Palmer est-il en train de tuer toutes ses chances de rester chez Renault ?
En 2018, la question de son remplacement se posera
Chez Renault, cette saison, le contraste entre les deux pilotes est cruel pour Jolyon Palmer. Alors que Nico Hulkenberg a seul réussi à marquer des points, à Bahreïn comme hier en Russie (une 9e puis une 8e place), le compteur du pilote britannique reste cruellement bloqué à zéro.
Si encore Jolyon Palmer avait joué de malchance… Il n’en est pourtant rien. Il existe un net écart de compétitivité entre les deux pilotes de l’écurie française. En qualifications, Palmer a été systématiquement battu par son coéquipier, parfois de manière sèche. Il a certes atteint une fois la Q3, mais là encore, il se qualifiait 10e, à plus d’une seconde de Nico Hulkenberg, placé en 7e place.
En course, les résultats ne sont guère plus probants. Le Grand Prix de Bahreïn, là encore, illustre les difficultés de l’ancien champion de GP2. Là où Nico Hulkenberg fut capable de ramener les deux points de la 9e place (la Renault souffrant en rythme de course), Jolyon Palmer se traînait tout au fond du peloton et ne devançait la McLaren de Fernando Alonso qu’à la faveur de l’abandon de l’Espagnol, dans les derniers tours de course.
Comme il le concédait lui-même après l’arrivée à Sakhir, Palmer a un problème avec un facteur qui reste encore décisif cette saison – la gestion des pneus.
« Je n’avais vraiment pas le rythme pour faire mieux et il me semblait que mes pneus se dégradaient plus vite que ceux de mes adversaires. »
Pour ne rien arranger, Jolyon Palmer entretient avec ardeur son image de pilote brouillon. En Australie, en Essais Libres 2, il est parti à la faute – même si un problème de barre anti-roulis arrière semble avoir causé cette sortie de route.
En Russie, le week-end dernier, il s’est encore distingué de la plus mauvaise des manières. Il est parti, tout seul, à la faute en Q1 en roulant trop fort sur un vibreur – une erreur de débutant. En course, par-dessus le marché, il s’est accroché avec Romain Grosjean – les torts sont certes partagés, mais Palmer aurait pu éviter la mêlée du fond de peloton en partant quelques places plus haut sur la grille… A deux reprises, Palmer a fini dans le mur. Comme le confiait, amer, Jacques Villeneuve sur Canal +, « ces voitures 2017 semblent trop rapides pour Palmer. »
Pour Jolyon Palmer, le bilan de ce début de saison est donc particulièrement mauvais. Pourtant, le Britannique sait qu’il joue gros cette saison. Déjà prolongé in extremis par Renault fin 2016, Palmer verra son contrat avec l’écurie française arriver à échéance à la fin de cette saison.
En ne prolongeant son contrat que d’une année, Renault a voulu envoyer un message à Jolyon Palmer : oui, l’écurie française, qui ambitionne de jouer les podiums l’an prochain, ne se ferme aucune porte pour trouver un pilote d’un meilleur calibre. D’ores et déjà, les noms de Carlos Sainz et de Fernando Alonso circulent à Enstone… Or, que fait actuellement Palmer ? Il démontre par A + B qu’il n’est clairement pas de la trempe d’un Nico Hulkenberg.
Pourtant, en début de saison, Palmer assurait qu’il hausserait largement son niveau de jeu en 2017 : « Oui, je n’ai pas vraiment fait grande impression l’an dernier. Mais je suis vraiment confiant, cette saison sera bien meilleure. Je n’ai pas beaucoup de doute sur ce sujet. » Pour le moment, il ne tient pas ses promesses...
L’an dernier, Palmer avait aussi très mal commencé la saison avant de redresser la tête après Monaco, pour finalement sauver sa peau face à Kevin Magnussen. Il lui faudra un redressement encore plus spectaculaire cette saison s’il ne veut pas se retrouver sur la touche en 2018…