Régulier et rapide : Perez est-il devenu un cador du plateau ?
Vers un destin en Rouge… ?
A Bahreïn, la remontada du jour était venue de Force India et de Sergio Perez. Parti 17e après avoir été piégé en qualifications, le Mexicain était parvenu à remonter jusqu’à la 7e place. Certes, il fut plutôt chanceux au moment de l’irruption de la voiture de sécurité (juste au bon moment pour lui faire gagner de précieuses secondes aux stands), mais tout de même : cette nouvelle performance est venue confirmer de nombreuses excellentes prestations de Perez au cours des derniers mois.
En effet, depuis le Grand Prix d’Allemagne, l’an dernier, Sergio Perez est systématiquement rentré dans les points, soit une série de 13 courses finies consécutivement dans le top 10. Une performance d’autant plus remarquable pour un pilote qui court pour une écurie de milieu de grille.
En plus d’être régulier, l’ancien pilote McLaren est aussi rapide. Lors de la deuxième moitié de saison dernière, il avait dominé Nico Hulkenberg, un pilote à la réputation pourtant flatteuse dans le paddock. Du reste, chez Force India, il a été le seul de l’écurie à pouvoir signer des podiums.
Sergio Perez a également démontré qu’il était à l’aise dans des conditions particulièrement difficiles. L’une de ses performances les plus notables eut lieu lors du Grand Prix de Malaisie 2012, disputé sous une pluie torrentielle. Perez avait longtemps mené la course sur sa Sauber, avant d’être rattrapé par Fernando Alonso, qui courrait sur une Ferrari bien peu compétitive à l’époque.
Aujourd’hui, Sergio Perez en est à 3 meilleurs tours et 7 podiums. Notons qu’il n’a jamais disposé d’une monoplace capable de jouer les podiums à la régulière, même en 2013, lorsqu’il courrait pour McLaren.
Forcément, de telles performances ne passent pas inaperçues dans le paddock. A l’heure où Kimi Räikkönen connaît d’immenses difficultés à se hisser au niveau de Sebastian Vettel, les performances de Sergio Perez ne laisseraient pas insensibles la Scuderia Ferrari... A 27 ans, le Mexicain serait-il le prochain coéquipier de Sebastian Vettel ? Quoi qu’il en soit, en comparaison du Kimi Räikkönen de ce début de saison 2017, on ne voit pas ce que la Scuderia perdrait à échanger un Finlandais pour un Mexicain…
Indubitablement, grâce à sa régularité et à sa rapidité, Sergio Perez est en train de gagner une solide réputation dans le paddock. « Je pense que les autres teams réalisent maintenant le boulot que je fais depuis quelques années » assurait ainsi le principal intéressé après le Grand Prix de Bahreïn.
Selon Robert Fernley, le directeur de Force India, Checo serait même « injustement sous-estimé par l’opinion publique et les fans. Alors que c’est un pilote incroyable ! Donnez-lui le moindre espace où dépasser, le moindre point à aller chercher, il sera toujours là. »
Bien entendu, Fernley prêche pour sa chapelle. Il oublie justement de mentionner le principal défaut de Sergio Perez, ce défaut qui a déjà bloqué, peut-être, son transfert dans une écurie de pointe jusqu’à présent. Car Checo est un pilote qui semble peu résister à la pression.
Lors de ce fameux Grand Prix de Malaisie, en 2012, Sergio Perez fondait sur Fernando Alonso en fin d’épreuve. Mais, en commettant une faute lors des derniers tours, il avait perdu tout espoir de victoire. De même, en 2012, après avoir signé chez McLaren, il avait réalisé une deuxième partie de saison bien plus décevante avec Sauber. Brouillon, le Mexicain donnait l’impression d’être tétanisé par son changement de statut – car en 2012, McLaren était une écurie capable de jouer la victoire (comme lors de la dernière course de la saison, au Brésil, dominée par Jenson Button).
La saison de Checo chez McLaren ne fut d’ailleurs pas une réussite, sans être pour autant un ratage absolu. Perez n’obtint pas de meilleur résultat qu’une 5e place, en Inde. En 2013, il fut d’ailleurs assez largement dominé par Jenson Button (73 contre 49 points), ce qui montre qu’il restait encore une petite classe d’écart entre lui et un champion du monde. Mais Perez n’avait alors que 23 ans…
A 27 ans, Sergio Perez a désormais atteint sa pleine maturité. Mérite-t-il une promotion dans une écurie de pointe ? Assurément si l’on regarde ses derniers résultats. Mais saura-t-il hisser son niveau de jeu pour pouvoir concurrencer un Sebastian Vettel ? Les dernières performances de Valtteri Bottas avec Mercedes sont peut-être un indice : pour lutter face à un champion du monde, la marche est décidément très haute…