Rencontre avec Ayao Komatsu, ingénieur piste de Petrov

Sa course à domicile

Par Franck Drui

4 octobre 2011 - 16:20
Rencontre avec Ayao Komatsu, ingénieur

Ayao Komatsu, le Japonais ingénieur piste de Vitaly Petroc, est arrivé en Angleterre en 1994 pour apprendre l’ingénierie automobile à l’université de Loughborough. Douze ans plus tard, il commençait à travailler à Enstone. Et il se souvient très bien de son retour au pays pour son premier Grand Prix du Japon. Cinq années se sont écoulées et il a toujours hâte de revenir sur cette course qui, cette fois, pourrait être plus émouvante que jamais…

Quels sont vos souvenirs du GP du Japon ?

Mes premiers souvenirs remontent à l’époque où j’étais enfant, à la fin des années 80. Je me souviens très bien des affrontements entre Senna et Prost. En 1989, ils se sont accrochés à la chicane et l’année suivante, ils recommençaient au virage 1. Les deux fois, cela a décidé du sort du championnat et cela reste des moments mémorables pour le sport. Le GP du Japon a toujours été situé en fin de saison, dernière ou avant-dernière course de l’année. Et bien des champions ont été couronnés ici. Cela rendait la course particulièrement spéciale à regarder. Il n’y a aucun doute, ces courses de la fin des années 80 m’ont poussé à faire carrière en F1.

Quand a commencé votre aventure en Formule 1 ?

J’ai grandi au Japon jusqu’à 18 ans et quand j’ai terminé le lycée, je savais que je voulais travailler en Formule 1. L’Angleterre était l’endroit évident pour poursuivre mon rêve. C’était là que se trouvaient la majorité des teams, c’était Le pays du sport automobile et de toute façon je devais apprendre l’anglais. Au Japon, il y avait des courses nationales, mais je voulais élargir mon horizon et penser internationalement. C’est alors que j’ai pensé « bien, c’est l’Angleterre ». En 1995, je suis venu étudier l’ingénierie automobile à l’université de Loughborough, une institution renommée pour le sport et l’ingénierie. J’avais pensé que ce serait un bon endroit pour démarrer.

Première étape Loughborough, ensuite BAR Honda, enfin Enstone…

Exactement. Mon premier travail fut chez BAR Honda en 2003 que j’ai quitté en 2006 pour rejoindre Enstone comme ingénieur pneus de l’équipe d’essais. Je suis passé dans l’équipe de course en 2007 et j’ai vécu mon premier GP du Japon à Fuji. C’était très spécial pour moi. Ma femme, ma mère et mes amis ont fait le déplacement pour me voir travailler ici, ce qui a rendu ce moment vraiment particulier. Quand je suis parti en Angleterre en 1994, ma famille a respecté ma volonté. Mais être capable de revenir au Japon et leur montrer exactement ce que je faisais, c’était spécial, vraiment spécial. Ils ont pu le voir de leurs yeux au lieu de l’entendre dire au téléphone. Ce qui était beaucoup mieux parce qu’ils ne comprenaient pas grand-chose au sport automobile avant que j’en fasse partie. Aujourd’hui, j’aime toujours revenir ici. Ma femme m’accompagnera à Suzuka cette année. C’est toujours bien pour la famille de pouvoir se plonger dans l’ambiance.

Pensez-vous que la course de cette année sera plus émouvante que les précédentes ?

Oui. Le tremblement de terre de cette année a été une grande tragédie, très triste pour le Japon et son peuple. J’ai entendu dire que Bernie a invité des gens de la région de Tohoku à la course, ce qui sera magnifique si c’est vrai. J’espère qu’un événement comme celui-ci pourra relever le moral des gens. Il y a eu des rumeurs sur l’annulation de différents événements sportifs mais les Japonais veulent quelque chose qui les pousse vers l’avant et qui les réjouisse. Alors j’espère que le Grand Prix du Japon 2011 leur apportera cela.

Source Lotus Renault GP

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