Pirelli mise sur les tendres et supertendres pour la Hongrie

Première sortie de ces pneus par fortes températures

Par Franck Drui

25 juillet 2011 - 21:33
Pirelli mise sur les tendres et (…)

Après les virages rapides et les températures fraîches de Silverstone et du Nürburgring, le Championnat du Monde de Formule 1 met le cap vers le tortueux tracé du Hungaroring, situé dans la périphérie de Budapest, en Hongrie. Un important contraste est à prévoir pour les pneumatiques PZero sur une manche se caractérisant habituellement par de fortes températures à cette période de l’année. Le Hungaroring fut construit en seulement huit mois et inauguré en 1986, devenant la première terre d’accueil d’un Grand Prix en Europe de l’Est.

C’est un succès extraordinaire que rencontre l’évènement depuis, même si le tracé n’est utilisé que très rarement en d’autres occasions. Cette particularité définit l’une des caractéristiques principales du tracé : une surface poussiéreuse et glissante, qui se couvre progressivement de gomme durant le weekend. L’adhérence est donc le facteur clé, et c’est pour cette raison que Pirelli a choisi d’amener le PZero Jaune tendre ainsi que le PZero Rouge supertendre au Hungaroring. Les 16 virages sont étroits et serrés, comme à Monaco, mais avec une vitesse moyenne au tour inférieure. Le tracé est donc le terrain idéal pour les mélanges les plus tendres de la gamme PZero proposée par Pirelli. Une inconnue demeure cependant au sujet du comportement du PZero supertendre, qui connaîtra sans doute pour la première fois des conditions de pistes très chaudes.

On attend pour le Grand Prix des températures de 26 ou 27 °C dans la région de Budapest, en dépit des averses tombées ce weekend. Les pilotes devront donc penser plus que tout à économiser leurs gommes. Sur une piste où les dépassements sont difficiles (comme à Monaco), les équipes auront une occasion de se distinguer par les stratégies pneumatiques, qui seront à coup sûr l’une des plus importantes clés du succès.

Le Hungaroring est un bonheur pour les spectateurs, qui ont la possibilité de suivre l’action sur près de 80% du circuit, car en cuvette. La surface en elle-même est relativement bosselée, et met la traction des monoplaces à l’épreuve.

Il n’y aura pas d’allocation supplémentaire de pneumatiques pour les essais libres lors de cette manche, chaque team disposant donc de 11 trains de pneus pour le weekend.

Paul Hembery : "La Hongrie ne peut pas être plus différente des courses vues récemment, comme nous avons pu le constater lorsque nous sommes venus pour la première saison du GP3 l’an dernier. Cependant, les pneus utilisés en GP3 sont complètement différents de ceux montés sur les F1, et l’on ne peut pas en apprendre grand-chose, mis à part une idée initiale de ce que pourront être les hautes températures et la nature glissante de la surface. Le grand challenge pour les équipes et les pilotes proviendra du contrôle de l’usure des pneumatiques en conditions chaudes, mais nous avons utilisé le PZero Jaune tendre avec des températures importantes auparavant, obtenant de bonnes performances. Le pneu supertendre produira presque à coup sûr des temps très rapides en qualifications mais n’aura évidemment pas les mêmes propriétés en termes de résistance et de dégradation. De la façon dont les équipes jongleront avec ces paramètres de vitesse et d’endurance dépendront les stratégies. Il y a déjà eu beaucoup d’émotions en Hongrie dans le passé et nous espérons un autre Grand Prix excitant cette saison avec tant de nouveaux paramètres."

Vitaly Petrov (Lotus Renault GP) : "Nous avons montré beaucoup de potentiel à Monaco et au Canada, sur des pistes aux caractéristiques similaires à celles du Hungaroring, et j’espère donc connaître une autre bonne course en Hongrie. Le Canada était légèrement différent en raison du fait que nous avons utilisé les trains de pneus pluie et intermédiaires, ce qui ne devrait pas être le cas en Hongrie ; mais notre niveau de performance sur ce type de circuit est bon. L’un de nos principaux défis jusqu’à présent fut de trouver de la vitesse avec les pneus dès les essais libres afin d’être bien préparés pour les qualifications. Cela sera encore plus excitant que d’habitude en Hongrie, où il est facile de subir du sousvirage et compliqué de dépasser. Nous avons également besoin de comprendre jusqu’à quelle distance peuvent courir les supertendres, ce qui sera un élément stratégique crucial pour tous. Jusqu’à présent, piloter avec les Pirelli a été intéressant et les performances ont été bonnes lorsque nous en avons tiré le meilleur parti, comme en Australie, où j’ai signé un podium en début d’année. Je pense que d’une façon générale, nous avons besoin de trouver un peu plus de régularité."

NOTES TECHNIQUES

 Le Hungaroring est l’un des circuits où l’on trouve le moins d’adhérence de la saison, ce qui signifie que l’usure des pneus est particulièrement extrême. Cependant, les températures élevées, couplées à la succession ininterrompue de virages et de vitesses de passage faibles en font l’un des tracés les plus exigeants physiquement pour les pilotes. Il n’y a plu qu’une seule fois, en 2006.

 Le tracé atypique du Hungaroring offre également des vainqueurs inattendus : Damon Hill (1993), Fernando Alonso (2003), Jenson Button (2006) et Heikki Kovalainen (2008) ont tous signé leurs premiers succès sur le circuit hongrois.

 Le Hungaroring requiert des réglages à forts appuis aérodynamiques. Les machines sont en pleine charge d’accélération pendant environ seulement 10 secondes sur le tour de 4.381-km. Des réglages souples sur les suspensions à l’arrière aident à optimiser le grip mécanique et la traction dans les virages, mais peuvent causer en contrepartie d’importantes charges sur les pneumatiques à l’arrière.

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