Red Bull, partenaire indésirable des motoristes ?
Une mauvaise foi devenue problématique
McLaren a changé de motoriste cet hiver et a quitté Honda pour entrer dans un partenariat inédit avec Renault. Zak Brown se satisfait déjà du travail effectué avec le motoriste français mais ne garde aucune rancœur envers Honda, malgré trois années difficiles.
Brown assure que McLaren et Honda pourraient travailler de nouveau ensemble dans le futur, en 2021 par exemple, lorsque le nouveau règlement moteur sera mis en place.
Le directeur de McLaren tire une certaine fierté de garder de bonnes relations avec les partenaires, actuels et anciens, de son équipe, quels qu’aient été les résultats obtenus. Il rappelait en début de semaine que toutes les équipes n’en sont pas capables.
"Si l’on regarde les autres relations de Renault en Formule 1, je ne pense pas qu’elles soient saines. Certains gagnent des courses mais il y a des échanges tendus en public. De l’autre côté, nous ne terminons pas les courses mais nous sommes capables de serrer la main des dirigeants de Honda" rappelait Brown.
Une sortie à l’encontre de Red Bull, dont l’indignation est inversement proportionnelle à la réussite de Renault. McLaren partagera le motoriste avec l’équipe autrichienne et accepte dès maintenant que le produit fourni par le clan français ne soit pas parfait.
Red Bull a gagné ces dernières années la réputation d’un client pénible, n’hésitant pas à dénoncer les errements plus ou moins graves de son motoriste de manière à se dédouaner de tout mauvais résultat.
C’est d’ailleurs ces critiques à répétition qui ont failli causer à Red Bull de se retrouver sans motoriste pour 2016, Renault ne voulant plus subir les attaques frontales de son partnaire.
C’est aussi la raison pour laquelle Renault a refusé de continuer une alliance publique avec l’équipe autrichienne, deux ans après le dernier des quatre titres consécutifs obtenus. Aujourd’hui, ce sont des Red Bull Tag Heuer qui roulent en F1 et non des Red Bul Renault.
Mais cette tendance prend une ampleur particulière en Formule 1 puisque Zak Brown n’est pas le seul à prendre cet exemple à ne pas suivre. Ces derniers jours, c’est Toto Wolff qui a lancé un petit missile à Red Bull.
"C’est exactement parce qu’ils font ça avec leur motoriste actuelle que Red Bull n’a pas de moteur Mercedes. En Formule 1, c’est comme dans la vie, il faut faire des compromis et reconnaitre les forces et faiblesses de son partenaire et s’aider mutuellement" a attaqué l’Autrichien.
Une chose est certaine, Red Bull devrait réellement penser à adoucir son discours et accepter ses faiblesses car même si le V6 Renault n’est pas exempt de défaut depuis 2014, on n’a pas entendu le motoriste se plaindre en 2015, lorsque Red Bull représentait son meilleur espoir de réussite avant de rater la conception et le développement de son châssis.
C’est d’ailleurs cette quatrième place au classement des constructeurs, liée à la mauvaise foi de l’équipe autrichienne, qui avait poussé Renault à vouloir la quitter, puis à demander à ce que son nom n’y soit plus associé.
Sur quatre motoristes actuellement engagés en Formule 1, deux ne veulent pas travailler avec Red Bull, qui pourrait se diriger vers Honda en 2019 et vers un nouveau motoriste en 2021. Certainement trop assurée par ses quatre titres consécutifs, l’équipe en a adopté un discours qui lui a porté préjudice durant les quatre dernières saisons.