Monaco 2017 : Le point technique

Les défis du circuit

Par Franck Drui

22 mai 2017 - 08:53
Monaco 2017 : Le point technique

Avec seulement 150 km/h sur un tour, le circuit de Monte-Carlo affiche la moyenne la plus faible du calendrier. Les vitesses de pointe atteignent "seulement" 290 km/h.

Moins de trente secondes, soit environ un tiers du tour, sont négociées à plein régime, plaçant l’accent sur la souplesse du package plutôt que la performance pure.

Deux chances seulement d’être au rupteur : le tunnel et la ligne droite des stands.

Monaco est une piste très bosselée avec beaucoup de cambrures. Cela peut induire des chutes de pression d’huile, provoquant l’incapacité des pompes à correctement puiser dans le système ou une surcharge inattendue au sein du réservoir. Un manque temporaire d’huile peut se révéler fatal pour le turbo, la lubrification étant essentielle en raison de sa vitesse d’opération.

La récupération d’énergie est aisée grâce aux nombreuses zones de freinage. Les dix-neuf virages se prennent tous à moins de 100 km/h, permettant au MGU-K de recharger l’ES davantage qu’il ne le faut.

Grâce à la facilité de récupération d’énergie au freinage, Monaco est l’une des rares épreuves de l’année où la consommation n’est pas critique. Un effet renforcé par une courte distance totale de course et de faibles périodes à pleine charge.

A l’épingle du Grand Hôtel (ou Loews), la piste descend de Mirabeau pour effectuer un 180° devant l’hôtel. Quand les voitures l’abordent, le moteur est à seulement 45 km/h et avoisine 4 500 tr/min, soit la plus basse vitesse et rotation moteur de la saison.

Les points clé du tracé de Monaco

« C’est comme essayer de faire du vélo dans votre salon ». Cette citation attribuée à Nelson Piquet, qui n’a probablement jamais tenté de faufiler son Brompton autour d’une table basse et d’un pouf, représente l’immense défi digne de montagnes russes cerclées de rails qu’est Monaco. La piste récompense la confiance et la précision, mais n’hésite pas à pénaliser la moindre erreur ou perte de concentration.

Avec 3 340 mètres, le plus petit développé du calendrier, Monaco propose dix-neuf virages dotés de bosses, cambrures et plaques d’égout typiques des rues reconverties en route publique.

Virage 1 - Très serré et avec peu de dégagement, le premier virage a été le théâtre de nombreux incidents au fil des années. Les pilotes doivent se surveiller tout en évitant le redoutable mur à l’extérieur. Les bosses et le freinage augmentent le risque de bloquer l’avant.

Virage 4 - Entre Casino (T4) et Mirabeau (T5), la piste bosselée requiert un changement de trajectoire et un crochet sur la droite pour éviter de talonner sur la descente vers Mirabeau.

Virage 9 - Négocié à pleine charge, le tunnel est la partie la plus rapide du circuit. Le contraste entre la lumière naturelle et la lumière artificielle nécessite une fraction de seconde d’adaptation avant de se reproduite à l’envers. Une bonne ligne est capitale avant de freiner à la chicane.

Virage 10 - La sortie du tunnel vers la chicane est l’occasion de nombreux dépassements « aux freins ». C’est une véritable opportunité à saisir pour mettre son adversaire sous pression, mais aussi pour commettre une erreur.

Virage 14 - L’entrée de cette section très rapide forme un pif paf où les vibreurs sont grandement utiles pour gagner quelques millièmes de seconde.

Virage 17 - La Rascasse, du restaurant éponyme, constitue le deuxième tronçon le plus lent du circuit. Les voitures approchent le rail au plus près à l’intérieur. Le freinage et la précision sont essentiels pour conserver la motricité jusqu’à Antony Noghès et la fin du tour.

Virage 19 - La ligne droite des stands. Avec si peu d’occasion de dépassement, une bonne sortie du dernier virage (Antony Noghès) est importante avant de couper la ligne. Pour y parvenir, la traction et la gestion du couple moteur doivent être au point.

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