Renault F1 fait le point sur sa filière jeunes, la Renault Sport Academy

Après une première moitié de saison

Par Franck Drui

17 août 2016 - 13:58
Renault F1 fait le point sur sa (…)

Renault possède un historique éloquent dans la détection des futures stars de la F1. Cette tradition remonte aux années 1970 lorsque le moteur de la Renault 12 Gordini propulsait les premières Formules Renault. De grands noms du sport automobile y ont fait leurs armes, à l’image de Jacques Laffite, Jean Ragnotti, Alain Prost, Sebastian Vettel, Kimi Räikkönen et Lewis Hamilton. Dans les années 2000, Renault lançait un programme de développement de jeunes pilotes ayant vu Robert Kubica, Lucas di Grassi, Pastor Maldonado, Heikki Kovalainen, Jérôme d’Ambrosio et Romain Grosjean gravir les échelons.

Renault Sport Racing prolonge son riche héritage dans la formation des talents avec la Renault Sport Academy. Ce programme d’élite est conçu pour favoriser l’éclosion d’un ou plusieurs pilotes au sein de l’univers Renault Sport Racing. Durant toute l’année, différentes activités mettent à profit les plateformes de Renault Sport Racing et les implantations locales de Renault pour détecter les futurs champions de F1.

Une véritable immersion sur les sites de Renault Sport Racing à Viry-Châtillon et à Enstone, des stages d’entrainement physique tout au long de la saison et des formations au marketing, aux relations presse et aux réseaux sociaux, leur permettent de découvrir les exigences du plus haut niveau pour devenir un pilote complet. Le programme est mené par Mia Sharizman Ismail, doté d’une grande expérience du sport automobile, notamment en F1, GP2, GP3 et de nombreuses catégories.

"Comme nous l’avons précisé lors du lancement en février, Renault est désormais impliqué dans bien plus que la seule F1," déclare Cyril Abiteboul, directeur de Renault Sport.

"Avec la création de Renault Sport Racing, Renault dispose désormais d’un programme complet allant de la F1 à la Formula E en passant par Alpine et les formules de promotion. Engagés sur le long terme, nous ne recherchons pas seulement la performance pour cette saison et la suivante, mais aussi bien au-delà."

"Pour cela, nous avons créé la Renault Sport Academy, notre école et notre banc d’essai pour de jeunes pilotes. En 2016, nous avons cinq des talents les plus prometteurs engagés dans des catégories allant du karting au GP2. Nous sommes vraiment enthousiastes sur nos pilotes et sur le potentiel dont ils ont fait preuve. Ils sont parfaitement en ligne avec nos objectifs."

La sélection

Quatre pilotes ont été annoncés à la création de l’Académie : le champion en titre de Formule Renault 3.5 Series Oliver Rowland, le vainqueur 2015 de l’Eurocup Formule Renault 2.0 et de la Formule Renault 2.0 Alps Jack Aitken, le lauréat de la Formule Renault 2.0 NEC Louis Delétraz, ainsi que son dauphin Kevin Jörg. Illustrant la contribution des marchés locaux, Renault Sport et Dongfeng Renault Automotive Company ont sélectionné le kartman chinois Sun Yue Yang en amont du Grand Prix de Chine.

Questions à Frédéric Vasseur, directeur de Renault F1

Qu’est-ce que la Renault Sport Academy ?

La Renault Sport Academy est un programme soulignant l’engagement de Renault Sport Racing dans la formation de jeunes talents pour en faire les futures stars de la F1. Ce programme complet englobe tous les domaines nécessaires pour qu’un jeune pilote se développe et atteigne les plus grands succès en sport automobile.

Quelle est la motivation de l’Academy ?

Nous voulons former les champions de demain. Plus que par altruisme, notre but est que ces pilotes deviennent les futurs Champions du Monde avec Renault. Nous mettons tous les outils à leur disposition pour atteindre cet objectif. À terme, nous souhaitons que les futurs pilotes de Renault Sport F1 Team soient issus des rangs de la Renault Sport Academy.

Qu’attendez-vous des pilotes de l’Academy ?

Nos attentes sont très claires. Nous voulons voir les meilleurs résultats possibles en piste avec un développement et une amélioration dans tous les domaines. Nous souhaitons des personnalités équilibrées, qui peuvent travailler aussi efficacement avec leurs ingénieurs de course qu’avec les partenaires et les sponsors.

