Réduire les écarts sur la grille, une question de règlement pour Horner

Le patron de Red Bull a un avis tranché sur la question

Par Alexandre C.

23 mars 2018 - 18:18
Réduire les écarts sur la grille, (...)

Les projets de Liberty Media pour le moyen terme sont de rapprocher les performances entre les écuries. Le but affiché est de rendre les courses plus imprévisibles, plus spectaculaires et donc plus attractives.

Les trois directeurs d’écuries interrogés en conférence de presse sur ce sujet, étaient les représentants des trois meilleures écuries du plateau. Les plans de Liberty Media sont dont plus ou moins dirigés contre Ferrari, Red Bull et Mercedes.

Pour autant, Toto Wolff, du côté de la marque allemande, a-t-il quelques idées à souffler aux Américains ?

« C’est une question difficile. Je ne vais pas m’excuser en disant que ça a toujours été comme ça en F1. Si vous regardez les 20 dernières années, il y a toujours eu deux, trois ou quatre équipées qui ont dominé. Mais clairement, pour 2021, il faut régler ce problème, tout le monde veut voir une lutte serrée à l’avant et veut assister à des résultats imprévisibles, avec un outsider pouvant rester devant tout le long d’une course. Mais ce n’est pas simple. C’est une question de ressources et s’il y a un facteur que vous ne pouvez changer, c’est le temps. »

« Les organisations se construisent avec le temps. Tout ce qui est sous propriété intellectuelle n’est pas le fruit d’une journée et se construit année après année. Une fois que la machine est en route, c’est difficile de l’arrêter. Donc il faut, je crois, surtout réduire l’écart en termes de ressources d’une manière intelligente. Mais tout cela ne va pas changer en quelques jours. »

Liberty Media entend dans cette optique introduire des budgets plafonnés. Mercedes comme Ferrari s’y sont vertement opposés d’ores et déjà.

Du côté de Ferrari justement, Maurizio Arrivabene abonde, sans surprise, dans le sens de Toto Wolff.

« Je suis d’accord avec Toto Wolff, vous ne pouvez pas tout changer en quelques jours. Vous pouvez aussi demander à Cristiano Ronaldo de ne pas marquer de buts, parce que si c’est le cas, le Real Madrid est trop fort. Cela prend du temps pour tout le monde. Cela dit, Michael Schumacher a dominé pendant plusieurs années, puis nous avons eu la vague Red Bull avec Christian Horner, maintenant, c’est une domination de Mercedes. C’est un sport… et vous ne pouvez demander à une équipe d’arrêter de jouer juste pour rendre le sport plus juste. Parce que sinon, le sport devient justement injuste. »

Par la voix de son directeur Christian Horner, Red Bull a confirmé que son point de vue sur cette question était « légèrement différent » de celui de Mercedes et de Ferrari.

« Pour moi, le facteur le plus dommageable depuis 2014 a été l’introduction des règles moteur actuelles. Le règlement, pour le châssis comme pour le moteur, est trop complexe. Cela fait monter les coûts, cela amène de la complexité, et creuse les écarts entre les équipes. Donc je voudrais simplifier le règlement. Simplifier l’unité de puissance, simplifier le châssis, refaire du pilote la variable la plus importante, alors que pour le moment le pilote n’est pas une variable assez importante. »

« Nous voulons que les meilleurs pilotes luttent entre eux. Vous allez toujours avoir des écarts dépendant de la compétence de chacune des équipes et même si les écuries ont les mêmes budgets, vous aurez toujours des équipes qui performeront mieux que d’autres. C’est une compétition. Nous le voyons dans d’autres formules. Pour moi le plus gros problème en F1 pour le moment est le règlement, qui cause une divergence trop importante en termes de coûts et de performance d’unités de puissance. »

Se dessine ainsi une rupture dans le front des trois écuries de pointe, en vue de la négociation des prochains accords Concorde : Ferrari et Mercedes seront unis, tandis que Red Bull fera bande à part.

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