Mika Häkkinen explique pourquoi il n’est pas revenu en F1 en 2007
Trop de difficultés l’attendaient
Mika Häkkinen a mis fin à sa carrière en Formule 1 par une année sabbatique, fin 2001, de laquelle il n’est jamais revenu. Cinq ans après avoir pris cette décision, il avait fait des essais pour McLaren mais avait finalement décidé de ne pas revenir et explique aujourd’hui pourquoi.
"Ce n’est pas passé loin" reconnaît le Finlandais. "J’avais arrêté fin 2001, la suivante était une année sabbatique, mais après cela j’ai commencé à avoir un sentiment particulier. Je me sentais mentalement et physiquement prêt à revenir en F1. Je me suis énormément entraîné, je suis allé en Angleterre utiliser le simulateur McLaren, dans lequel j’avais passé plusieurs journées. C’était certainement en 2004 ou 2005 et j’étais prêt à revenir. En tant que double champion du monde, je savais quel niveau et quelle condition il fallait avoir et je savais que je serais encore meilleur".
"J’ai négocié avec Williams mais ça n’a pas fonctionné. Les négociations étaient trop fluctuantes, je n’aimais pas ça. Les Finlandais aiment que ce soit blanc ou noir et si l’on fait quelque chose, on le fait en allant directement à l’essentiel. Bien que je comprends que ce soit compliqué, je savais aussi qu’ils ne pouvaient pas avoir mieux qu’un double champion du monde. Il y a eu d’autres problèmes et ce n’était pas au sujet d’une folle demande financière, il y a eu d’autres choses qui ont affecté cette décision".
A la fin de l’année 2006, Montoya était parti en cours de saison et Räikkönen s’apprêtait à rejoindre Ferrari. Alonso était déjà sous contrat pour 2007 et Ron Dennis étudiait plusieurs options dont Häkkinen et Hamilton.
"Au moment de mon année sabbatique, Ron m’avait dit que je pouvais revenir quand je le voulais. J’ai commencé à m’entraîner, à utiliser le simulateur, puis j’ai fait des essais à Barcelone (en novembre 2006, photo). Je n’oublierai jamais cette séance d’essais. La veille, j’étais allé voir Lewis faire ses essais et voir également comment les choses avaient changé. A la fin du premier jour, les systèmes informatiques ont lâché".
"Ils contrôlaient la boîte de vitesses, le moteur et l’alimentation en essence et lorsque l’on rétrogradait, ils envoyaient au moteur un signal lui disant de redonner de la motricité afin que les roues arrière ne se bloquent pas lorsque l’on était sur un rapport inférieur".
"Après que le système a lâché, j’ai dû utiliser l’ancien qui ne fonctionnait pas avec le moteur. L’ensemble n’était pas synchronisé et à chaque fois que je freinais, les roues se bloquaient. C’était impossible, je suis allé voir les gars pour leur dire de tout réparer pour le lendemain et que l’on puisse faire la séance comme prévu. Cela n’a pas fonctionné et je n’ai pas pu chercher la performance car les roues se bloquaient sans cesse. J’ai piloté toute la journée, j’ai fait beaucoup de tours et tout allait bien. Nous avons tout analysé, je connaissais le problème et nous n’avons pas pu le résoudre".
Häkkinen avoue toutefois qu’il était soulagé de ne pas être revenu, car il n’était pas prêt à s’impliquer autant qu’il l’avait fait par le passé : "C’est la Formule 1. Il faut sans cesse résoudre des problèmes et tout n’est que difficulté. Voulais-je revenir à ça ? Il y avait des raisons à mon départ initial et si je réfléchis, les mêmes problèmes m’attendaient. Heureusement que l’essai n’a rien donné".
"J’étais arrivé en F1 en 1991, il m’avait fallu sept saisons pour gagner, et il y avait un risque que ce soit de nouveau le cas. Je n’étais pas prêt à perdre de nouveau sept années, après avoir été deux fois champion j’estimais que les choses s’étaient bien passées".