Pirelli prévoit des évolutions mais pas de révolution pour 2018
Cela ne fonctionne pas si mal pour cette première année
Paul Hembery, le directeur du sport automobile de Pirelli, estime après 7 courses cette saison que le manufacturier italien a plutôt bien appréhendé le défi des pneus 2017, malgré les essais privés très limités réalisés l’an dernier.
Lorsqu’on lui demande à quel point il est satisfait, il est donc plutôt positif comme il le confie au site officiel de la F1.
"A cause des nombreuses inconnues de cette saison, c’était un peu délicat. Nous n’avions pas de voiture actuelle pour voir tous les changements lorsque nous avons commencé à développer ces pneus, et c’est seulement pendant les tests de Barcelone cet hiver que nous avons vu les nouvelles voitures et comment elles allaient réellement fonctionner avec nos pneus. Avant cela, nous avons tout le temps travaillé avec différentes voitures hybrides, ce qui nous a aidé à adapter les pneus, mais ce n’était pas exactement ce que nous avons vu lorsque nous sommes arrivés à Barcelone. Oui, il y a eu beaucoup de simulations et beaucoup d’échanges de données avec les écuries, mais rien ne remplace vraiment le fait d’être en piste pour de vrai."
Les équipes et les pilotes souhaitaient des pneus plus endurants et qui ont moins d’impact sur le résultat final d’une course.
"Nous partons toujours du principe que quiconque gagne a les mêmes pneus que celui qui arrive dernier. Et si vous n’avez pas gagné de course, vous pouvez éliminer les pneus de votre équation, parce que tous les pneus sont les mêmes. Donc tout dépend des équipes. Bien sûr, il y a des situations où une équipe « comprend mieux » que les autres comment mieux extraire de la performance des pneus, mais cela fait partie du sport."
Le plus intelligent gagne donc ? "Ou celui qui a le plus d’argent" sourit Hembery.
"Plus sérieusement : nous avons un championnat intéressant, et il n’a pas été clair de savoir qui pouvait être l’équipe qui allait mener après les essais hivernaux. Peut-être que l’écart entre toutes les écuries est un peu trop grand – entre celles qui sont en tête et le reste du peloton – mais cela arrive toujours lorsque vous avez un changement significatif du règlement. Rappelez-vous comment c’était lorsque les nouveaux moteurs ont été introduits : quelques équipes (celles en Mercedes) menaient et le reste était derrière à la traîne. A présent, nous avons deux équipes qui sont très proches l’une de l’autre."
Concernant le déroulement des courses cette saison, il y a en effet eu beaucoup moins d’arrêts aux stands. Les courses se sont souvent jouées sur un seul arrêt. Mais cet arrêt unique semble pouvoir être fait à des moments très différents dans la course.
"Absolument ! Nous n’avions pas envisagé certains scénarios étranges que nous avons vus. Je crois que la majorité des courses vont être des courses à un arrêt. Pensez un peu aux résultats surprenants que nous avons vus malgré cela : Sauber n’a pas la voiture la plus rapide, mais avec une stratégie astucieuse, ils ont inscrit des points. Donc cet élément est encore là. Peut-être que nous allons voir des approches plus agressives à Silverstone – nous verrons probablement des stratégies à deux arrêts là-bas."
Hembery reconnait que les pneus sont trop durs, la gomme la plus dure ne devrait d’ailleurs plus être utilisée cette année.
"Honnêtement, sur la plupart des pistes, nous aurions pu tenir la distance complète sur un seul jeu de pneus. Donc la position en piste, la voiture de sécurité et éventuellement les conditions de la piste sont les seules opportunités pour les équipes pour faire leur arrêt."
Tout cela va donc forcément motiver des changements pour 2018.
"Une longue liste ! Il va nous falloir faire attention aux performances des F1, jusqu’où elles vont aller. Si nous opérons des changements trop radicaux – se diriger par exemple sur des composés de gomme trop agressifs, ce que les équipes veulent actuellement puisque les voitures fonctionnent très bien avec les pneus les plus tendres – cela peut s’avérer être épineux. En ce moment, toutes les écuries ont une usure des pneus très équilibrée : nous n’avons pas de blistering, et le graining ne pose pas de problème non plus. Donc nous sommes bien là où nous sommes et nous devons prendre garde à ne pas faire de changements pour le plaisir de faire des changements. La chose sur laquelle nous travaillons vraiment, c’est les pneus pluie. Ils ont besoin d’être améliorés au niveau de la mise en température. Nous testons continuellement les pneus pluie."