Moteurs V6 : Rémi Taffin se prépare à toute éventualité

Le responsable des opérations piste de Renault, Rémi Taffin, est confiant quant au plan de marche de l’élaboration du moteur Renault V6 turbo pour la saison prochaine : "Il n’y a pas de gros problème, donc on suit le plan qu’on avait élaboré il y a deux ou trois ans."

Il confie toutefois que le travail se durcit à l’approche de l’échéance et que beaucoup de décisions doivent être prises en peu de temps, ce qui peut frustrer et décevoir car cela ne laisse pas assez de temps aux essais.

"Plus on se rapproche de la première course, plus ça devient dur. Mais nous sommes assez confiants d’y parvenir sur tous les plans d’ici Melbourne [finalement ce sera Bahreïn, NDLR]. Mais ce ne sera pas facile. Nous devons prendre beaucoup de décisions et nous sommes parfois déçus, parce que nous ne pouvons pas tester autant que nous l’aimerions."

Avec ces tous nouveaux moteurs, doit-on s’attendre au retour des casses du moteur, qu’on ne voit plus trop ces dernières années ? Rémi Taffin en doute, en tout cas pas au début. "Non, pas directement à Melbourne [Bahreïn, NDLR]. La durée de vie d’un moteur dépasse les 4000 kilomètres. A Melbourne, on ne fera que 700 ou 800 kilomètres. Ce serait vraiment un drame si un moteur cassait là-bas. Je ne m’attends à aucun problème là-bas."

Cependant, si un motoriste venait à rencontrer des difficultés récurrentes concernant la fiabilité de son moteur, le Français assure que celui-ci pourrait y apporter des modifications, sans qu’aucun de ses concurrents ne bronche. "La situation entre nous, motoristes, est claire : si on a un problème de fiabilité, on peut amener de nouvelles pièces, sans que personne ne soit contre."

Mais Rémi Taffin est très optimiste et n’envisage absolument aucun souci, ni de fiabilité, ni de compétitivité. "En ce qui nous concerne nous, motoristes, nous sommes convaincus que tout se passera bien à la première course. Nous allons tous être compétitifs. Nous ne nous remettons pas en question. Nous y arriverons, nous le devons."

Il émet cependant une réserve. Le moteur V6 différera évidemment du moteur V8, ses dimensions y compris. Même s’il n’y croit pas trop, il y a toujours la possibilité que certaines unités moteurs aient du mal à rentrer dans la nouvelle voiture.

"Ce qui pourrait être problématique, c’est qu’il y ait des problèmes lors de l’installation de l’unité moteur dans la voiture. Des problèmes auxquels on aurait pas pensé avant. Il faudrait alors trouver une solution."

"Ca pourrait venir de mauvaises dimensions des radiateurs de la voiture", donne-t-il en exemple. "Tout est nouveau."

En effet, si motoristes et équipes sont bien sûr en contacts réguliers, ils ne travaillent pas ensemble sur un même lieu et cela pourrait conduire à ce genre de problème. "300 personnes travaillent autour du moteur, mais les équipes travaillent en parallèle aussi. Il peut arriver que quelque chose cloche. C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes, en ce qui concerne l’insertion de l’unité moteur dans la voiture."

Mais Rémi Taffin ne se fait pas de souci au final et pense que tout se passera bien, même s’il préfère parer à toute éventualité pour éviter de mauvaises surprises. "Je ne m’attends pas à ce que de tels problèmes se posent, mais ils sont envisageables."