Ménage à trois à la tête de Mercedes

Wolff nous explique comment cela se passe...

Par D. Thys

3 avril 2013 - 11:50
Ménage à trois à la tête de Mercedes

L’équipe de F1 du constructeur allemand Mercedes n’a pas eu le succès escompté au cours de ces trois dernières années puisqu’elle n’a décroché qu’une seule victoire. Il fallait donc faire quelque chose pour remettre cette équipe sur la bonne voie…

Norbert Haug, patron de la compétition chez Mercedes, a donc été reconduit jusqu’à la porte de sortie et c’est Toto Wolff qui a pris sa place. Ce dernier n’a pas seulement un rôle de patron de l’équipe de F1 puisqu’il en est aussi devenu actionnaire à la hauteur de 30% du capital.

"Lors de mon analyse de la situation, je me suis rendu compte que Mercedes disposait de tous les ingrédients pour réussir," affirme Toto Wolff. "Si je m’étais rendu compte que ce n’était pas le cas, je n’aurais pas accepté ce rôle. Il était important pour moi de comprendre la réelle motivation de Mercedes et la raison pour laquelle ils voulaient suivre cette voie."

"Ils m’ont dit qu’il voyaient leur présence en F1 sur le long terme, car ils estimaient que le succès n’allait pas arriver facilement ou rapidement. Il faut avoir les bons ingénieurs, les bonnes infrastructures, le bon financement, les bons pilotes et un bon management. Lorsque vous avez enfin tout cela, vous devez faire en sorte que cela fonctionne et cela ne prend pas un an, mais plusieurs années," poursuit Wolff.

"Toutefois, alors que Mercedes est une multinationale avec 280.000 employés, l’équipe de Brackley est une petite organisation qui demande un management et des structures totalement différents. Il faut une organisation très efficace et qui peut prendre des décisions très rapides et cela n’est pas possible pour une multinationale. C’est probablement ce qui explique que certains grands constructeurs ont échoué en F1. Ils ne se sont pas donnés assez de temps et ils n’avaient pas mis en place un processus pour accélérer les décisions. Ils étaient paralysés par leur propre organisation."

"Chez Daimler, ils ont donc estimé qu’ils avaient besoin de quelqu’un qui allait aussi devenir actionnaire de l’équipe. Ils voulaient de quelqu’un qui prenait un risque avec son propre argent et qui avait une expérience dans le sport automobile," ajoute Toto Wolff qui était donc l’homme de la situation pour Mercedes.

Toto Wolff est donc le patron de la compétition chez Mercedes et actionnaire de l’équipe de F1. Mais l’Autrichien n’est pas le seul à avoir rejoint Mercedes puisque son compatriote Niki Lauda a pris la présidence du conseil d’administration de l’équipe et 10% des actions. Quant à Ross Brawn, il semble encore diriger l’équipe, mais est-ce vraiment le cas ?

"Revenons 10 mois en arrière. Mercedes était en F1, ils y mettaient de l’argent, mais les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Il y avait un désastre chaque week-end et cela faisait du mal à leur image. La direction du département du sport automobile était à Stuttgart et non à Brackley et chez Mercedes, ils ne savaient pas vraiment ce qui se passait dans l’équipe de F1. Ils devaient compter seulement sur les informations qu’on leur donnait. Mais recevaient-ils toutes les informations ou étaient-elles filtrées ?" s’interroge Wolff.

"Ils ont donc demandé à Niki Lauda de les aider à comprendre ce qui se passait. Niki a été le premier à faire le bilan de ce qui se passait dans l’équipe avant de les aider à signer le nouvel accord Concorde avec Bernie Ecclestone. Cela leur a donné une première idée : il leur fallait un coactionnaire pour diriger l’équipe. Il n’y a aucune rivalité entre Niki et moi. Nous sommes tous les deux actionnaires de l’équipe et nous avons donc les mêmes objectifs. Je le considère comme un ami et nous rigolons bien ensemble sur les circuits. Nous avons les mêmes objectifs et plus ou moins les mêmes idées pour les atteindre."

"Nous avons parfois des discussions pour savoir si son idée est meilleure que la mienne, mais nos relations restent très bonnes. C’est la même chose avec Ross (Brawn). Avec lui, nous nous moquons parfois des idées de Niki qui auraient été les bienvenues dans les années 1970, mais il a encore beaucoup à nous offrir," conclut Toto Wolff.

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