Quand Vergne et da Costa se retrouvent !
Souvenirs et futur...
Ils étaient tous les deux à Silverstone pour participer à des essais en F1… Antonio Felix da Costa et Jean-Eric Vergne se sont ensuite retrouvés fin juillet sur le Red Bull Ring pour participer – chacun à leur manière – au quatrième rendez-vous de la saison des World Series by Renault.
Intégrés à la filière Red Bull depuis plusieurs saisons, Jean-Eric Vergne et Antonio Felix da Costa ont eu de nombreuses occasions de se croiser en piste et en dehors. Descendus de leur monoplace respective – la Formula Renault 3.5 d’Arden Caterham pour Antonio et la Red Bull Racing championne du monde de F1 pour Jean-Eric –, ils partagent quelques souvenirs communs…
Ils ont un peu plus d’un an d’écart. Jean-Eric Vergne, 23 ans, a déjà pris le départ de 29 Grands Prix de Formule 1. Plus jeune, il fêtera son 22e anniversaire en août, Antonio Felix da Costa poursuit l’objectif de trouver une place sur les grilles de départ de la discipline reine. Comme le Français, le Portugais compte sur les World Series by Renault pour percer. L’Eurocup Formula Renault 2.0 fut une première étape avant, aujourd’hui, de jouer les premiers rôles en Formula Renault 3.5 Series.
« Je n’ai jamais couru en karting contre Jean-Eric car j’étais toujours dans la catégorie inférieure », rappelle Antonio. « La première fois que je l’ai vu, ce fut lors de son test pour intégrer la filière Red Bull à Estoril. Mais dès l’année suivante, nous nous sommes retrouvés en piste, ensemble. »
« En 2008, je n’ai disputé que trois meetings en Eurocup Formula Renault 2.0 », continue le Portugais. « Je me souviens de ce passage sur la photo. C’était à Estoril, ma course à domicile. J’avais fait l’intérieur à JEV. Mais il avait plus d’expérience que moi. Il m’a fait bloquer ma roue avant intérieure. Je suis sorti large et il m’a repassé. »
« Tu te souviens de ça ? », questionne JEV.
« Pas toi ? J’étais arrivé à ta hauteur. Tu avais donné un petit coup de volant. J’avais eu peur et j’ai bloqué la roue au freinage. Tu étais repassé à la sortie. Je me souviens de tout ! »
« Je ne me souviens pas aussi bien de chaque course », reconnait Jean-Eric. « La saison 2008 avait été assez compliquée pour moi. En 2009, nous avons réussi à tout mettre bout à bout. Nous nous sommes bien battus durant toute la saison. Je me rappelle avoir terminé derrière Antonio à Spa. C’était mon premier podium de la saison. Ensuite tout est allé de mieux en mieux. J’ai gagné sur le Hungaroring, à Silverstone et lors des deux courses du Mans. Je dois dire que je n’aimais pas trop Antonio à cette époque car il était chez Motopark (rires). Ensuite, nous avons appris à nous connaitre… »
Cette année-là, Jean-Eric Vergne et Antonio Felix da Costa terminent avec le même nombre de points, derrière Albert Costa. A la faveur d’un plus grand nombre de victoires, Vergne prend la deuxième place de l’Eurocup Formula Renault 2.0, juste devant Da Costa.
« On a passé de belles courses en F3 aussi », continue Antonio. « Et je garde un grand souvenir de notre premier essai en F1. Je roulais pour Force India et JEV était dans la Toro Rosso. Après deux jours d’essais, nous devions prendre un avion à Dubai pour aller à Macau. »
« Nous étions supposés dormir dans l’avion », enchaine Jean-Eric. « Il fallait récupérer de nos journées d’essais en F1 et arriver en forme à Macau pour le Grand Prix F3. Le matin du départ, nous avions les yeux grands ouverts. C’était un vol Cathay Pacific en business class. »
« Nous étions tellement contents que l’on s’amusait avec les sièges », se souvient Antonio. « J’ai encore une photo de JEV en train de faire n’importe quoi avec le siège. On n’a pas dormi… Et quarante-cinq minutes après être arrivés à Macau, nous étions dans le baquet d’une F3 ! Nous avons terminé la course en sixième et septième positions. C’était un bon souvenir. »
Depuis, Jean-Eric a franchi les étapes le menant à la F1. Une avance temporelle qui lui permet de conseiller son cadet : « Pour aller en F1, tu dois gagner des courses. Nous avons la chance d’être avec Red Bull. Nous n’avons pas besoin de millions de dollars, de nous battre pour trouver des sponsors ou de nous reposer sur un nom. Il faut juste des résultats. Il faut être performant à chaque fois que nous sommes au volant. Le schéma est le même en World Series by Renault et en F1. Ils veulent que le pilote soit capable de gagner. Si un pilote est capable de gagner en Formula Renault 3.5 Series ou dans une catégorie inférieure, ils vont le tester pour voir ce dont il est capable en F1. La clé est de gagner des courses et des championnats. »
L’expérience de Jean-Eric Vergne devient une source d’inspiration pour Antonio Felix da Costa : « Il a beaucoup progressé entre sa première et sa seconde saison. Je crois que c’est important de rester dans la même équipe. On connait tout le monde un peu mieux, on peut progresser. Evidemment, je ne suis pas avec lui chaque jour. Je ne sais pas tout ce qu’il se passe. Mais j’étais au Canada avec l’équipe. J’ai vu une super course de JEV. Il y a eu des hauts et des bas pour JEV et Daniel mais, au Canada, j’ai vraiment été surpris. La monoplace était performante. Il l’a menée en Q3 et a terminé sixième avec un demi-tour d’avance sur Daniel, à la régulière. La F1 est un monde étrange à voir de l’extérieur. Quand on suit une séance d’essais ou une course à la télévision, on croit que l’on comprend ce qu’il se passe… C’est vrai jusqu’à ce que l’on vive le Grand Prix de l’intérieur. Là, on réalise qu’on ne sait rien au sujet de la F1. Il y a tellement de paramètres. Et tout n’est pas forcément entre les mains du pilote. Il faut que le package entier soit compétitif. Comme JEV le dit, il faut faire de son mieux quand on est au volant. C’est ce que je retiens ! »