Pirelli avec les tendres et supertendres dans la nuit de Singapour

Présentation côté pneumatiques

Par Franck Drui

19 septembre 2011 - 19:32
Pirelli avec les tendres et supertendres

La dernière course urbaine de la saison se déroule à Singapour. Seule partie du calendrier à accueillir un Grand Prix nocturne, sous les feux de 1500 projecteurs lumineux, le tracé fut inauguré en 2008. La course se tient dans la baie de la Marina de Singapour, sur un asphalte habituellement réservé à l’intense circulation urbaine. Ainsi, la surface bosselée est inconsistante et offre peu d’adhérence, en raison de nombreux pièges tels que les lignes blanches ou encore les plaques d’égout, créant un réel challenge pour les pneumatiques.

Deux composants sont amenés à Singapour par Pirelli : le mélange tendre PZero Jaune, ainsi que le supertendre PZero Rouge. Il s’agit de la même combinaison que celle utilisée sur les autres Grand Prix urbains de Monaco et du Canada, ainsi que sur le tracé du Hungaroring. Les caractéristiques de Singapour font que la vitesse moyenne au tour se situe aux environs de ce que l’on voit sur ces circuits, mais que la piste se dote également progressivement de plus d’adhérence comme à Monaco et au Canada, en raison de l’uniformisation de la gomme sur la piste tout au long du weekend. Singapour est également l’une des pistes les plus chaudes et certainement la course urbaine la plus humide de la saison, avec des températures minimales d’environ 28°C en course avec un taux d’humidité oscillant entre 75% et 90% ! En dépit de cela, il n’a jamais plu pendant la course en trois saisons. Les ingénieurs et les techniciens pneumatiques doivent ainsi faire face au problème contradictoire d’une piste dont la température baisse progressivement tout au long de la course.

Avec 23 virages, dont deux se négocient à plus de 160 km/h, Singapour est le second tracé avec le plus important nombre de courbes de la saison (derrière Valencia avec 25 virages). Le résultat est un circuit exigeant vis-à-vis des pneus et des pilotes, avec un dernier secteur considéré comme l’une des portions les plus techniques de la saison.

Paul Hembery : "Singapour est une course proposant une dimension unique et réellement spectaculaire au calendrier F1. En raison du fait qu’il s’agit d’un évènement si spécifique, cela rend la tâche compliquée pour les équipes au moment de trouver les meilleurs réglages et de tester les différentes solutions. Nous pneumatiques doivent travailler de façon égale selon toute une palette de paramètres, et cela représente l’un de nos plus grands challenges de la saison. On parle beaucoup de la chaleur de Singapour, mais la différence provient en réalité de l’humidité, ce qui signifie que les pneumatiques doivent convenir dans les conditions de chaleur ambiante et en piste. Les pneus vont travailler aussi dur que les pilotes ce weekend : beaucoup d’entre eux disent que ce circuit urbain est encore plus exigeant que celui de Monaco. Comme nous l’avons vu dans le passé, et particulièrement au Canada, la combinaison des tendres et des supertendres crée beaucoup d’opportunités pour des stratégies intéressantes du côté des équipes. Le supertendre, en particulier, devrait proposer un avantage appréciable en termes de performances. Les essais libres de Singapour seront cruciaux, puisque les équipes prennent note des effets de chacun de nos pneus sur leurs réglages et performances".

Nico Rosberg (Mercedes GP) : "Le Grand Prix de Singapour est clairement l’un des points forts de la saison et c’est un circuit que j’apprécie énormément. J’ai réalisé le meilleur résultat de ma carrière en 2008, et cette course me rappelle donc de bons souvenirs. Piloter sur le circuit de Marina Bay est difficile car la piste est physiquement exigeante et les conditions sont chaudes et humides. Le circuit donne le sentiment d’être un vrai tracé routier : c’est étroit, les virages sont serrés et encadrés de barrières. La nature accélération/freinage du circuit ne laisse aucun répit. Il sera vraiment intéressant de piloter ici avec les Pirelli pour la première fois, et de déterminer le niveau de détérioration des pneus. Nous devront trouver une bonne solution et j’espère rester dans la lignée des résultats positifs de l’équipe lors des deux dernières courses".

Les notes techniques

 Bien que Singapour soit un circuit urbain, un cinquième du circuit est permanent et a été bâti spécialement pour le Grand Prix. L’un des plus grands challenges provient des réglages et du fait de s’assurer d’avoir une auto compatible avec la partie permanente relativement lisse, en même temps qu’avec les bosses de la partie urbaine. A l’inverse de nombreuses courses, Singapour est un tracé où l’on tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.

 La majorité des virages se négocie à basse vitesse, en second ou troisième rapport. Les équipes optent donc pour des réglages à fort appui aérodynamique. Plus les virages sont lents, plus le pneu est mis à rude épreuve et doit produire de grip mécanique. Ceci est particulièrement vrai dans la dernière section du circuit, où les pneus droits font la majeure partie du travail.

 Les 1500 projecteurs lumineux entourant le circuit sont équipés de lampes produisant 200 watt, soit quatre fois plus de lumière que l’éclairage moyen d’un stade de football. Les pilotes voient parfaitement, mais le contraste entre l’ombre et la lumière est exacerbé, ce qui rend les points de freinage difficiles à discerner.

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