Pirelli promet des pneus qui permettront d’attaquer à Spa
Le medium et le dur seront à pousser aux limites
Après un long mois estival sans course, Pirelli revient dans la course avec ses composés dur P Zero Argent et medium P Zero Blanc : une combinaison qui n’avait plus été proposée depuis le second Grand Prix de la saison, en Malaisie.
Les conditions du légendaire tracé de Spa-Francorchamps seront cependant bien différentes. Long de 7,004 km, le tour le plus long du calendrier s’étire dans les collines des Ardennes. Sa longueur et sa disposition géographique en font l’un des circuits sur lesquels les conditions météo peuvent jouer un grand rôle, la zone de Spa offrant un microclimat. Il n’est ainsi pas rare de voir de la pluie sur une section du circuit, alors que le reste demeure sec.
Connu pour ses grandes vitesses de passage et ses virages rapides, il s’agit également d’un défi pour les pneus, devant absorber de très fortes charges latérales et longitudinales, dues à des compressions importantes comme à Eau Rouge, une courbe aux allures de montagnes russes. C’est pour cette raison que Pirelli fait le choix des deux composés les plus durs, reflétant la difficulté endurée par les gommes sur une course de 44 tours.
"Spa est mon circuit favori. J’y suis récemment venu pour les 24 Heures : la configuration de la piste et la variété de la météo semblent toujours offrir de superbes courses. D’un point de vue pneumatique, il s’agit certainement de l’un des circuits les plus difficiles de la saison, en raison des fortes vitesses et des forces extrêmes subies de plus d’une façon," commence Paul Hembery, le directeur de la compétition de Pirelli.
Il promet un changement dans la stratégie d’utilisation des pneus à Spa. "La désignation des durs et des mediums permettra aux pilotes de pousser du départ à l’arrivée, ce pour quoi Spa a été pensé à l’origine. La première moitié de la saison a débuté avec le début de championnat le plus serré de l’histoire de la Formule 1 et j’ai donc hâte de voir comment va se dérouler la suite de 2012, et quelles équipes seront parvenues à faire un pas en avant après le break estival. La grille est actuellement si serrée, particulièrement au milieu du peloton, qu’il est impossible de faire des prévisions."
Les notes techniques :
— Les autos sont à pleine charge d’accélération pendant près de 75% du tour, ce qui en fait l’un des circuits les plus rapides de la saison avec Monza, qui se tient le weekend suivant. Les fortes vitesses de passage font monter la température des pneus, particulièrement avec des réglages de cambrure agressifs pour maximiser l’adhérence.
— Avec toutes les compressions subies à Spa, il est vital de trouver la bonne hauteur de caisse et bien faire travailler les suspensions, car la monoplace pourrait sinon « tamponner » sur certaines portions du circuit. La forme des pneus est un élément essentiel pour la suspension de l’auto, la déformation des gommes sous forte pression provoquant presque la moitié du jeu possible sur une suspension F1.
— En dépit des célèbres vitesses de pointe atteintes dans les lignes droites de Spa, les monoplaces courent avec des réglages d’appuis optimisés pour négocier les nombreux virages rapides. La traction est donc particulièrement importante dans des zones comme l’épingle de La Source, où le grip mécanique des pneus est la clé pour une bonne sortie de virage.
— La compression subie par chaque pneu dans le virage d’Eau Rouge atteint un pic de charge verticale de plus d’une tonne.
Pirelli en Belgique :
— Pirelli a une longue histoire de succès en Belgique, ayant remporté la victoire sur le vieux Spa à cinq reprises, de 1950 à 1954. Deux de ces victoires furent signées Juan Manuel Fangio, et deux autres Alberto Ascari. La dernière victoire Pirelli à cette époque de pionniers fut celle de Nino Farina. L’an dernier, pour le retour de Pirelli en F1, c’est le Champion du Monde en titre Sebastian Vettel qui s’est imposé avec Red Bull.
— En plus de victoires en F1, le circuit de Spa-Francorchamps a offert l’un des plus grands nombres de succès à Pirelli en GT, où le manufacturier italien a signé une série de victoires avec de nombreuses autos différentes, comme la Maserati MC12 ou la Chevrolet C6R.