Pirelli : Les pilotes aimeraient un défi plus corsé
C’est dans les plans du Groupe Stratégie
Le Groupe Stratégie en F1 a donc décidé de laisser le choix des types de gommes libres pour chaque écurie, a-t-on appris à l’issue de la réunion de jeudi. Pirelli n’y était pas favorable mais en a pris note.
Le manufacturier italien commence à être rôdé quant à la conception des pneumatiques en Formule 1, même si les nouvelles réglementations de 2014 l’avaient forcé à revoir son approche.
« Nous avons dû changer nos produits parce que les voitures ont fait de même, déclare le directeur Paul Hembery : elles ont plus de couple, les pneus patinent davantage, et elles commencent à être plus rapides même si nous assistons à des courses où elles ne le sont pas autant que nous le pensions. »
« En 2014 c’était un peu la découverte, alors qu’en 2015 c’est une évolution plutôt qu’une révolution. Nous avons pu procéder à des tests d’intersaison en conditions chaudes l’an dernier à Bahreïn, ce qui nous a donné de précieuses indications sur la façon dont se comportent nos pneus avec la transmission. Les résultats étant bons, nous n’avons effectué que peu de changements pour cette année, simplement des ajustements sur les pneus arrière pour équilibrer encore plus l’usure et la prise de température. »
Il se dit que les vieux briscards de la Formule 1 auraient un peu plus de mal à s’adapter aux règlements 2014 que les plus jeunes, comme pourraient en témoigner les débutants cette année avec leurs bons résultats. Les pneus jouent-ils un rôle dans l’apparente facilité de pilotage des monoplaces modernes ?
« Si quelque chose est facile à conduire et que les pneus touchent le sol, ça doit vouloir dire que les voitures utilisent lesdits pneus de telle façon que l’agrément de conduite est meilleur. On voit toutefois toujours les voitures glisser. Mais d’après les commentaires des pilotes, je sais aussi qu’ils aimeraient un défi un peu plus corsé, ce qui figure dans les plans du Groupe Stratégie pour 2017. »
Hembery revient sur ce qui est ressorti de la réunion de jeudi.
« On nous a demandé de produire des pneus plus larges, dans la veine de ceux d’il y a 20 ans. Ce serait spectaculaire au niveau de l’apparence, et l’adhérence mécanique s’en trouverait renforcée. De ce que j’ai compris, le Groupe Stratégie prévoit de diminuer l’importance de l’aérodynamique. Je ne sais en revanche pas quels sont leurs plans concernant les transmissions. »
Pirelli pourrait être davantage responsable de courses à rebondissements qu’on pourrait croire au premier abord.
« Regardez l’année 2012 : sept vainqueurs différents lors des sept premières courses, c’était du jamais vu et c’était passionnant ! Et c’était dû à notre approche de la conception des pneus, qui était très difficile à maîtriser. Nous avions volontairement intégré des éléments aux pneus qui rendaient leur fenêtre de fonctionnement très restreinte. Et ça a créé un défi technique énorme pour les écuries et les pilotes. »