Minardi : les coûts en Formule 1 n’ont plus de sens
Les petites équipes ne peuvent plus suivre
Si un ancien patron d’écurie connaît bien le problème des coûts en Formule 1, c’est bien Giancarlo Minardi. Forcé de vendre son écurie en 2005, l’Italien a commenté le projet des moteurs de 1000 chevaux à l’horizon 2017.
"La question est : comment obtenir les 1000 chevaux ?" s’interroge-t-il. "Dans les années 80, BMW avait utilisé un moteur durant trois tours seulement avant de s’en débarrasser, sans même chercher à le retravailler. Nous autres, petites équipes, devions payer un lourd tribut pour toutes ces technologies."
"Dans les années 90, nous utilisions un moteur le vendredi, un le samedi et un le dimanche, car aucun ne durait plus de 400 kilomètres. Les coûts étaient très élevés et ont cessé d’augmenter seulement après la mise en place d’un nombre de moteurs limité pour la saison."
Sauf qu’avec l’arrivée des nouveaux V6 hybrides, le prix des moteurs a connu une nouvelle hausse importante.
"Regardons les essais de Jerez," poursuit Minardi. "Excepté le nouvel arrivant Honda, qui a rencontré des problèmes, les techniciens ont fait un grand pas en avant en termes de performance et de fiabilité par rapport à l’an passé. Mercedes, par exemple, avec leur propre équipe et les écuries clientes, a parcouru 4300 kilomètres, plus ou moins la distance couverte par une seule équipe sur toute une saison. Pour maintenir ce niveau de performance, les coûts ont augmenté de 5-6 à 18-21 millions par an. Quel est l’intérêt de limiter le nombre de blocs moteurs si vous introduisez une technologie trois fois plus chère ?"
"Ces nouvelles technologies amènent également à augmenter le nombre de membres du personnel sur la piste pour travailler sur les deux voitures. Cela n’a pas de sens. Et l’arrivée de moteurs de 1000 chevaux pourraient encore augmenter ces dépenses. Les petites équipes ne pourront probablement pas s’offrir tout cela."