Newey fait de nouvelles révélations sur l’accident de Senna

Et avoue qu’il culpabilise beaucoup

Par Emmanuel Touzot

4 novembre 2017 - 13:50
Newey fait de nouvelles révélations sur

L’accident d’Ayrton Senna a toujours été entouré d’une part de doute quant à la responsabilité de Williams et de ses têtes pensantes, dont on sait qu’elles avaient travaillé sur la colonne de direction dans les heures ayant précédé la course et l’accident fatal du Brésilien.

D’autres théories avaient été avancées, comme un débris consécutif à l’accident du départ qui aurait pu provoquer une crevaison à haute vitesse et la sortie de piste de la monoplace à haute vitesse.

La vidéo embarquée de Michael Schumacher avait toutefois montré que l’arrière de la voiture avait décroché en premier, ce qui ne correspond pas avec une possible rupture de la colonne de direction. Toutefois, Adrian Newey continue de se sentir coupable.

"J’étais l’un des dirigeants de l’équipe qui a dessiné une voiture dans laquelle un grand homme s’est tué" regrette l’ingénieur. "Que la colonne de direction ait causé l’accident ou non, il n’y a aucun doute sur le fait que c’était une mauvaise pièce qui n’aurait jamais dû être autorisée sur une telle voiture".

La voiture était grandement instable à cause d’un ensemble aérodynamique très particulier et Newey garde dans l’idée que Senna était obligé de trop en faire pour compenser le manque de continuité dans le comportement de la FW16.

"Ce qui me fait le plus culpabiliser, ce n’est pas la possibilité que la rupture de colonne de direction ait pu causer l’accident, car je ne pense pas que ce soit le cas, mais plutôt le fait que j’ai foiré l’aérodynamique de cette voiture".

"J’ai raté la transition de la suspension active vers la suspension passive un an plus tôt et j’ai dessiné une voiture instable dans laquelle Ayrton tentait des choses qu’elle n’était pas capable de faire. Qu’il ait eu une crevaison ou non, le fait qu’il prenne la ligne intérieure plus rapide mais plus bosselée a rendu la voiture difficile à piloter, même pour lui".

Newey est toutefois sceptique quant au bien-fondé du procès mené par le procureur, Maurizio Passarini, dont il estime qu’il aurait pu se concentrer sur un cas similaire mais plus litigieux.

"Je me sentirai toujours en partie responsable de la mort d’Ayrton mais pas coupable. Le fait que l’affaire sur Ratzenberger ait été aussi vite classée me laisse penser que Passarini était surtout motivé par la gloire et la notoriété".

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