Monaco souhaite que la Formule 1 préserve son standing

Non à la populasserie !

Par Franck Drui

8 avril 2018 - 12:08
Monaco souhaite que la Formule 1 (...)

Michel Boeri, le président de l’ACM et patron du Grand Prix de Monaco, ne mâche pas ses mots concernant l’orientation prise par la Formule 1 et les patrons du sport.

Monaco aura tout de même "de jolies filles" sur la grille de départ mais Boeri s’inquiète de certaines décisions... à commencer par l’arrivée du Halo.

"On pourrait aussi leur installer un siège éjectable, non ?" lance-t-il dans Monaco Matin.

"Le sport automobile est dangereux. Si ces halos peuvent rassurer les bien-pensants, tant mieux. Moi qui suis mal-pensant, je n’aurais rien mis du tout. Dans un sport aussi difficile que la Formule 1, on ne peut pas tout sécuriser, au risque de dénaturer et de défigurer ce sport. On ne fait pas de la dentelle ou du tricot quand on est dans une Formule 1. Je suis d’un autre siècle, peut-être dépassé, mais je ne crois pas que c’est avec un spectacle à l’eau de rose que l’on fait vibrer les foules."

Boeri admet craindre la vision très américaine des choses de Liberty Media. Préserver le standing du Grand Prix de Monaco est crucial selon lui.

"À Monaco, je vous garantis qu’on ne fera pas la fête du hamburger. Ici, on essaie au contraire de sélectionner un public qui, indirectement, donne à la Formule 1 un certain standing. Nous maintiendrons cette politique. Soyons clairs : Monaco organise un Grand Prix parce que c’est dans son intérêt. Nous sommes là pour que Monaco ait une bonne image et bénéficie de retombées économiques et médiatiques."

"Chaque nouvelle équipe dirigeante débarque avec son lot de projets. Liberty, ce sont des Américains. Ils ont une vision un peu différente de la nôtre. Leurs projets sont sans doute très bien vus du côté américain. Ici en Europe, on doit veiller à ce que cela n’aille pas trop loin."

"La starisation des pilotes ? Pourquoi pas. Les gens ont besoin d’avoir des vedettes. Encore faut-il qu’elles soient disponibles. En Formule 1, je ne suis pas sûr que ça soit le cas. La médiatisation de tout, d’accord, mais à condition que cela nous amène du public en plus."

Et côté règlement technique, le président de l’ACM a la même vision lorsqu’on évoque les moteurs de 2021 et la réduction des coûts souhaitée.

"La question est de savoir si l’on souhaite aller vers l’élitisme ou la ’populasserie’. Tout le monde avec le même moteur et qui court avec les mêmes chances ? Dans la vraie vie, ça n’existe pas. Le sport automobile est une discipline d’élite faite pour transcender une société chloroformée. Je préfère voir des pilotes qui ont des idées et qui prennent des risques avec leur voiture, plutôt que des pilotes qui auraient le même moteur, la même pédale, de la même couleur…"

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