Pirelli : Un choix de gommes qui ouvre la voie aux stratégies

En Corée du Sud

Par Franck Drui

1er octobre 2013 - 14:15
Pirelli : Un choix de gommes qui (...)

Comme pour la dernière course qui a eu lieu de nuit à Singapour, ce sont les mélanges P Zero Blancs medium et P Zero Rouges supertendres qui ont été alloués par Pirelli pour le Grand Prix de Corée, même si les deux circuits sont vraiment très différents. Celui de Yeongam, situé près de Mokpo, à 400 km au sud de Séoul, propose tous les cas de figure, alternant lignes droites et virages rapides et davantage de sections techniques. Le circuit de Yeongam, long de 5 615 kilomètres, a vu le jour en 2010. Il se court dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, ce qui ne pose pas de problème particulier pour les pneumatiques mais qui peut parfois contracter les muscles des pilotes au niveau de la nuque.

Le circuit coréen est très peu fréquenté en dehors du Grand Prix, le niveau d’évolution de la piste au cours du weekend est donc élevé. Utilisée pour la quatrième fois cette année, la combinaison des medium et des supertendres a été choisie pour améliorer la vitesse en phase de qualifications et garantir un niveau élevé de durabilité pendant la course, ce qui ouvre la voie à plusieurs options stratégiques.

Paul Hembery : « La combinaison proposée cette année est différente de celle de la saison dernière où nous avions apporté des pneumatiques tendres et supertendres ; elle complète au mieux les caractéristiques de la gamme de mélanges 2013. Nous nous attendons à une différence significative de temps au tour entre les deux mélanges, comme cela a été le cas à Singapour ; cette combinaison va permettre aux équipes de réfléchir à plusieurs stratégies. Le circuit de Corée est un mélange intéressant : il comporte des virages rapides et des plus lents mais au final, il a la plus forte demande d’énergie latérale de tous les circuits où le pneu supertendre est utilisé ; la gestion des pneumatique sera donc cette fois encore très importante. En particulier, le travail effectué lors des essais libres quand il s’agit d’évaluer les niveaux d’usure et de dégradation de chaque composé avec différentes charges de carburant va être particulièrement important et sera la clé de la bonne stratégie. Nous avons vu à Singapour que d’avoir la bonne stratégie pneumatique faisait la différence. Bien qu’il y ait une probabilité plus faible de l’intervention d’une voiture de sécurité en Corée, les équipes vont y prêter une grande attention, le championnat entrant dans sa phase finale ».

Jean Alesi : « Je n’ai personnellement jamais couru sur le circuit de Corée, mais j’ai entendu beaucoup de choses positives à son sujet auprès des pilotes. C’est encourageant, parce que lorsque la génération moderne de circuits est née, ils n’étaient pas très populaires, mais maintenant il semble qu’il y ait une opinion différente, qui assure que tous les nouveaux tracés sont dignes des plus grands pilotes. Ce qui est intéressant au sujet de cette course, c’est que la nomination des pneus est la même qu’à Singapour, où l’on a assisté à une très bonne course. Nous avons pu voir un grand écart dans les temps au tour entre les deux composés et certains pilotes ont pu utiliser cette donnée à leur avantage pour construire une bonne stratégie. L’autre élément que nous avons noté est la performance du pneu supertendre : même s’il est le plus tendre des pneumatiques de la gamme 2013, il a réussi à terminer d’assez longs relais sans aucune diminution de la performance, donc j’imagine que nous verrons la même chose en Corée. »

Le circuit du point de vue pneumatiques

Les caractéristiques les plus marquantes de cette piste d’un point de vue des pneumatiques sont les virages à haute vitesse et les zones de freinage lourds, qui permettent aux voitures d’utiliser leur puissance de freinage maximale (ou pour être plus précis, permettent une décélération) de 5.2g. Avec le transfert de masses engendré, les pneus avant sont soumis à des charges de 900 kilos, voire plus.

En dehors des gros freinages, d’autres grandes forces latérales sont exercées sur les pneus. Les virages 7 à 8 par exemple exigent un changement de direction à 270 km/h, ce qui place une énergie latérale sur les pneus qui peut s’élever à 4.4 G. Les changements rapides de direction demandent une structure très rigide pour assurer une direction précise et aider le pilote à tenir la trajectoire idéale.

Une autre zone critique est la séquence de virages lents 15 à 17. Elle impose au pneu avant-droit plus de tension pour la négociation des entrées en courbe, ce qui nécessite de l’adhérence mécanique. Le pneu supertendre devrait cependant générer des niveaux particulièrement efficaces de grip.

Notes techniques sur les pneus

Les réglages aérodynamiques adoptés en Corée par les équipes sont assez similaires à ceux du Japon, avec des niveaux d’appuis moyens à élevés. Cependant, la traction requise est plus importante qu’au Japon et les équipes utilisent des cartographies moteur différentes pour niveler vers le bas le couple dans les virages lents.

Il existe des risques de graining (accumulation de bouts de gomme sur la piste) en Corée, particulièrement en raison des faibles niveaux d’appui en début de weekend. Le graining est causé par les glissades latérales excessives des monoplaces, usant la surface des pneus de façon irrégulière et affectant la performance.

L’année dernière, la plupart des pilotes ont adopté une stratégie à deux arrêts ; seulement trois d’entre eux optèrent pour un ou trois arrêts. Tous les pilotes du Top 10 ont pris le départ en supertendres et c’est Sebastian Vettel (Red Bull) qui gagna le Grand Prix en partant n°2 sur la grille. Depuis sa 16e place sur la grille, Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) était le mieux placé des pilotes partant en pneus tendres. Il a fini la course à la 8e place.

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