Pirelli à domicile avec les durs et les médiums
Comme Spa, Monza est exigeant
Pirelli a choisi de proposer les mélanges pneumatiques P Zero dur et medium pour sa manche à domicile, sur le tracé de Monza. Il s’agit d’une combinaison identique à celle du dernier Grand Prix, en Belgique, mais cette fois-ci, les pneus devront composer avec d’importantes forces longitudinales (là où le tracé de Spa exerce des forces latérales).
Les pneus fournis à Monza devront ainsi permettre de générer de hauts niveaux de grip mécanique. Les réglages sont un compromis entre les passages lents et les secteurs rapides, les pneus joueront donc un rôle crucial à Monza, avec plusieurs stratégies possibles.
Le circuit a pris différentes formes au cours des dernières années. La version d’aujourd’hui est bien différente du tracé d’origine, même si les virages relevés de la toute première mouture restent un monument : ils donnent ce caractère unique au circuit « maison » de Pirelli.
"Monza est évidemment notre course à domicile, à seulement une demi-heure de nos locaux de Milan. Il est très facile de comprendre pourquoi cet endroit a été baptisé « Le Temple de la Vitesse ». C’est en fait le circuit le plus rapide du championnat et les longues lignes droites et les virages rapides placent énormément d’énergie dans les pneus. La surchauffe et le bullage peuvent donc devenir un problème si ce facteur est mal contrôlé. Un usage correct des pneumatiques peut avoir un effet très important sur le déroulé de la course. C’est ce que les équipes évalueront au cours des essais libres de vendredi," explique Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport.
"Ici, c’est non seulement la performance des pneus qui est testée, mais également la durabilité, en raison des nombreux impacts à forte vitesse sur les vibreurs – un autre aspect important de cette course. Monza est l’une des courses les plus populaires de l’année, de nombreux tifosi y assistent, et nous sommes très impatients d’y être."
"J’adore Monza et j’y ai connu tant de moments fantastiques !" se souvient pour sa part, Jean Alesi, ambassadeur Pirelli. "Je me suis trouvé en pole à deux reprises et je pense que j’ai passé près de la moitié de ma « carrière » à Monza en tête de la course, mais des problèmes mécaniques se sont mis en travers de mon chemin !"
"En ce qui concerne les pneus, c’est une course très exigeante et il s’agit du circuit le plus rapide de la saison ; il est donc assez clair qu’il faut les mélanges les plus durs possible. Les monoplaces tournent avec de faibles appuis et peuvent ainsi pas mal glisser dans les courbes. Limiter ce risque est la clé pour épargner les pneus. Avoir une bonne pression pneumatique est très important également à Monza : il faut s’assurer que celle-ci n’est pas trop faible. C’est crucial pour les vibreurs, en particulier, où l’on frappe fort. De nos jours, le style de pilotage fait que l’on prend presque les chicanes comme des lignes droites, avoir une bonne pression est donc encore plus important que par le passé."
"Monza, ce sont aussi les tifosi ! Le soutien que j’ ai reçu de leur part à l’époque en tant que pilote Ferrari fut fantastique : on pouvait vraiment le sentir ! En termes d’ambiance, le Grand Prix de Monza est vraiment spéciale !" conclut l’ancien pilote de F1 français.
Le circuit du point de vue pneumatique :
Environ 75% du tour de Monza est négocié en pleine charge d’accélération, mais il y a de grosses zones de freinage, plaçant de lourdes contraintes sur les freins. A l’approche de la première chicane, les F1 passent de 340 km/h à 80 km/h en seulement 150 mètres !
En plus des lignes droites, le tracé compte plusieurs courbes très rapides. Les pilotes subissent 3.7g dans la Parabolique. Une énergie qui traverse également les pneus.
Les trois zones où les pneus travaillent le plus à Monza sont la première chicane (qui se caractérise par un gros freinage), la Chicane Ascari (avec de rapides changements de direction) et la célèbre Parabolique (un long virage en ouverture générant de grosses forces latérales).
Les notes techniques Pirelli :
La vitesse de pointe en ligne droite à Monza peut atteindre, selon les réglages, les 340 km/h. La force générée peut faire chauffer les pneus jusqu’à 130°C, soit le pic de température observé sur toute la saison.
Les deux pilotes arrivés en tête du Grand Prix 2012 (Hamilton et Pérez) ont utilisé une stratégie à un arrêt unique. Pérez était remonté au second rang depuis la 13ème position de la grille. Hamilton avait attaqué en medium, avant de passer les durs, tandis que Pérez avait fait le contraire. Le pilote le mieux placé en deux arrêts aux stands fut Michael Schumacher, 6ème avec Mercedes.
Les équipes alignent des packages aéro particuliers pour Monza, avec les niveaux d’appuis les plus faibles de la saison. Les réglages mettent l’accent sur le grip mécanique plutôt qu’aérodynamique.