme souvent à Melbourne, les premiers virages de la course sont animés. Hamilton garde la tête de la course devant Kubica tandis que derrière, Massa part en tête à queue après être allé toucher Kovalainen. Le Brésilien abîme son aileron avant et doit passer par les stands tandis que derrière, Fisichella abandonne après s’être fait percuter par Piquet Jr.

Au troisième virage, la sélection continue de se faire de manière brutale avec un accident qui élimine Webber, Button, Davidson et Vettel. Comme Massa, Nakajima est aussi obligé de passer par son stand, ce qui fait un total de sept pilotes touchés au premier tour. Kimi Räikkönen en est le grand bénéficiaire avec sept places de gagnées qui l’amènent déjà au 8e rang.

Après le départ de la voiture de sécurité, Hamilton creuse l’écart devant Kubica au général et rien ne se passe jusqu’aux arrêts aux stands, où Jarno Trulli doit arrêter sa Toyota suite à des problèmes électroniques.

Au 26e tour, Massa tente de remonter et continue sa course brouillonne en accrochant violemment David Coulthard, ce qui provoque une nouvelle entrée de la voiture de sécurité. L’Ecossais, passablement énervé, l’est encore plus quand le Brésilien ne s’excuse pas en fin de course. Cependant, Massa abandonne trois tours plus tard suite à une casse moteur.

(Suite de l’article après la photo)

Massa rate totalement son attaque sur Coulthard

Les abandons s’enchaînent à cause de pannes mécaniques, avec ceux de Piquet et Sato. Le départ a été donné avec une température avoisinant les 40 degrés dans l’air et les mécaniques sont mise à rude épreuve.

Kimi Räikkönen, décidé à remonter, lance un assaut sur son compatriote, Heikki Kovalainen, et sort large après avoir mis deux roues dans l’herbe. A cause de places perdues, il se retrouve derrière Glock et en voulant le dépasser, met une roue dans l’herbe et fait un tête à queue à 360 degrés. Ce sera le deuxième de ses trois sorties puisqu’il fait un autre tête à queue au 42e tour.

Au 44e tour, c’est Glock qui abandonne après être sorti dans l’herbe. Sa voiture décolle successivement sur deux bosses et s’écrase dans le mur, provoquant son abandon immédiat.

La voiture de sécurité intervient en piste et Rubens Barrichello rentre aux stands alors que la voie est fermée. Il s’arrête et repart en arrachant le tuyau, blessant légèrement certains de ses mécaniciens. Enfin, il quitte la voie des stands malgré le feu rouge, ce qui provoque sa disqualification.

Lorsque les voitures s’alignent pour reprendre la course, Nakajima percute Kubica et provoque l’abandon du Polonais. Dans les deux dernières boucles, les moteurs Ferrari de Räikkönen puis Bourdais cassent, provoquant leur abandon. Il ne reste que six pilotes en piste et les deux hommes sont donc classés dans les points jusqu’à la 8e place.

Lewis Hamilton remporte la première course de l’année devant Heidfeld et Rosberg qui signe là son premier podium. Alonso termine quatrième devant Kovalainen et Nakajima.

McLaren fait la bonne opération au classement des constructeurs avec 14 points inscrits contre un seul pour Ferrari, qui s’annonce comme sa rivale principale, malgré une première course difficile. C’est à Sepang que doivent se retrouver les équipes de F1, deux semaines après un Grand Prix d’Australie des plus animés.