Pourquoi avoir choisi ces pilotes ?

Chacun d’entre eux a démontré son potentiel en formules de promotion. Nous estimons qu’ils ont ce petit plus qui pourrait les emmener en F1. Nous pensons évidemment qu’ils ont tous la vitesse et le talent pour y parvenir, mais nous croyons que chacun possède des qualités singulières qui leur permettront d’aller loin. Il s’agit d’un incroyable mental pour certains, de compétences techniques pour d’autres, mais ils ont tous démontré pouvoir progresser sur le long terme et atteindre le sommet qu’est la F1.

Qu’inclut leur programme ?

Outre le soutien en piste, où nous les guidons sur la manière de tirer le meilleur parti de leurs situations respectives, nous leur fournissons un support pour la préparation physique, la nutrition, la santé et la préparation mentale. À ce stade, cette dernière est cruciale pour faire face aux hauts et aux bas sur la piste. Travailler avec leurs équipes, leurs managements et leurs parents est également capital pour la performance du pilote.

Et après ?

L’Académie effectue un bilan annuel. Chaque pilote a des objectifs à remplir et sera évalué en fin de saison. Nous savons que le sport automobile n’est pas toujours une science exacte et nous prenons en compte les circonstances. Nous avons néanmoins nos propres objectifs et si certains ne les atteignent pas, leur place sera reconsidérée et d’autres candidats seront sollicités.

Questions à Mia Sharizman, Responsable de la Renault Sport Academy

Quelles sont les forces des pilotes actuels ?

Chacun possède ses points forts. La force d’Oliver Rowland est son talent pur qui lui permet d’être immédiatement au top dans n’importe quelle monoplace. Il affiche également une formidable régularité en finissant toutes ses courses tout en évitant les incidents. Cette année, il n’a jamais été responsable du moindre accident.

Pour Jack Aitken, c’est plutôt son intelligence et sa capacité d’analyse pour traduire l’aspect ingénierie d’une voiture à son pilotage en piste.

La carte maîtresse de Kevin Jörg est sa force sur un tour de qualification tandis que l’atout de Louis Delétraz est d’extraire le meilleur de son écurie. C’est l’un des travailleurs les plus acharnés de la grille.

Quels sont leurs objectifs individuels ?

Tous en ont un principal : piloter notre F1 et devenir Champion du Monde avec notre équipe. À court terme, c’est de remporter chaque année le titre dans la catégorie où ils sont engagés. L’autre but immédiat est bien évidemment de rester au sein de l’Académie quand nous effectuerons l’évaluation annuelle.

Comment s’est déroulée la première partie de saison des pilotes ?

Tous ont atteint la mi-saison et nous ne pouvons juger que les résultats obtenus en piste. À quatre meetings de la fin, Oliver est actuellement cinquième en GP2 Series à seulement 13 points du leader, ce qui est pour l’heure une belle réussite.

Louis Delétraz est troisième en Formule V8 3.5 avec la première position en vue. Jack Aitken et Kevin Jörg sont en GP3, une catégorie se révélant être l’une des plus compétitives en formules de promotion avec pas moins de huit Juniors F1. À Hockenheim, Jack est enfin monté sur son premier podium au cinquième rendez-vous et il est dixième du classement général. Un top cinq final serait désormais un objectif réaliste. Kevin souffre plus dans son ascension en GP3. Nous travaillerons donc avec son équipe et lui, durant la pause estivale pour trouver la raison de sa baisse de régime.

Nous avons déterminé certains objectifs en début d’année, mais nous savons qu’il faut s’adapter à la situation actuelle. Je dirais que certains sont en bonne voie et d’autres ont beaucoup plus de travail pour y arriver.

Quels sont leurs objectifs pour la fin de saison ?

Nous avons vu jusqu’à présent des améliorations dans tous les domaines : préparation physique, perte de poids, habitudes alimentaires, échauffements avant la course ou encore interviews face aux média.

En piste, le but sera de finir fort tout en restant concentré jusqu’au bout. C’est extrêmement facile de se démotiver quand l’objectif semble trop loin. Nous voudrions les voir continuer leur dur labeur tout en augmentant le rythme en piste.

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