Pirelli table sur 3 arrêts maximum à Barcelone
Alonso avait gagné en 4 arrêts en 2013
La Formule 1 est de retour en Europe pour le Grand Prix d’Espagne, une épreuve qui revêt une importance traditionnellement particulière. Le circuit de Montmelo étant en effet bien connu des équipes, ces dernières profitent généralement de ce retour en Europe pour introduire des évolutions significatives destinées à rendre les monoplaces plus compétitives et à accroître leurs appuis. Sur cette piste réputée pour son exigence en raison des longues courbes extrêmement stressantes pour les gommes, ces nouveautés augmenteront de ce fait les contraintes appliquées sur les pneumatiques. C’est la raison pour laquelle Pirelli a choisi d’y apporter les deux mélanges les plus durs de sa gamme de pneumatiques de F1.
Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport : « On a coutume de dire que Barcelone offre une idée plus précise de la hiérarchie qui sera établie tout au long de la saison. En effet, si une voiture est performante sur ce tracé, elle le sera partout ailleurs. Ce constat s’applique également pour les pneumatiques car la piste du Grand Prix d’Espagne est sans doute l’une des plus exigeantes rencontrées durant l’année. Les longues courbes rapides, telle que la n°3, provoquent de lourdes contraintes sur la gomme et donc une forte dégradation. L’asphalte est également très abrasif et la température ambiante peut être élevée, augmentant ainsi la charge sur les pneus. Dans le passé, nous avons assisté à des stratégies allant jusqu’à quatre arrêts. Mais avec les modifications apportées cette année sur nos produits, nous espérons ne pas en observer plus de trois pour la majorité des pilotes. Nous avons d’ores et déjà sérieusement démarré la saison 2015 lors des premiers essais en cours de saison organisés à Bahreïn et nous sommes désormais impatients de poursuivre le travail avec quatre nouvelles équipes à l’issue du Grand Prix d’Espagne. »
Le mot de Jean Alesi, Ambassadeur Pirelli : « Barcelone est l’un des circuits les plus difficiles de la saison pour les pneumatiques. La surface de la piste est assez abrasive, mais les pneus arrière sont particulièrement sollicités dans les longs virages négociés à pleine charge. Afin de contrôler l’usure de ses gommes, adopter un bon set-up est donc primordial. Si tel n’est pas le cas, vous détruisez vos pneus arrière et vous perdez très rapidement en performance. Le freinage et l’accélération deviennent dès lors problématiques car la distance de freinage s’allonge et vous êtes en délicatesse pour trouver de la motricité en sortie de courbe avec des enveloppes usées. Il sera intéressant d’observer comment les Formule 1 se comportent en Espagne cette saison : avec moins d’appuis, ce sera en théorie moins fatigant pour les pilotes que par le passé. Il faudra cependant voir quelles évolutions seront apportées par chacune des équipes. »
Le circuit du point de vue des pneumatiques :
Aussi loin que les pilotes peuvent se souvenir, le circuit de Barcelone a traditionnellement été utilisé pour les essais hivernaux. Ce ne fut cependant pas le cas cette année car les teams ont concentré leurs efforts lors de trois sessions à Jerez, d’abord, puis à Bahreïn. Les écuries de F1, ainsi que Pirelli, se rendent donc en Espagne sans la moindre information relative au comportement des monoplaces de la nouvelle génération sur cette piste.
Le côté gauche est particulièrement sollicité et notamment le pneu arrière-gauche qui subit les effets de la motricité. Les contraintes latérales qui agissent sur les gommes sont par ailleurs les deuxièmes plus importantes rencontrées durant la saison.
La charge appliquée sur les enveloppes peut générer un pic de température sur la bande de roulement de l’ordre de 130°C. Le circuit n’étant constitué que d’une longue ligne droite, les possibilités de refroidir la gomme sur l’ensemble d’un tour sont donc limitées.
La gomme la plus dure de la gamme Pirelli a été conçue pour affronter les conditions les plus chaudes et les plus extrêmes du calendrier, tandis que les « medium » ont été développés pour s’adapter à une plus grande variété de situations. Cette combinaison assure donc aux équipes de bénéficier du meilleur choix en fonction des diverses conditions qui peuvent être rencontrées à Barcelone.
Huit des dix dernières courses disputées sur le Circuit de Catalunya ont été remportées par le pilote auteur de la pole position. Cette statistique souligne l’importance des qualifications tant il est difficile de dépasser. Comme la course de 2013 a pu le démontrer, la stratégie sera donc cruciale pour progresser dans la hiérarchie.
L’an passé, Fernando Alonso s’était imposé au volant de sa Ferrari grâce à une stratégie à quatre pit-stops. L’Espagnol avait devancé Kimi Räikkönen (Lotus) qui s’était pour sa part arrêté à trois reprises. Alonso avait établi un nouveau record à Montmelo en devenant le premier pilote à triompher après s’être élancé 5e sur la grille. Auparavant, jamais aucun concurrent n’était parvenu à l’emporter après avoir gagné autant de places.