Présentation du Grand Prix d’Autriche 2018
Au tour de Red Bull à domicile ?
La neuvième manche du championnat du monde de Formule 1 va se disputer sur le Red Bull Ring, en Autriche. Une semaine après le Paul Ricard et une semaine avant Silverstone, le Grand Prix d’Autriche est la pièce centrale d’un enchaînement de trois courses en trois semaines, inédit dans l’histoire de la F1.
Depuis le retour du Grand Prix d’Autriche au calendrier, en 2014, Mercedes n’a pas été battue une seule fois. Paradoxalement, Lewis Hamilton ne s’y est imposé qu’une seule fois, puisque Nico Rosberg s’y est imposé deux fois en 2014 et 2015, tandis que Valtteri Bottas y avait gagné l’an dernier.
Une bonne occasion pour Bottas de signer sa première victoire de l’année ? Rien n’est moins sûr, car la Ferrari et la Red Bull pourraient se mettre en valeur, sur un circuit où l’on retrouvera les pneus classiques, et où la motricité sera plus importante que la puissance pure.
Sebastian Vettel et Lewis Hamilton sont tous les deux à trois victoires, Daniel Ricciardo n’en a "que" deux, serait-ce là l’occasion pour l’Australien de rattraper ses rivaux ? Red Bull attend toujours sa première victoire à domicile et l’on se doute que celle-ci serait sûrement la plus importante de la saison.
Pneus
Pirelli a sélectionné les composés tendre, super-tendre et hyper-tendre.
Le tracé
Il ne s’agit pas du tracé le plus court de la saison, ni du plus rapide, mais de celui qui est effectué en un temps le plus court. L’an dernier, Valtteri Bottas a signé la pole position en 1’04"251, soit une moyenne de 241 km/h. Cela en fait l’un des circuits les plus rapides.
Il fait un peu plus de 4 kilomètres et ne comporte que 8 virages, ce qui est aussi un record sur la saison. Après la ligne droite de départ, un virage en 4e mène sur une ligne droite courbée qui se passe largement à fond, avant une épingle qui mène sur une autre ligne droite.
Ces trois lignes droites auront une zone de DRS cette saison, et chaque zone aura d’ailleurs son propre point de détection. Après un nouveau virage en seconde, il y a un double gauche en appui, et un long gauche-droite qui ramène vers les deux dernières courbes, dont la particularité est d’avoir un carrossage inversé. Si la première des deux est légèrement incurvée vers l’extérieur, la deuxième l’est vers l’intérieur et permet une arrivée très rapide dans la ligne droite des stands.
Côté moteur
Le rapide Red Bull Ring impose de sévères contraintes sur les freins et le groupe propulseur. D’une longueur de 4326 mètres, le tour est majoritairement composé de courbes fluides et rapides entrecoupées de virages lents qui requièrent une bonne traction. Les pilotes le bouclent en un peu moins de soixante-dix secondes, le temps le plus court de l’année.
T1 – Une longue ligne droite en ascension qui met le groupe propulseur sous pression avec un premier virage à droite assez rapide et périlleux à son terme.
T2 – La piste ondule sur sa plus longue ligne droite précédant l’important freinage en amont du deuxième virage.
T3 – Une nouvelle ligne droite qui descend relativement rapidement vers le troisième virage, dont le dévers offre un défi intéressant aux concurrents.
T8 – Cette courbe s’aborde à plein régime vers le virage 8. Si les virages 7 et 8 sont rapides et relativement faciles à négocier, il faut réussir à maintenir sa vitesse sur cette portion pour garder un rythme élevé dans la ligne droite suivante.
Le circuit se compose de quatre longues lignes droites, la plus grande mesurant 800 mètres entre les deux premiers virages. Le moteur à combustion interne sera donc à plein régime sur plus de 60 % du tour, un chiffre similaire à Spa et à Monza.
Les lignes droites offrent au MGU-H de nombreuses opportunités pour récupérer de l’énergie et la stocker dans la batterie. Sur un tour d’environ 70 secondes, 46 (soit 65 % du tour) sont passées à pleine charge.
Il n’y a que sept virages au Red Bull Ring, limitant ainsi la récupération d’énergie au freinage pour le MGU-K. Les ingénieurs le configureront pour suralimenter le moteur et optimiser l’utilisation du peu récolté.
L’altitude est l’un des nombreux défis autrichiens. Le circuit se situe à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, une hauteur semblable à Interlagos, créant une densité d’oxygène dans l’air inférieure à 7 %. Le rythme de rotation du turbo sera alors bien plus élevé afin de produire un niveau identique de puissance et compenser la faible pression ambiante. Sur la majorité du tour, celui-ci sera proche des 100 000 tr/min, soit 1700 rotations par seconde.
Pronostic
On peut s’attendre à une réaction d’orgueil des rivaux de Mercedes, et une belle histoire serait celle d’une victoire Red Bull à domicile, mais il ne faudra pas sous-estimer la puissance d’un Lewis Hamilton dans la dynamique de sa victoire en France.
Podium : 1. Ricciardo / 2. Hamilton / 3. Vettel
Les vainqueurs du Grand Prix d’Autriche
Année | Circuit | Vainqueur | Équipe - Moteur |
---|---|---|---|
1963 | Zeltweg | Jack Brabham | Brabham-Climax |
1964 | Zeltweg | Lorenzo Bandini | Ferrari |
1970 | Österreichring | Jacky Ickx | Ferrari |
1971 | Österreichring | Joseph Siffert | BRM |
1972 | Österreichring | Emerson Fittipaldi | Lotus-Ford |
1973 | Österreichring | Ronnie Peterson | Lotus-Ford |
1974 | Österreichring | Carlos Reutemann | Brabham-Ford |
1975 | Österreichring | Vittorio Brambilla | March-Ford |
1976 | Österreichring | John Watson | Penske-Ford |
1977 | Österreichring | Alan Jones | Shadow-Ford |
1978 | Österreichring | Ronnie Peterson | Lotus-Ford |
1979 | Österreichring | Alan Jones | Williams-Ford |
1980 | Österreichring | Jean-Pierre Jabouille | Renault |
1981 | Österreichring | Jacques Laffite | Ligier-Matra |
1982 | Österreichring | Elio De Angelis | Lotus-Ford |
1983 | Österreichring | Alain Prost | Renault |
1984 | Österreichring | Niki Lauda | McLaren-TAG |
1985 | Österreichring | Alain Prost | McLaren-TAG |
1986 | Österreichring | Alain Prost | McLaren-TAG |
1987 | Österreichring | Nigel Mansell | Williams-Honda |
1997 | A1-Ring | Jacques Villeneuve | Williams-Renault |
1998 | A1-Ring | Mika Häkkinen | McLaren-Mercedes |
1999 | A1-Ring | Eddie Irvine | Ferrari |
2000 | A1-Ring | Mika Häkkinen | McLaren-Mercedes |
2001 | A1-Ring | David Coulthard | McLaren-Mercedes |
2002 | A1-Ring | Michael Schumacher | Ferrari |
2003 | A1-Ring | Michael Schumacher | Ferrari |
2014 | Red Bull Ring | Nico Rosberg | Mercedes |
2015 | Red Bull Ring | Nico Rosberg | Mercedes |
2016 | Red Bull Ring | Lewis Hamilton | Mercedes |
2017 | Red Bull Ring | Valtteri Bottas | Mercedes |