Perspectives 2019 : Enrayer la spirale du déclin, un objectif vital pour Williams
Le ‘revenant’ et le ‘rookie’, deux paris payants ?
Un cauchemar à oublier, une crise à effacer
En 2018, Williams a touché le fond en finissant bonne dernière du classement des constructeurs. Jamais Grove n’a semblé remonter la pente, à l’inverse de certaines autres écuries privées, dont Sauber en premier lieu.
L’objectif minimal pour Williams, en 2019, est clair et net : ne pas revêtir de nouveau le bonnet d’âne. Que l’on considère la réputation de l’équipe ou plus encore son avenir financier, redresser la tête, enrayer la spirale du déclin, est plus qu’un but, c’est un impératif.
Quelle position, sauf bien sûr la dernière, devrait alors viser Williams au classement des constructeurs en 2019 ? En 2018, Grove espérait au moins se maintenir au cinquième rang. Bien que Toto Wolff ait confié qu’il se méfiait de tout le monde, y compris Williams, pour le titre mondial, il est clair que la 5e place peut sembler trop ambitieuse pour une écurie en pleine crise de confiance, surtout si d’autres structures (Racing Point, Renault, McLaren...) élèvent aussi leur niveau de jeu, comme attendu.
Châssis 2019 : Paddy Lowe va-t-il sauver sa tête ?
Sur le plan technique, le changement notable de règlement (au niveau des ailerons arrière et avant) constitue une opportunité en or pour Williams. Deux points incitent de plus à l’optimisme : d’abord, on se doute que l’écurie de Grove a rapidement basculé ses ressources sur 2019. Ensuite, Claire Williams a assuré que les leçons de l’échec de l’hiver dernier avaient été tirées, et que Williams ne commettrait plus les mêmes erreurs, notamment en améliorant la coopération et la communication entre les différents groupes d’ingénieurs.
En 2014, Williams avait prouvé qu’elle savait bien négocier un changement de règlement sur le plan aérodynamique. Les espoirs sont donc permis. Finir devant Sauber ou Toro Rosso serait déjà un net progrès. Dans le cas contraire, des têtes devront tomber, dont en premier lieu celle de Paddy Lowe, le directeur technique.
Un risque budgétaire assumé ?
Mais, sur le plan budgétaire, Williams aura-t-elle les moyens de mener son redressement ? Paddy Lowe, pour préserver l’autonomie technique de l’écurie, a refusé de pousser trop loin les synergies avec Mercedes, notamment au niveau de la boîte de vitesses. Dans le même temps, Martini, le sponsor-titre, et la fortune de la famille Stroll, ont plié bagage. Certes, Williams s’est attiré le soutien du pétrolier Orlen (sponsor de Robert Kubica), mais la somme est-elle équivalente ? Et il est déjà acquis que les 5 millions de dollars déboursés par Mercedes pour placer George Russell, ne sont pas à la hauteur du dernier sponsoring de Sergey Sirotkin.
Williams a-t-elle choisi de privilégier, sciemment, le mérite purement sportif de ses pilotes titulaires sur des considérations budgétaires ? Ou bien, devenue moins attractive, n’a-t-elle pas eu le choix ? Difficile de le savoir. Ce qui est certain, c’est que Williams a besoin de redresser son image, pour ne pas qu’à la dégringolade sportive succède la décrépitude budgétaire.
Kubica et Russell : paris excitants, paris payants ?
Pour ce faire, Claire Williams compte donc sur Robert Kubica et George Russell. Ce duo de pilotes part avec des a priori beaucoup plus positifs que la paire Sergey Sirotkin – Lance Stroll dans le cœur des fans. Le Polonais jouit d’une popularité réelle dans le paddock, qui dépasse de loin son pays. George Russell a lui gagné son volant au mérite, de fort belle manière, en dominant Alexander Albon ou Lando Norris pour le titre en F2.
Des doutes demeurent néanmoins. La pointe de vitesse de Robert Kubica ne sera-t-elle pas trop affectée par les séquelles de sa lourde blessure au bras ? Et quid de son endurance sur la durée d’un Grand Prix ? De son côté, George Russell semble offrir davantage de garanties : fiable, rapide, précis, le Britannique a impressionné en deuxième moitié de saison en F2 et a paradoxalement, malgré son âge, davantage l’expérience des F1 de nouvelle génération, après ses tests avec Mercedes ou en essais Pirelli avec Williams. Mais il n’a jamais couru en Grand Prix…
Conclusion : Comme en 2013, Williams est à la croisée des chemins
Williams a donc pris des risques sportifs et financiers en signant un « revenant » et un rookie, en signant encore un deuxième pilote (George Russell) qui n’a pas de considérables soutiens financiers. Si Claire Williams a opté pour une telle stratégie, c’est sans doute parce que Williams n’a plus grand-chose à perdre.
La situation de l’écurie est ainsi peu ou prou la même qu’en 2013 : après une saison catastrophique, Grove se doit de réagir en profitant d’un changement du règlement. Bis repetita ? Il faut l’espérer, tout simplement pour l’avenir d’une structure plus précaire financièrement que ne le laisserait entendre son palmarès…
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