Perspectives 2019 : Six titres d’affilée, l’objectif historique de Mercedes
Mercedes-Hamilton, plus forte que Ferrari-Schumacher ?
Mercedes pour écrire l’histoire
En 2019, Mercedes tentera de remporter un sixième double titre (pilotes et constructeurs) d’affilée. Ferrari, durant l’ère Todt-Schumacher, avait remporté six titres constructeurs consécutifs (de 1999 à 2004), mais le titre pilotes avait été perdu en 1999.
Un sixième titre d’affilée ferait ainsi définitivement rentrer Mercedes, Toto Wolff et Lewis Hamilton dans les tables de l’histoire.
Toto Wolff, qui recherche toujours de nouveaux défis pour motiver les siens, peut ainsi être rassuré. La perspective de battre Ferrari pour le nombre de doubles titres remportés d’affilée, ajoutera certes un peu de pression sur les siens, mais chassera loin la lassitude du succès.
Une fois encore, Mercedes part favorite
Le patron de Mercedes est souvent modeste et prudent sur les objectifs de son écurie, mais n’a jamais fait mystère de son ambition pour 2019 : remporter, à nouveau, les deux titres mondiaux.
Mercedes paraît en effet armée pour y parvenir. La fin de saison 2018 est prometteuse. Sur le plan aérodynamique, Mercedes a repris l’avantage en deuxième moitié de saison. Sur le plan du moteur, l’évolution apparue à Spa a porté ses fruits à Monza et jusqu’à Abu Dhabi.
Mais au-delà de cet aspect technique, plus que jamais, Mercedes est apparue comme la référence du paddock. L’écurie, en 2018, a impressionné en particulier par son professionnalisme, son calme, son sérieux, en ne commettant aucune grosse erreur stratégique, à l’inverse de Ferrari lors de la tournée asiatique. Confrontée à une Scuderia plus vorace, plus véloce, elle a renforcé sa cohésion interne, a trouvé de nouvelles marges de progression, s’est remise en question pour progresser sur certains circuits (à Singapour notamment)… Bref, comme l’a assuré Lewis Hamilton, Mercedes sera plus forte encore en 2019.
De nombreux départs à gérer, une faille à exploiter pour Ferrari ?
Au-delà de ce tableau radieux, Mercedes doit pourtant rester sur ses gardes. Plusieurs éléments, exogènes ou endogènes, pourraient donner des sueurs froides à Toto Wolff.
Tout d’abord, il est clair que l’écart avec Ferrari ne cesse de se réduire depuis 2017. En début d’année 2018, la Scuderia disposait même de la meilleure monoplace, avant que la situation ne se rééquilibre. La tendance se poursuivra-t-elle en 2019 ?
Mercedes a également ses propres problématiques internes, à commencer par l’unité de puissance. Ferrari avait dépassé Mercedes en puissance en début d’année, même si l’évolution introduite à Spa a donc remis les pendules à l’heure.
Pour le programme 2019, l’inquiétude est palpable, surtout après les dernières déclarations de Toto Wolff : « Le programme moteur n’a pas été aussi fluide, c’est vrai. Nous attendions plus de notre nouveau concept. C’est un petit coup pour nous, un petit retour en arrière. Mais nos gars restent ambitieux donc je reste optimiste. » Intox ? Peut-être pas, tant Mercedes craint désormais les ingénieurs de Maranello.
Le chantier du moteur ne sera pas le seul à gérer pour Toto Wolff, loin de là. L’annonce est passée relativement inaperçue l’an dernier, mais le management technique va être profondément bouleversé. Aldo Costa, directeur de l’ingénierie, va prendre du recul pour devenir simple conseiller technique. Il passera le plus clair de son temps en Italie, avec sa famille, et son influence sur l’écurie sera plus que limitée. Mark Ellis, directeur de la performance, a lui décidé de prendre une année sabbatique.
Mercedes a cherché des solutions de remplacement en interne. John Owen devient Designer en chef, il sera le bras droit de James Allison, le directeur technique. Mark Ellis sera lui remplacé par Loïc Serra.
Selon Toto Wolff, la transition a été préparée en douceur et de longue date, de manière à minimiser leur impact sur le quotidien de l’écurie. Mais qu’en sera-t-il vraiment ? L’apport d’Aldo Costa en particulier ne risque-t-il pas de manquer à Mercedes ? L’écurie avait réussi à construire une dynamique bien huilée, sans faille… Tourner une page sans refermer le chapitre, voilà tout le défi de Toto Wolff.
Conclusion : Année historique, ou fin de règne ?
En apparence, Mercedes demeure ainsi cette écurie insubmersible, capable de remporter les deux titres mondiaux sans même avoir la meilleure voiture. La cohésion de l’écurie, sa réactivité, sortent même renforcées de cette saison 2018.
Pour autant, des inquiétudes nées autour de l’unité de puissance, comme un profond réaménagement aux postes-clefs de l’écurie, incitent à la prudence. La fin de cycle arrivera un jour, mais quand ?
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