McLaren : à quand l’éclaircie ? (1ère partie)
Les galères s’enchaînent à Woking
On l’a compris cette fin de semaine, c’est une révolution de palais qui attend McLaren, alors que Ron Dennis, visiblement excédé, a décidé de reprendre les rennes d’une équipe en perdition. Ayant lui-même rencontré des périodes délicates, Dennis avait pourtant décidé d’être compréhensif envers Martin Whitmarsh, mais les jours de ce dernier à la tête de l’écurie semblent désormais comptés. Et là où Ferrari n’ose pas mettre un grand coup de balai, McLaren refuse d’échouer dans la quête du titre, surtout après une saison 2013 aussi catastrophique qu’elle l’a été.
Ron Dennis s’était retiré de McLaren F1 à l’aube de la saison 2009, après avoir mené Lewis Hamilton au titre de champion du monde. Tout juste après une saison 2006 très mauvaise, il avait su ramener McLaren au premier plan, mais la saison 2007 fut encore plus compliquée. En plus de la rivalité exacerbée d’Alonso et Hamilton, McLaren avait été impliquée dans le scandale d’espionnage envers Ferrari, et la domination impressionnante s’était transformée en perte des deux titres.
Un an après ces histoires politico-sportives, McLaren avait remonté la pente et remportait le titre mondial des pilotes. Dernière preuve de la capacité de son directeur à faire face aux difficultés avant qu’il ne rejoigne la tête de la division routière de McLaren, laissant Martin Whitmarsh au poste de directeur.
Depuis, le bilan n’a pas été reluisant, en dépit de 20 victoires remportées par Hamilton et Button. McLaren a de nouveau plongé en 2009 avec une voiture de conception ratée, perdant la moitié de l’année à corriger ses défauts. L’arrivée de Button en 2010 tira l’équipe vers le haut et força Hamilton à sortir de la situation confortable qui était sienne lorsque Kovalainen, peu à son aise à Woking, était son équipier. Une fin de saison en dents de scie a vu les deux britanniques se faire battre par Ferrari et Red Bull.
En 2011, Button et Hamilton n’ont rien eu à se reprocher mais Sebastian Vettel et Red Bull étaient simplement trop forts et ne laissèrent à Button que la place honorifique de vice-champion. En 2012, c’est à nouveau Vettel et Alonso qui luttèrent pour le titre, même si McLaren possédait en fin de saison la meilleure monoplace. De quoi donner beaucoup de regrets en interne.
Les difficultés à envisager l’évolution de leur pourtant rapide monoplace poussèrent McLaren à repartir d’une feuille blanche pour l’année 2013, alors que Whitmarsh était convaincu que Sergio Perez était le meilleur choix pour remplacer Lewis Hamilton, parti chez Mercedes. Il s’avère qu’aucune des deux options ne furent de bonnes idées : la MP4-28 fut un échec absolu, décrochant une quatrième position comme meilleure arrivée, et Sergio Perez n’est pas parvenu à convaincre assez pour rester dans l’équipe après que son sponsor personnel n’a pas voulu être sponsor principal de McLaren.
On peut penser qu’à ce moment, Ron Dennis a commencé à jeter un oeil de plus en plus concerné sur l’équipe qu’il avait menée de nombreuses fois au titre suprême et a commencé sérieusement à envisager son retour. En tous cas, l’idée de grand remaniement germait de toute évidence dans son esprit...