Massa, en colère, garde le soutien de Ferrari

Felipe s’exprime après Barcelone

Par Franck Drui

18 mai 2012 - 19:35
Massa, en colère, garde le soutien (…)

En colère pourrait être une façon polie de décrire l’humeur de Felipe Massa, après une journée passée à Maranello à travailler dans le simulateur et à assister aux réunions avec ses ingénieurs. Cinq jours après le Grand Prix d’Espagne, le Brésilien est toujours ennuyé par le résultat d’une course qui aurait certainement pu se terminer différemment, sans une pénalité infligée en course.

"Oui, j’en ai vraiment ras le cul," lance Felipe. "Encore aujourd’hui, j’ai du mal à comprendre la raison de ce drive-through et c’est à ce moment que ma course a été ruinée."

De toute évidence, le résultat final aurait pu, au mieux, être dans la zone des petit points, mais étant donné le score presque vierge de Felipe dans le premier quart du championnat, il aurait offert un peu de répit à Massa. Felipe a dû encore se justifier alors que les rumeurs sur son sort continue.

Tout pilote, consciemment ou non, a son co-équipier comme point de référence et il n’est pas facile d’accepter ou d’expliquer la grande différence de points qui existe actuellement entre Felipe et Fernando. Cependant, Felipe n’est pas du genre à se cacher de la vérité et fournit des réponses honnêtes à quelques questions.

"Je pense que cette année, la seule course où il y avait vraiment une grande différence entre moi et Fernando était en Australie, puis, en Malaisie la pluie a rendu les choses peu claires. À partir de la Chine, la différence en qualification entre nous deux n’a pas été si dramatique. Même à Barcelone, si on oublie le trafic, mon temps en Q2 était en ligne avec les courses antérieures et le dimanche mon rythme de course n’était pas si loin. Je pense que nous devons aussi prendre en compte le fait que, pour le moment, la conduite de Fernando est étonnante : il tient la super forme, il est peut-être même parfait."

Pense-t-il qu’il y a un problème spécifique avec la voiture qui l’empêche de tirer le meilleur ?

"Ce n’est certainement pas une voiture très facile à conduire et il est difficile de trouver un bon équilibre. Plusieurs fois, je me suis trouvé avoir à lutter contre la voiture et, dans ces circonstances, il est facile de perdre un dixième ici et là : avec mon style de conduite peut-être que je me bats un peu plus, parce que je ne parviens pas à trouver une conduite plus fluide. Ensuite, il est bien connu que nous n’avons pas encore assez d’appuis aérodynamiques et il nous manque de la traction à la sortie des virages lents, ce qui pourrait être le plus gros problème. En Espagne, nous avons fait une amélioration significative, ce qui a pu se constater dans la performance de Fernando en course, mais moi aussi, quand j’ai eu une piste claire devant moi, j’avais un bon rythme. Nous avons également fait un peu de progrès en termes de vitesse de pointe, un autre domaine où nous avons souffert dès le début de la saison."

Peut-il sentir la confiance de l’équipe en lui de quoi a-t-il besoin pour sortir de cette phase difficile ?

"Absolument, oui, je sens que toute l’équipe me soutient. De toute évidence, ils ne sont pas heureux avec les résultats et je ne le suis pas non plus : ce que nous voulons tous, c’est de sortir de cette situation et revenir à la normale. C’est possible et c’est sûr que c’est ce que je veux et je sais qu’avec l’aide de l’équipe, nous y arriverons."

C’est une question difficile, mais qui, d’une façon ou d’une autre, doit être posée : y a-t-il toujours un doute dans votre esprit que vous ne soyez plus aussi rapide depuis l’accident à Budapest en 2009 ?

"Je me le suis demandé quarante-cinq mille fois et je ne le pense pas. Pourquoi ? Après avoir gagné onze courses, la réponse est évidente. Et ce n’est pas comme si je me bloquais à le demander : je suis allé chercher la réponse, en demandant à ce qu’on me pose toute une série de questions psychologiques et en subissant de nombreux examens médicaux. Tous les médecins que j’ai consultés sont prêts à jurer la main sur le cœur qu’il n’y a absolument aucune trace dans mon esprit de l’impact avec le ressort. Quant à moi, je ne me sens en aucune façon différent de la façon dont j’étais avant ce fameux week-end. Par exemple, si c’était vrai que je n’avais plus la même volonté de gagner comme avant ou le même courage, alors comment peut-on expliquer le fait que, au départ de la course, je suis sans doute encore l’un des meilleurs pilotes et également que je suis toujours pas du genre à me retenir quand il s’agit de dépassements ?"

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