Nyck de Vries, jeune pilote McLaren, vise le titre en FR2.0

Portrait du Néerlandais

Par Franck Drui

26 mars 2014 - 14:28
Nyck de Vries, jeune pilote McLaren, (…)

Membre du McLaren Young Driver Development Programme, Nyck de Vries (Koiranen GP) vise le titre pour cette saison en Eurocup Formula Renault 2.0. Après s’être offert le nouveau record du tour de la catégorie sur le Circuit Paul Ricard, le Néerlandais était présent à Barcelone comme spectateur privilégié des essais collectifs en raison des restrictions des tests pour les pilotes ayant un double programme. 2014 sera-t-elle l’année de la consécration pour Nyck de Vries ?

Comme de nombreux jeunes pilotes, Nyck de Vries a débuté la compétition par le karting. Une affaire de famille. « Mon père était impliqué dans le sport automobile », explique le Néerlandais agé de 19 ans. « Il m’a réellement plongé dedans, m’achetant un kart pour mon quatrième anniversaire. Pour être honnête, j’étais un peu effrayé au début, mais une fois habitué, j’ai adoré. Dès lors, j’ai su que je voulais continuer. »

Piqué par le virus de la compétition, le Néerlandais allait rapidement s’illustrer dans toutes les catégories où il s’engageait. « J’ai rapidement passé mes week-ends sur les pistes de karting pour m’entrainer, » confesse Nyck de Vries. « Progressivement, j’ai augmenté le rythme. À l’âge de 13 ans, j’ai pu disputer des compétitions internationales. Nous sommes partis en Italie pour optimiser ma préparation car les principales usines y sont basées. La première année, nous avons été étonnés par nos performances. Nous craignions que les difficultés arrivent par la suite, mais tout est allé de mieux en mieux au fil du temps ! »

Accumulant les titres et les places d’honneur, les résultats de Nyck de Vries attiraient l’attention des observateurs de l’élite du sport automobile. « En 2009, j’ai remporté le Championnat d’Europe en catégorie KF3. À la fin de l’année, nous discutions avec McLaren, Ferrari et d’autres. Finalement, j’ai rejoint McLaren. Sans leur aide, je ne serais pas où je suis. Ils me soutiennent dans tous les domaines nécessaires, avec un entraîneur, un médecin, et même un ingénieur de piste l’an dernier, sans oublier le financement de ma carrière. »

Devenu membre du McLaren Young Driver Development Programme, l’espoir néerlandais remportait deux titres consécutifs de Champion du Monde CIK-FIA avant de rejoindre l’univers des monoplaces en Eurocup Formula Renault 2.0. Sur le podium de sa première course à Motorland Aragón, Nyck de Vries s’illustrait aux avant-postes, terminant cinquième du classement général. Il décrochait également sa première victoire lors d’une apparition à Assen dans le championnat NEC.

« La transition était très difficile », avoue-t-il. « Le karting et la monoplace sont très différents. La position, la façon de s’installer au volant, le champ de vision et le format d’un week-end changent beaucoup. Le plus difficile à maîtriser est probablement les freins. Et l’on dispose de beaucoup moins de temps pour s’adapter ! », détaille Nyck de Vries.

« En 2012, je termine meilleur débutant de l’année, donc nous ne pouvons pas dire que nous avons fait du mauvais travail. Avec le recul, nous étions très forts en début de saison. Lors des dernières courses, les conditions météorologiques ont compliqué les choses, sûrement en raison de mon manque d’expérience. Je me rappelle d’une qualification très difficile sur un Circuit Paul Ricard détrempé… »

En 2013, la Formula Renault 2.0 évoluait tandis que Nyck de Vries décidait de rejoindre Koiranen GP. Classé parmi les favoris au titre, Nyck de Vries vivait une entame de saison difficile.

« Nous avons décidé de changer d’équipe car je visais le titre lors de ma deuxième saison. Nous voulions limiter les risques en rejoignant une écurie qui avait de l’expérience pour jouer la victoire et le championnat. R-Ace GP était encore une structure très jeune », explique-t-il.

« Hélas, nous avons connu un très mauvais début de saison. Pourquoi ? Nous n’en sommes toujours pas sûrs, mais une somme de petites choses créent finalement une grande différence. Dès le début de saison, nous étions pourtant très proches de la tête, sans parvenir à performer en qualifications. Cela rendait les courses difficiles. Nous avons commencé à douter, à perdre confiance. Et quand vous entrez dans une spirale négative, vous avez tendance à faire des erreurs, à essayer d’autres directions de réglages. J’ai aussi commencé à surpiloter pour compenser », concède un Nyck de Vries lucide.

« Nous avions besoin de la pause estivale pour prendre un nouveau départ. Avec deux victoires et cinq podiums, nous marquons plus de points que les autres sur les six dernières courses. Cela a été possible car l’équipe et moi avons conservé notre volonté pour arriver au sommet. Nous avons démontré que nous pouvions le faire. »

Finalement cinquième du championnat, le Néerlandais a pris le pari d’effectuer une nouvelle saison en Eurocup Formula Renault 2.0, assumant une fois de plus le costume du favori.

« Je vise le titre cette année, mais je suis assez détendu. Nous allons faire comme d’habitude : se concentrer sur chaque course et maximiser notre performance. Voyons ensuite où nous sommes à la fin de l’année. Espérons que cela soit en tête, mais nous n’allons pas changer radicalement les choses parce que nous devons gagner. »

« De nombreux pilotes peuvent jouer la victoire. Sept pilotes se sont imposés l’an passé, ce qui montre que le plateau est très compétitif. Deux millièmes de seconde en qualifications font que vous vous battez pour la victoire ou le podium. La différence entre le héros et le perdant est très mince. C’est aussi pour cela que nous avons décidé de rester en Eurocup Formula Renault 2.0. Nous avons la pression et nous devons obtenir des résultats. »

Présent aux avant-postes lors des essais collectifs organisés à Motorland Aragón et au Circuit Paul Ricard, Nyck de Vries compose avec un emploi du temps chargé. Disputant également le championnat ALPS, ce qui limite son programme de pré-saison en Eurocup, le Néerlandais reste un homme très occupé.

« Mon père possède un entrepôt de pneus. Nous sommes en pleine période du passage des pneus hiver aux pneus été, comme la réglementation l’oblige aux Pays-Bas. Je travaille avec lui pour les récupérer et les livrer. Évidemment, j’ai également mes engagements avec McLaren, dont j’ai rejoint la base ce vendredi. J’effectue aussi des essais pour la FIA Formula E, avec la Spark Renault SRT_01E, un projet dans lequel McLaren est impliqué. Il est difficile de tout gérer de front sans perdre sa concentration, mais celle-ci est principalement tournée sur le titre en Eurocup Formula Renault 2.0. »

« Je vais désormais me tourner vers la manche d’ouverture de la Formula Renault 2.0 ALPS à Imola. Il semble que nous soyons prêts. La voiture et le rythme sont bons, mais tout le monde se tient en un mouchoir de poche », conclut celui qui retrouvera les World Series by Renault lors de l’entame de la saison à Motorland Aragón le week-end du 27 avril.

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