Mercedes explique le fonctionnement de son mode ‘fête’
Le mode fête, un sous-réglage du mode qualifications ?
Après une séance de qualifications seulement cette saison, le mode « fête » de Mercedes a fait polémique dans le paddock, certains acteurs, comme Christian Horner, demandant même de geler les modes moteurs entre le samedi et le dimanche en réaction.
Face à la polémique, Mercedes a visiblement choisi la transparence, même si quelques zones d’ombre demeurent, notamment au sujet du traitement des écuries clientes.
En réalité, explique l’écurie allemande dans un communiqué officiel, il existe « trois modes » basiques pour les moteurs : « l’un pour disputer la majorité des essais libres, l’un pour disputer la majorité des qualifications et l’un pour disputer la majorité des courses. »
« Ces trois modes peuvent être modulés selon une variété de sous-réglages adaptés aux différentes situations, qui contrôlent le déploiement ou non de l’énergie électrique sur un tour, ou sa récupération ou son utilisation d’une manière plus équilibrée (le déploiement de l’énergie et la récupération de l’énergie s’équilibrant réciproquement). »
« Au départ de la course par exemple, la performance est particulièrement importante, donc les pilotes choisiront un déploiement maximum de l’énergie. Mais les pilotes pourront plus tard dans la course passer à un mode gérant de manière plus économe la récupération d’énergie pour recharger leur batterie, juste pour s’assurer d’avoir assez d’énergie disponible pour lancer leur prochaine attaque. »
« A la fois Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ont changé de mode pour la course pour diminuer la performance globale du V6 durant le Grand Prix d’Australie, lorsqu’ils étaient bloqués dans le trafic et qu’ils subissaient les turbulences des voitures devant eux. Cela a été fait dans le but de refroidir les moteurs et de les empêcher de surchauffer. Une voiture de sécurité présente un défi similaire : les pilotes veulent sauver de l’énergie donc le mode moteur est réglé pour réduire les exigences demandées au hardware. »
Mercedes précise que les modes de l’unité de puissance peuvent ajuster aussi bien la performance du moteur thermique, que la quantité de déploiement ou de récupération de l’énergie électrique.
Dans la lignée des propos de Toto Wolff, Mercedes souligne en outre, dans son communiqué officiel, qu’un mode dédié est utilisé par ses pilotes, en Q3 mais aussi parfois en Q1 et en Q2.
« Ce mode, qui est le plus puissant, est utilisé seulement pour quelques tours lors de chaque week-end et son usage varie selon l’environnement compétitif – parfois, ce mode qualifications sera utilisé tout au long des qualifications, parfois seulement en Q3. »
La controverse porte également sur l’utilisation de ce fameux mode par les écuries clientes de Mercedes, Force India et Williams. Le règlement de la FIA oblige le motoriste à faire fonctionner ses V6 « de la même manière » pour ses écuries clientes.
« Le kilométrage par moteur est dicté par ce que nous appelons le ‘document d’étape’ » explique l’écurie allemande. « Ce document définit les limites que l’unité de puissance pourrait utiliser durant chaque week-end de course, et cette limite est la même pour Mercedes et pour ses écuries clientes. »
« Les modes du V6 sont définis quand le premier set d’hardware est testé à Brixworth, lorsque la limite de kilométrage est fixée, selon les résultats de nos tests sur longs relais. Certains sont spécifiques à quelques circuits, d’autres sont plus généraux. Sélectionner le mode qui pourra être utilisé est un choix fait soit par le pilote – sur sa propre décision – soit par les ingénieurs de l’écurie – qui communiquera à la radio aux pilotes quels réglages ajuster et quel mode activer. »
« La performance du moteur thermique est modifiée par exemple en faisant varier la quantité d’essence injectée dans la chambre de combustion. Pour ce qui est des éléments hybrides du moteur, les modes modifieront l’interaction et le moment du déploiement de l’énergie électrique, à la fois concernant la limite de 120 kW pour le MGU-K, et pour la récupération de l’énergie faite par le MGU-K et le MGU-H. »
« Les modes moteur sont particulièrement importants sur certains circuits exigeants en termes de puissance, comme Spa ou Monza. La première piste où la puissance moteur est plus importante sera le Grand Prix d’Azerbaïdjan à Bakou. »
« Ce sera intéressant de voir comment évolue ce scénario autour des modes moteurs au fur et à mesure de la saison, particulièrement quand la F1 se rendra sur des circuits plus exigeants en termes de puissance. »