Nouveaux éléments sur l’accident de Maria de Villota

Sa famille considère toujours une action en justice

Par Franck Drui

30 juin 2015 - 12:50
Nouveaux éléments sur l'accident de

Le 3 juillet 2012, Maria de Villota devait procéder à des essais en ligne droite sur l’aérodrome de Duxford au volant d’une Marussia, mais l’Espagnole avait ce jour-là heurté le hayon élévateur d’un camion et perdu un œil. Depuis l’accident, le doute plane cependant : erreur de pilotage ? Négligence de l’équipe ? La justice semblait le mois dernier avoir retenu la première solution et n’avait pas donné suite à l’affaire, tandis que la famille de Villota attendait de pouvoir vérifier les conclusions de l’enquête.

Et c’est maintenant chose faite en partie, puisque la BBC et Autosport ont pu consulter un rapport qui pourrait apporter un éclairage nouveau sur le drame, dont « la position contestable » du camion et de sa rampe, « l’absence de recommandations de sécurité » et « le manque d’informations techniques et logistiques » données à Maria de Villota, selon la famille de cette dernière, pour qui « le rapport confirme que Marussia n’a pas pris en compte ses propres installations et équipements ou le design de la voiture pour évaluer les risques de ces essais. »

Il apparaît ainsi que si l’Espagnole avait reçu des instructions sur la façon de piloter la monoplace, elle n’avait pas été mise au courant de la procédure d’arrêt ou de quels rapports de boîte choisir. De plus, lorsqu’elle a signalé qu’elle ne pouvait pas utiliser l’embrayage si ses roues étaient braquées à fond, elle s’était vue répondre que « ça n’avait pas d’importance, puisqu’il n’y aurait pas besoin de tourner au maximum pendant le test en ligne droite. »

Plus en détails, le rapport précise que Maria de Villota avait terminé avec succès deux tests sur la piste et qu’elle rentrait alors vers le garage à 45 km/h. L’Espagnole avait ensuite freiné et la voiture commencé à ralentir jusqu’à descendre à un régime moteur de 4100 tours par minute. Le système de contrôle était à ce moment entré en action pour tenter d’empêcher la voiture de ralentir davantage et le moteur de caler.

« Les données montrent que c’est le début de la première de trois périodes d’oscillations indiquant que la voiture ‘combat’ le pilote, » précise le rapport, et que Maria de Villota « n’avait pas été informée de la façon dont le système de contrôle affecterait l’arrêt de sa voiture. » L’Espagnole avait de plus indiqué qu’à cet instant, elle avait appuyé sur le bouton de déverrouillage de l’embrayage pour passer au point mort mais que rien ne s’était passé.

Les roues avant droit puis gauche s’étaient ensuite bloquées avant que de Villota ne tente sans succès de rétrograder de seconde en première, le couple moteur étant supérieur à 100 Nm. Relâchant alors légèrement la pédale de frein, les roues s’étaient remises à tourner mais la pression suivante avait à nouveau bloqué la gauche, et la voiture finissait par heurter la rampe du camion.

L’Espagnole avait initialement pensé pouvoir l’éviter, mais « le hayon élévateur se trouvait non seulement dans une position susceptible d’engendrer des blessures, mais dépassait également au niveau des yeux de la personne décédée. »

Maria de Villota est morte en octobre 2013 et, à la lumière de ce rapport, sa famille n’exclut pas de porter à nouveau l’affaire devant la justice.

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