Pirelli : La recherche de motricité est compliquée à Mexico
La nouveau goudron transpire de l’huile encore
La découverte d’un nouveau circuit nécessite de relever un challenge unique consistant à s’adapter au faible grip généré par un asphalte recouvert d’une fine pellicule d’huile qui brille en surface et encore dépourvu du moindre dépôt de gomme.
Conséquence de ces deux paramètres, les pilotes ont rencontré beaucoup de difficulté à trouver de l’adhérence, d’autant que l’évolution des conditions météo et de piste ont été marquées par l’apparition d’une fine pluie durant les EL2. Vendredi après-midi, la température de l’asphalte a chuté de 8°C et ce qui compliqua la tâche des teams qui n’ont pu analyser avec précision le comportement des pneumatiques.
A l’image de cette deuxième séance, la météo mexicaine promet de demeurer incertaine tout au long du week-end car les prévisions annoncent de nouvelles averses en qualifications et en course. Même si les pneumatiques Cinturato Bleu « full pluie » n’ont été chaussés que pour un tour d’installation sur la Williams de Valtteri Bottas, les quatre types de gommes ont été utilisés aujourd’hui. Les intermédiaires, medium et tendres ont en revanche été largement observés en piste, l’enveloppe la plus tendre se révélant pour l’heure deux secondes plus performante au tour que la medium. Cette différence s’explique par l’évolution des conditions de piste et par l’ondée qui s’est invitée pendant les EL2. Sachez par ailleurs qu’en raison de la compacité de l’asphalte, la perméabilité du revêtement est très limitée.
Comme il est de coutume au cours du vendredi d’un Grand Prix, les pilotes effectuent leurs plus longs runs durant les EL2 avec les deux pneumatiques « slicks », mais les précieuses informations recueillies à cette occasion pourraient s’avérer inutiles si cette météo persiste et se dégrade au cours des deux prochains jours. L’une des plus grosses difficultés fut néanmoins de définir la température de fonctionnement idéale, qui devrait être affinée lorsque davantage de gomme se sera déposée sur la piste. Chaussé des « medium », Max Verstappen domine les EL1 au volant de sa Toro Rosso, tandis que Nico Rosberg réplique avec sa Mercedes aux EL2 en se montrant plus de quatre secondes plus rapide que la performance matinale du Hollandais.
Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport : « La journée a été consacrée à se familiariser avec l’adhérence et l’évolution des conditions de piste. Comme toujours sur un nouveau revêtement, la recherche de motricité est compliquée par la surface d’huile brillante qui recouvre l’asphalte, mais au fur et à mesure du déroulement du week-end, elle est amenée à progresser à mesure que de la gomme recouvrira le tracé. Un phénomène qui, malheureusement, ne se produit pas instantanément. La météo n’a pas non plus simplifié cette découverte, avec cette pluie qui s’est invitée au cours des EL2. Cela compliqua considérablement le travail des teams car ils n’ont pu recueillir suffisamment d’informations, tandis que des interrogations subsistent sur le temps prévu pour le reste du meeting. L’adaptation rapide aux conditions, c’est ce qui fait cependant le charme de la F1, et c’est un challenge intéressant pour les teams qui doivent impérativement extraire la meilleure performance possible avec des données limitées. Même s’il ne s’agissait que d’essais libres, l’ambiance est d’ores et déjà incroyable, en particulier dans la portion empruntant le Stadium qui promet d’être le moment fort pour les pilotes, dimanche, pendant le Grand Prix. »