Mercedes détaille sa stratégie de développement en cours de saison

Quand une voiture est bien ou mal née, la tendance peut-elle se renverser au cours d’une saison ? La course au développement en décide… et cette année, avec des performances plus proches que jamais entre Ferrari, Mercedes et Red Bull, nul doute que les évolutions apportées en cours de saison pourraient faire la différence.

Mais sur quels domaines de la voiture se concentre le travail des aérodynamiciens et ingénieurs en cours de saison ?

« Mercedes se concentrera principalement sur trois domaines : l’aérodynamique, l’unité de puissance et les pneus » a précisé l’écurie allemande, détaillant sa stratégie de développement.

« Le but du développement aérodynamique est de trouver de nouveaux packages plus performants. Pour l’unité de puissance, l’équipe poursuit habituellement deux objectifs. Le premier est d’amener de nouveaux composants à l’unité de puissance ; le deuxième est d’apprendre à quel point il est possible de pousser l’unité de puissance. Au début de la saison, l’équipe veut s’assurer de la fiabilité de l’unité de puissance. Elle est testée sur le banc d’essais. Nous commençons donc avec un produit un peu plus conservateur, qui peut rouler le kilométrage requis. Une fois qu’une base fiable a pu être trouvée, tous les longs tests menés au banc vont essayer d’extraire plus de puissance. Durant ces essais, l’équipe voudra un peu plus pousser l’unité de puissance au banc. C’est un processus bien calibré puisque nous voulons trouver les limites exactes de l’unité de puissance, sans les dépasser, en sachant que si nous dépassons la limite, il y aura toujours une configuration précédente qui sera utilisée en piste. »

« Le troisième domaine sur lequel nous nous concentrons concerne les pneus. Ils sont un facteur de performance majeur, alors que les équipes ne peuvent vraiment les tester que durant les essais hivernaux pour la première fois. Et cela prend un moment pour pleinement les comprendre et être capable de les exploiter au maximum. Cela pourrait ne pas nécessairement avoir un impact significatif sur les prochains développements du design de la voiture. Cependant, les pneus modifieront très probablement la manière avec laquelle la voiture est exploitée pour tirer le plus possible des Pirelli. »

Les marges de manœuvre d’une écurie sont sans doute plus limitées au cœur d’une saison que durant l’hiver. Combien de temps au tour est-il possible de trouver à l’échelle d’une saison selon Mercedes ?

« La quantité exacte de temps qu’il est possible de trouver au cours d’une saison… c’est l’un des secrets les mieux gardés de ce sport, et nous aimerions que cela soit toujours le cas ! Cependant, on peut dire que le développement en cours de saison a un impact considérable dans le résultat final. Si une équipe stoppait le développement de sa voiture après la première course, alors, elle perdrait beaucoup de positions au classement des constructeurs, simplement en n’amenant pas d’évolutions. En F1, si vous n’avancez pas, vous reculez. »

Entre les trois domaines où il est possible d’apporter des évolutions, comment déterminer une hiérarchie et un calendrier de développement ?

« Cela dépend des composants. Pour l’unité de puissance, le développement est en grande partie dicté par le règlement. Avec seulement trois unités disponibles pour toute une saison, l’équipe veut s’assurer que le kilométrage soit équitablement réparti entre les trois moteurs. »

« Cependant, ce calendrier, et les dates qu’il contient, sont très fluides. Principalement parce que l’équipe ne pourra jamais être précisément sûre des gains qui pourront être obtenus – et dans quels domaines -, de leur ampleur. Et l’on ne sait pas si ce sera facile de les mettre en œuvre. Enfin, il y a aussi un côté opportuniste : si quelqu’un a juste une bonne idée, et si l’équipe décide de l’adopter…. Donc même si des packages peuvent être prévus peut-être depuis des mois, d’autres évolutions pourraient être amenées sur la voiture dès que l’équipe les aura trouvées. »