Pause estivale : Ce que les équipes ont droit de faire

Et surtout de ne pas faire !

Par Franck Drui

6 août 2016 - 16:21
Pause estivale : Ce que les équipes (…)

Les vacances sont toujours très attendues par toutes les personnes impliquées en Formule 1. Le fait que le rythme de travail dans ce secteur ne soit pas de tout repos n´est pas un secret, en particulier durant cette saison 2016 qui ne compte pas moins de 21 courses.

Il y a quelques années, la FOTA (association des écuries de F1, crée en 2008 et dissoute début 2014) avait imaginé une restriction pour les équipes lors de la pause estivale. Restriction alors reprise par la FIA. Dans le règlement sportif de la discipline, les interdictions sont très claires : pendant deux semaines les usines sont fermées ou presque. Et pour la plupart des équipes, cette fermeture commence aujourd’hui ou demain, pour 14 jours.

Toutes les interventions sur les voitures de course ou sur leurs performances sont interdites. La conception, la fabrication et la production de pièces ne sont pas autorisées, même en sous-traitance par d´autres entreprises. Les écuries n´ont pas non plus le droit d´effectuer des tests en soufflerie que ce soit pour la monoplace de la saison ou pour les futures voitures.

Il en va de même certaines tâches administratives : les directions ne sont pas autorisées à exécuter quelque travail que ce soit, y compris ce qui concernerait l´intervention des membres de l´équipe sur les lieux des Grands Prix, comme par exemple, les réservations d´hôtels ou d´avions.

Günther Steiner, directeur de Haas F1, a bien appris sa leçon en la matière : « C´est très simple : tout travail sur la voiture est interdit. Pas de développement. Aucune fabrication. Par contre, certains secteurs administratifs restent actifs : il faut bien continuer à payer les factures et les salaires des employés. »

Quant à ce qui est permis, il y a : la location de la soufflerie pour des entreprises clientes, les infrastructures comme les bâtiments et la soufflerie peuvent être améliorées, et enfin, les tâches administratives évoquées par Steiner.

Toutefois, il semble y avoir un grain de sable dans cette mécanique qui a l´air au premier abord si bien huilée. La FIA n´effectue aucun contrôle. Un des membre de la fédération le confirme :

« Nous ne réalisons aucun prélèvement, aucun contrôle. Nous devons faire confiance aux directeurs d´équipes, car ce sont eux qui sont responsables de l´application du règlement. »

Dans le paddock, il est reconnu qu´un contrôle de la FIA sur ce sujet relève de l´impossible. Une question persiste au fil des années : est-ce que tout le monde s’en tient vraiment aux règles ? Pour beaucoup, il est évident que certaines écuries reviennent parfois très fortes après la pause, suffisamment en tout cas pour éveiller les soupçons des autres concurrents.

Il est très difficile de contrôler si les règles sont bien respectées parce que, même si la FIA effectuait des tests, ces derniers se feraient au sein des infrastructures. Or, beaucoup de choses, comme la conception ou le travail sur les données, peuvent être réalisés par les employés à leur domicile.

Pourtant, il n´est pas si simple de tricher. La FIA compte sur un paramètre pour garantir le respect du règlement : la dénonciation.

En effet, la Formule 1 est un microcosme en soi. Le transfert de personnel d´une écurie à l’autre est monnaie courante. Les équipes redoutent qu´un ancien employé se mette à parler. S`ajoute à cela que beaucoup de firmes font de la sous-traitance pour plusieurs écuries à la fois : la menace d´une fuite n´est pas à négliger.

Se faire prendre en flagrant délit aurait des conséquences catastrophiques et irréversibles pour les équipes qui ne joueraient pas le jeu.

Ainsi, même si la FIA n´effectue aucun contrôle, elle reste cependant très sereine en sachant qu´une tricherie serait très vite démasquée.

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