Présentation du Grand Prix d’Abu Dhabi 2018
Le crépuscule de la saison au crépuscule de Yas Marina
On y est ! La dernière course de la saison arrive, et elle va se disputer sur le circuit Yas Marina, théâtre du Grand Prix d’Abu Dhabi ! Les deux titres sont joués, Lewis Hamilton et Mercedes ont remporté leur cinquième couronne respective, et l’absence d’enjeu pourrait nous donner une course intéressante, avec 20 pilotes décidés à terminer sur une bonne note.
D’autant que pour 12 d’entre eux, il s’agira de la dernière course dans leur équipe actuelle ! Fernando Alonso, Esteban Ocon, Stoffel Vandoorne, Marcus Ericsson, et certainement Brendon Hartley et Sergey Sirotkin ne seront plus sur la grille l’an prochain. Kimi Räikkönen, Daniel Ricciardo, Carlos Sainz, Charles Leclerc, Pierre Gasly et Lance Stroll changeront d’équipe.
Cette course sera la dernière de la réglementation actuelle, avant un passage à un aérodynamique simplifié qui devrait permettre davantage de dépassements. En attendant, les dernières courses ont apporté leur lot de surprises et celle-ci pourrait également y parvenir, tant la tenue des pneus est énigmatique sur les conditions changeantes du circuit, puisque la course se déroule au crépuscule.
Cela pourrait bien être le point faible de Mercedes, en difficulté avec ses gommes depuis plusieurs courses. L’équipe allemande n’a jamais été battue sur ce tracé depuis l’arrivée des V6 turbos hybrides, et il se pourrait en revanche que la fraîcheur joue en sa faveur sur la gestion des pneumatiques.
Le tracé :
Depuis le premier Grand Prix disputé à Yas Marina en 2009, le circuit a accueilli la finale du championnat à six reprises.
Dans le désert, les pilotes affrontent 21 virages en plein jour puis sous une nuit étoilée. Le tracé peut également s’enorgueillir d’une voie des stands souterraine et d’un hôtel surplombant la piste. Après un début rythmé, le secteur intermédiaire se compose de deux longues lignes droites où l’on peut dépasser grâce au DRS avant un final technique parsemé de virages à 90°.
Virage 1 – Négocié aux alentours de 150 km/h, le virage 1 mène à l’enchaînement rapide formé par le virage 2 et le virage 3. S’ils ne relâchent pas l’accélérateur en qualifications, les concurrents y réfléchissent à deux fois quand leurs monoplaces ont le plein d’essence.
Virage 2 – Décisif pour les réglages. Il faut un maximum d’appuis à l’avant pour éliminer tout sous-virage, un aspect qui définit l’angle des ailes sur l’ensemble du circuit.
Virages 5/6 – L’un des plus gros freinages. Les pilotes passent de 300 à 90 km/h avant le gauche-droite de la chicane.
Virage 7 – S’il est pris sur le deuxième rapport à environ 70 km/h, une bonne reprise à la sortie du virage 7 est capitale avant d’aborder la plus longue ligne droite du tracé, synonyme de première zone DRS.
Virage 8 – Les F1 atteignent 330 km/h avant un freinage important à 80 km/h en deuxième vitesse pour négocier le virage 8 et le virage 9. Une suspension souple est recommandée pour en chevaucher agressivement les vibreurs et en ressortir rapidement.
Troisième secteur – Après les longues lignes droites à mi-parcours, le final se compose d’un enchaînement de virages plutôt lents sollicitant les pneus et compliquant la gestion du tour.
Virage 11 – Une nouvelle ligne droite où l’on dépasse allègrement les 300 km/h dans la deuxième zone DRS avant le virage 11. Mieux vaut disposer d’une voiture apte à d’excellents changements de direction jusqu’au virage 13.
Virages 15/16/17 – Du rythme et des pièges avant un virage 17 où les pilotes doivent freiner et tourner en même temps.
Virage 18 – Un gauche passant sous l’hôtel caméléonesque avant un autre voyant les monoplaces flirter avec le rail.
Virage 20 – Une courbe moyennement rapide débouchant sur le dernier virage situé tout près de la ligne d’arrivée.
Du côté du moteur :
— Tracé typé « moyenne puissance », Yas Marina se révèle être particulièrement dur envers le moteur à combustion interne à cause de la longue ligne droite opposée (1200 mètres) avalée en quatorze secondes à plein régime.
— Plus de 50 % du tour est à pleine charge pour une moyenne atteignant 190 km/h. Ces chiffres sont comparables au Circuit Gilles-Villeneuve. La vitesse de pointe dépasse 330 km/h entre le virage 7 et le virage 8. Malgré le déficit affiché par rapport au Mexique et au Brésil, cela n’en reste pas moins impressionnant puisque les voitures évoluent au niveau de la mer. L’air y est donc bien plus dense et les niveaux d’appuis s’étalent dans la moyenne supérieure.
— La consommation au kilomètre est la cinquième la plus élevée de la saison après Melbourne, Montréal, Zeltweg et Sotchi. Si les deux premiers secteurs sont relativement économes, la nature « on-off » du dernier l’augmente considérablement. Ce phénomène est accentué par la faible altitude et la baisse des températures une fois le soleil couché.
Pneus
Super-tendres / Ultra-tendres / Hyper-tendres
Pronostic
Ferrari voudra remporter une dernière course pour ne pas finir la saison sur une mauvaise note, et en particulier Sebastian Vettel, qui n’a plus gagné depuis Spa-Francorchamps, mais Valtteri Bottas voudra aussi sauver une saison décevante, tandis que Daniel Ricciardo est décidé plus que jamais à signer un dernier podium avec Red Bull.
Podium : 1. Bottas / 2. Vettel / 3. Ricciardo
Les vainqueurs du Grand Prix d’Abu Dhabi
Année | Circuit | Vainqueur | Équipe | Moteur |
---|---|---|---|---|
2017 | Yas Marina | Valtteri Bottas | Mercedes | Mercedes |
2016 | Yas Marina | Lewis Hamilton | Mercedes | Mercedes |
2015 | Yas Marina | Nico Rosberg | Mercedes | Mercedes |
2014 | Yas Marina | Lewis Hamilton | Mercedes | Mercedes |
2013 | Yas Marina | Sebastian Vettel | Red Bull | Renault |
2012 | Yas Marina | Kimi Raikkonen | Lotus | Renault |
2011 | Yas Marina | Lewis Hamilton | McLaren | Mercedes |
2010 | Yas Marina | Sebastian Vettel | Red Bull | Renault |
2009 | Yas Marina | Sebastian Vettel | Red Bull | Renault |