McNish et la tirade de Vettel à la radio
"Dans la voiture à 300 km/h, ça bouillonne"
Comme tout le monde dans le paddock ou à la télévision, Allan McNish a pu entendre la tirade injurieuse de Sebastian Vettel visant le directeur de course Charlie Whiting pendant le Grand Prix du Mexique. Et comme beaucoup, le Britannique impute la réaction du pilote Ferrari à la frustration et l’adrélanine.
« Le Vettel que nous voyons aujourd’hui - que ce soit dans ou hors de la voiture - n’est pas le même que celui qui a remporté quatre titres consécutifs avec Red Bull, ni même le triple vainqueur de Grand Prix pour Ferrari l’an dernier. La Scuderia a abordé cette saison en espérant donner du fil à retordre à Mercedes mais l’année s’est révélée décevante, avec des choix stratégiques douteux et des erreurs techniques. »
« Pendant un moment, Vettel a eu l’air d’être en mesure de remporter la manche inaugurale en Australie, en tout cas avant que son équipe ne choisisse une mauvaise stratégie quand la course a été interrompue suite à l’accident d’Alonso. Et pour des raisons similaires, la victoire leur a de nouveau échappé au Canada. »
« Ferrari s’est faite dépasser par Red Bull et, quand on regarde les écarts en qualifications par rapport à 2015, la Scuderia ne s’est rapprochée de Mercedes que sur 7 des 19 courses disputées jusqu’à présent. La saison est donc devenue très frustrante et il ne fait aucun doute que l’équipe est soumise à beaucoup de pression. »
« On peut l’entendre dans les messages radio de Vettel à propos des drapeaux bleus, des pilotes plus lents ou qui le bloquent : tout est dit sur le ton de quelqu’un de très frustré. Et oui, ces propos sont diffusés. Mais ils le sont parce qu’il les diffuse de lui-même. Ce sont ses commentaires à propos de Charlie Whiting qui ont mis le feu aux poudres, même s’ils ont été lâchés suite à la conduite de Verstappen, que Vettel a remise en question à plusieurs reprises cette année. »
« Quand on est dans la voiture, le cerveau analyse les choses à 300 km/h et avec toute l’énergie et l’adrénaline, ça bouillonne. Je l’ai fait moi aussi. Je me souviens d’une course pendant laquelle je râlais, et mon ingénieur m’a dit ‘Allan, reste calme’. Exactement comme Maurizio Arrivabene à l’attention de Vettel pendant la course. Et j’ai répondu : ‘je suis calme, ****** !’. Alors qu’à l’évidence, je ne l’étais pas. »
« Ce qui est étrange à propos de toute cette affaire, c’est que Vettel a été élu pilote du jour par les fans, et je soupçonne que ce soit au moins autant à cause de ses effusions que de son pilotage. Alors très bien, il faut l’avertir concernant certaines facettes de son comportement. Mais les fans se retrouvent dans ces émotions, et la F1 doit en être consciente. »