Renault Sport présente le défi de Silverstone
Un des plus grands challenges de la saison pour le moteur
Circuit de Silverstone : trois sections en détail
The Loop
Ce virage à gauche serré a été ajouté lors de la modification du tracé, inaugurée pour l’édition 2010 du Grand Prix de Grande-Bretagne. Il est précédé par un droite passé sur le second rapport à environ 110 km/h et dénommé Village. The Loop (« la boucle ») est le virage le plus lent du circuit. Egalement négocié en seconde, il force les pilotes à ralentir à 85-90 km/h pour passer cet endroit compliqué. Il est primordial de soigner sa sortie, car elle débouche sur Aintree, une courbe qui se passe à fond sur le sec, puis la ligne droite de Wellington. Pour les motoristes, délivrer le couple exactement souhaité par le pilote pour qu’il contrôle le patinage et utilise toute la motricité est la clé de ce point du circuit. L’an passé, Mark Webber avait été en mesure d’exploiter cette caractéristique à son maximum. Cela lui avait permis de se porter au niveau de Fernando Alonso dans la ligne droite de Wellington avant de prendre l’avantage par l’extérieur dans Brooklands. Une manœuvre décisive dans la victoire de l’Australien !
Copse
L’enchaînement constitué par Maggots et Becketts a fait couler beaucoup d’encre, mais Copse – une courbe à droite précédant ce complexe – est tout aussi impressionnante. Négocié à 265 km/h, il s’agit du deuxième virage le plus rapide après Maggots et surtout du dernier à être négocié pied au plancher. Les pilotes abordent Copse à environ 300 km/h, sur le septième rapport. Ils rétrogradent parfois en sixième pour l’entrée en aveugle, lèchent les freins pour maintenir la balance de la monoplace, et enfoncent aussitôt l’accélérateur à la sortie. Le temps entre le lever le pied et la reprise totale des gaz est de moins d’une seconde. Le challenge pour les ingénieurs de Renault est de permettre un moteur fluide, passant instantanément du ‘off’ au ‘on’.
Vale
Vale est le dernier gros ralentissement du tour, l’endroit où les pilotes cherchent à exploiter la zone de freinage pour aller chercher le dernier dixième en qualifications. Contrairement à The Loop, les pilotes arrivent à très haute vitesse, entre 275 et 280 km/h. En freinant tard, il est possible de bloquer les roues arrières et de rater l’entrée… et par conséquent la sortie. Les pilotes trainent encore cette erreur dans Club, le parabolique à droite qui précède la ligne droite des stands. En négociant parfaitement ce virage, on peut gagner un dixième. En le ratant, c’est une demi-seconde qui s’envole ! Les motoristes peuvent agir en programmant un bon niveau d’overrun pour stabiliser le train arrière au freinage. Si c’est trop peu, le pilote bloquera les roues arrières. Dans le cas inverse, il sera difficile de ralentir correctement la voiture et ce sont les roues avant qui menaceront de se bloquer.
Rémi Taffin, Directeur des prestations piste Renault Sport F1 :
Même avec la nouvelle boucle sinueuse, Silverstone reste un des plus grands challenges de la saison pour le moteur, avec 60% du tour passé à pleine charge et une vitesse moyenne largement supérieure à 200 km/h. Les nombreux virages à haute vitesse sont autant de défis pour le RS27, particulièrement l’enchaînement Maggots-Becckett-Chapel où la vitesse moyenne est de 250 km/h sans jamais être inférieure à 190 km/h. Ces vitesses associées aux changements de direction engendrent d’énormes forces latérales dans la voiture : les circuits d’huile et de carburant doivent être suffisamment robustes quand les fluides sont projetés de part et d’autre. Une attention particulière est portée sur le circuit d’huile et le collecteur d’essence, spécialement en fin de course.
Avec quatre lignes droites, nous travaillons également beaucoup pour avoir les bons rapports de boîte aux régimes élevés, afin d’avoir les meilleures accélérations et d’exploiter toute la puissance. La ligne droite du Hangar est la plus longue avec ses 875 mètres et une vitesse maxi de 310 km/h. Il est important d’atteindre cette vitesse juste avant la zone de freinage de Stowe, une courbe à droite en quatrième. La très célèbre météo britannique peut avoir un impact sur la sélection des rapports, notamment à cause du vent qui peut rapidement changer de direction. Cela signifie qu’on peut passer plus ou moins de temps au limiteur.
Nous parlons beaucoup des virages rapides, mais il faut aussi se concentrer sur les parties sinueuses, comme Club ou The Loop, qui réduisent la vitesse moyenne et réclament une bonne réponse à bas régime. Il faut comme souvent faire des compromis, mais nous pouvons tirer profit de la flexibilité du RS27 sur ce type de circuit.
Nos quatre équipes partenaires étant basées en Grande-Bretagne, ce Grand Prix nous donne l’impression d’évoluer à domicile. A cet égard, nous donnerons le meilleur pour que chacun puisse exploiter son potentiel devant son public.