Pirelli joue la tendresse pour les Etats-Unis
Des gommes plus tendres qu’en 2013
Inauguré en 2012, le Circuit des Amériques, à Austin (Texas), est l’un des plus récents visités par la Formule 1. Pour la première fois, Pirelli a sélectionné ici les P Zero Blancs « Medium » et Jaunes « Tendres », une combinaison différente de 2013 où « Durs » et « Medium » avaient été nominés.
Ce changement de stratégie résulte de la volonté de composer avec les différentes contraintes imposées par la piste, telles que les trois longues lignes droites et les nombreuses courbes très techniques. Le virage n°1, une épingle qui fait subir à la gomme des charges importantes, en est un exemple, tout comme plusieurs enchaînements qui ne sont pas sans rappeler Silverstone ou Suzuka. Constitué de 20 virages et d’un important dénivelé, Austin ne laisse aucun répit au pilote, à qui il offre des challenges uniques, comme la portion en montée, après le départ, qui nécessite de définir très précisément son point de freinage. Tous ces paramètres en font une piste excitante, tant pour les concurrents que pour les spectateurs.
Le Grand Prix des Etats-Unis marque également la dernière succession de courses, puisque dans la foulée, les équipes de F1 s’envoleront pour Interlagos, au Brésil, où elles disposeront à nouveau des mélanges « Medium » et « Tendres ». La dernière étape du championnat restant bien entendu le Grand Prix d’Abu Dhabi, prévu le 23 novembre.
Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport : « Les Etats-Unis représentent un marché important pour une entreprise comme Pirelli. Nous sommes donc ravis de retrouver Austin, un endroit fantastique et une ville agréable. La surface de la piste, désormais vieille de trois ans, doit théoriquement offrir plus de grip que lors des précédentes éditions. Même si nous ne pourrons le confirmer qu’à l’issue des essais libres, les pneumatiques « Medium » et « Soft » sont censés laisser entrevoir des stratégies à deux arrêts. Tout dépendra de la météo. L’épreuve se déroule au mois de novembre, mais les températures sont assez élevées, les conditions variables, et la dégradation thermique devra être tout particulièrement surveillée. Dans quelle mesure cela influencera l’usure, et donc la stratégie, avec la nouvelle génération de monoplaces ? Nous ne le saurons qu’une fois sur place. Lors des deux premières éditions, la stratégie victorieuse était à un arrêt mais comme l’épreuve intervient relativement tard dans la saison, la plupart des écuries a maintenant compris comment tirer la quintessence de ces nouvelles voitures. »
Le mot de Jean Alesi, Ambassadeur Pirelli : « Austin est un circuit particulièrement excitant pour un pilote. Il existe de nombreuses possibilités d’attaquer et de tenter une manœuvre dans le virage n°1, mais également dans les esses où différentes trajectoires peuvent être empruntées. De nombreux dépassements, c’est le gage d’un beau Grand Prix, d’autant que le circuit est loin d’être ennuyeux. La variation de température est également un facteur important. Ces deux dernières années, l’atmosphère était plutôt fraîche le matin et chaude l’après-midi lorsque sonnait l’heure des qualifications. Il faudra donc faire fonctionner ses pneumatiques dans la bonne fenêtre, ce qui représente un autre challenge pour les teams et leurs pilotes. »
Le circuit du point de vue des pneumatiques :
Les trois longues lignes droites ont tendance à faire se refroidir la gomme, rendant ainsi les freinages périlleux. Cela affecte également la précision de conduite dans les changements de cap où la gomme doit être parfaitement en température pour offrir une adhérence optimale.
La gomme « Medium » offre la fenêtre de performance la plus réduite, capable du meilleur même en cas de basses températures. La « Soft », au contraire, se caractérise par une fenêtre de fonctionnement plus large et des performances en hausse lorsque le thermomètre grimpe. Les températures ambiantes ont été très variables l’an passé, le thermomètre affichant entre 18 et 37°C.
La mixité de lignes droites et de virages nécessite de définir un compromis en termes d’appuis et aux pneumatiques d’assurer une grande partie du grip mécanique. Tout comme le long virage n°1 ou les enchaînement rapides qui suivent, le n°11 provoque de lourdes charges sur la gomme. Le pilote commençant en effet à freiner alors qu’il est encore en appui, l’énergie se diffuse dans tout le pneumatique.
L’an passé, le vainqueur avait respecté une stratégie à un seul et unique arrêt. Sebastian Vettel et sa Red Bull s’étaient élancés en « Medium » avant de basculer sur les « Durs » au 27e tour. Il fut imité en ce sens par les 12 premiers classés.