Perspectives 2019 : Hamilton vise les étoiles, Bottas une prolongation
L’un veut rester au sommet, l’autre est déjà en danger
Hamilton-Bottas, un duo gagnant, complémentaire, mais hiérarchisé
Mercedes est la seule des écuries de pointe à conserver inchangé son duo de pilotes. Il faut dire que l’alchimie entre Lewis Hamilton et Valtteri Bottas a été parfaite l’an dernier, au point que le Britannique ait évoqué l’un des meilleurs duos de l’histoire en termes d’entente et de travail d’équipe. Contrairement à Ferrari, Mercedes a ainsi pu jouer à deux contre un sur la plupart des Grands Prix, un véritable atout stratégique.
Mercedes aura ainsi un avantage à Melbourne, en disposant immédiatement d’un duo bien rôdé, efficace, stable, apte à donner des retours d’information adéquats. La stabilité et la continuité sont toujours appréciables, surtout lorsqu’il s’agit de maximiser les points dès le premier Grand Prix.
Pourtant, si Lewis Hamilton loue autant sa cohabitation avec Valtteri Bottas, c’est parce qu’une hiérarchie s’est clairement dessinée au cours de la saison. Les consignes d’équipe en Grand Prix, et même certains propos de Toto Wolff à l’encontre de Valtteri Bottas (le « wingman ») ont installé un ordre protocolaire.
Lewis Hamilton, auréolé d’un cinquième titre mondial, commencera donc clairement la saison 2019 en tant que numéro 1. Valtteri Bottas, au moral fragilisé, doit lui se reconstruire. Mercedes donnera-t-elle rapidement des consignes d’équipe si la concurrence de Ferrari et Red Bull se fait féroce ? Ce sera l’un des dilemmes de Toto Wolff…
Hamilton peut-il réaliser une deuxième saison parfaite d’affilée ?
La tentation est grande de favoriser, d’emblée, Lewis Hamilton sur la piste. Le Britannique a sûrement réalisé l’une de ses meilleures saisons en F1 en 2018, si ce n’est la meilleure. En deuxième moitié de saison, comme l’illustre son tour de pole magique à Singapour, il était sur un nuage.
Lewis Hamilton, devenu l’égal de Fangio au nombre de titres, commencera donc la saison 2019 avec le plein de confiance en soi, de sérénité, d’assurance. Leader du championnat, leader dans son équipe, il saura aussi, au vu de cette saison 2018, qu’un début de saison plus compliqué ne sera pas de nature à obérer ses chances pour le titre, et que ses nombreuses activités hors-piste, loin de lui nuire, sont pour lui une respiration salutaire. En somme, plus que jamais, Lewis Hamilton sera le principal candidat à sa propre succession.
Quel sera le point faible de Lewis Hamilton en 2019 ? Après avoir rejoint Juan Manuel Fangio, il devra trouver de nouvelles sources de motivation. La perspective de battre le record de titres et de victoires de Michael Schumacher en est une. Mais n’est-elle pas encore trop lointaine ?
Surtout, si on le compare à son coéquipier en 2018, Lewis Hamilton a été quelque peu chanceux : lui n’a pas crevé à Bakou dans les derniers tours… La roue de la fortune peut tourner en sa défaveur. Mais même un peu de malchance ne pourra arrêter Lewis Hamilton, s’il est aussi impérial qu’en fin de saison dernière.
Bottas déjà fragilisé
Entre un Lewis Hamilton qui commencera la saison 2019 sur son trône, et un Valtteri Bottas déjà en sursis, le contraste est frappant. La saison 2018 fut cruelle pour l’ancien pilote Williams : malchanceux, sans victoire, 5e au classement des pilotes, réduit au rôle de soutien…
Mentalement, dans quel état d’esprit abordera-t-il la saison ? Toto Wolff a déjà admis que son moral était à reconstruire. Indubitablement, s’il se crashe de nouveau à Melbourne en Q3, comme en 2018, Valtteri Bottas peut rapidement tomber dans une spirale très négative qui pourrait lui faire perdre pied.
Le soutien moral de Mercedes pourrait ne pas suffire, car l’état-major de l’écurie l’a déjà mis sous pression. Valtteri Bottas se sait en sursis : si les performances ne suivent pas, Esteban Ocon, pilote de réserve cette année, prendra sa place. Peut-être même en cours de saison.
Valtteri Bottas aborde ainsi cette année avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il devra hausser son niveau de jeu pour obtenir une prolongation… tout en devant, possiblement, jouer le rôle de faire-valoir. Quand on connaît l’état de son moral et de son mental, c’est une nouvelle épreuve à gérer pour lui.
Conclusion : Le yin et le yang ?
Les perspectives sont donc diamétralement opposées chez Mercedes. D’un côté, Lewis Hamilton est en pleine confiance. De l’autre côté, Valtteri Bottas est fragilisé mentalement et se sait déjà en sursis.
Des écuries de pointe, Mercedes est celle qui a le line-up le plus rôdé, le plus stable, et déjà le plus hiérarchisé. Cette continuité est sûrement un avantage… à condition que le moral de Valtteri Bottas ne s’effondre pas en cours d’année.
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