‘Objectif 2020’ pour Renault et Fred Vasseur

Objectif 2020, objectif titre

Par Alexandre C.

18 août 2016 - 09:27
‘Objectif 2020' pour Renault et (…)

Après plusieurs années passées à remporter titre sur titre en formules de promotion avec ART, Frédéric Vasseur est désormais le directeur d’équipe de Renault F1. Avec l’écurie tricolore, le manager français a vécu une première demi-saison en demi-teinte, qui lui permet toutefois d’engranger une précieuse expérience en vue de l’an prochain.

« Je savais avant le début de la saison que ce serait assez difficile ! » a confié Frédéric Vasseur au site officiel de la Formule 1. « Les observateurs extérieurs n’ont probablement pas la même compréhension de la situation : si vous voulez avoir du succès, vous devez parfois serrer les dents. »

Depuis le rachat de Lotus, Renault ne cesse de clamer qu’il ne faudra porter un premier jugement qu’avant quelques années un minimum. « C’est un projet à long terme », confirme Vasseur. « Nous devons construire une équipe complètement nouvelle. Si quelqu’un nous rejoint à la fin de l’année 2016, il participera au design de la voiture de 2018, donc c’est ce laps de temps qui doit être considéré. Oui, pour le moment, nous nous améliorons en piste, nous avons déjà une meilleure organisation qu’au début de la saison, donc nous progressions, mais encore une fois, nous obtiendrons les résultats à moyen-terme et non la semaine prochaine. »

Habitué aux succès avec ART, Frédéric Vasseur ne joue désormais pas les points à la régulière. Le sentiment de la victoire ne lui manque-t-il pas ? « Bien sûr ! » admet-il. « Si vous courez, vous voulez être au sommet. Mais le défi, en ce moment, n’est pas d’être sur le podium la semaine prochaine. Le défi est de construire une organisation, une structure, qui délivrera ses fruits dans le futur, dans le long terme. »

Renault n’a marqué des points qu’à une seule reprise cette saison, en Russie, grâce à Kevin Magnussen. L’écurie tricolore a ensuite manqué à plusieurs occasions de renouer avec le top 10. « Nos places sur la grille pour le moment font qu’il est presque impossible de marquer des points, et si nous le faisons, c’est seulement si quelque chose arrive, s’il y a des incidents », a regretté le Français « Et je ne veux pas espérer des incidents. Donc si nous pouvions améliorer nos places sur la grille, disons à hauteur de la 14e place, alors finir 10e serait beaucoup plus facile. »

L’année 2016, même si Frédéric Vasseur se refuse à l’admettre, est cependant une année de transition pour Renault. Enstone a commencé depuis plusieurs mois à travailler entièrement sur la voiture de l’année prochaine, plus tôt même que nombre d’autres écuries. « Nous considérons bel et bien 2017 comme une bonne opportunité » a reconnu Frédéric Vasseur, qui compte sur le grand changement de réglementation pour que Renault refasse une bonne partie de son retard. « Pour le moment, nous utilisons une voiture avec un design conçu pour l’année 2015 construite autour d’un moteur Mercedes, donc en basculant à un moteur Renault, nous avons souffert dès le tout début. C’est un fait que nous ne construisons pas une voiture 2017 basée sur la voiture 2016, mais sur une voiture 2015, et c’est beaucoup de chemin à rattraper ! Mais comme je l’ai simplement dit, 2017 est une bonne opportunité pour nous. Oui, pour le moment, c’est un peu stressant de gérer un tel écart avec la base de départ que nous avons, mais nous y travaillons dur. »

Pour mettre toutes les chances de son côté, Renault a décidé d’investir massivement dans l’usine d’Enstone, et cela passe nécessairement par le recrutement d’ingénieurs. « Quand nous avons repris l’entreprise, l’effectif tournait autour des 470 personnes », a révélé Vasseur. « Pour le moment, nous avons 570 employés, donc il y a eu déjà un changement significatif, et nous envisageons d’engager environ 70 ou 80 personnes supplémentaires. »

Dotée également d’un moteur Renault, Red Bull, actuellement brillante 2ème du classement des constructeurs, démontre autant le retard aérodynamique pris par Enstone que les progrès du bloc de Viry-Châtillon. « C’est vraiment prometteur de voir comment le moteur fonctionne dans une voiture Red Bull », s’est réjoui Frédéric Vasseur. « Pour ce qui concerne l’aéro, nous voulons clairement montrer nos propres talents. C’est en réalité ce que vous faites si vous êtes sur un plan à long terme. L’objectif est 2020 [pour le titre]. Mais, bien sûr, à un moment, vous voulez aussi une expertise externe ».

L’an prochain, Renault devra montrer de nets signes d’amélioration. L’usine de Viry devra également gérer la fourniture moteur à une autre équipe, Toro Rosso, ce qui devrait accroître la charge de travail en même temps que le retour d’expérience.

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