Marussia vue par John Booth (1ère partie)
Les pilotes, la monoplace, le développement...
Cantonnée aux fonds de grille depuis sa création, l’équipe Marussia (ex-Virgin), bâtie sur les cendres de Manor Motorsport, a fait un pas en avant cette année en rejoignant voire devançant les performances de Caterham, qui lui avait subtilisé la dixième place au classement des équipes. John Booth nous explique aujourd’hui comment son équipe et ses pilotes ont travaillé pour obtenir ces résultats.
« Nous étions très surpris d’avoir fait un pas en avant plus grand que prévu. Les deux premières courses en particulier se sont très bien déroulées. L’équipe comme les pilotes ont été ravis » nous raconte John Booth. Interrogé sur les performances de Jules Bianchi, à savoir si c’était une surprise de le voir si performant d’entrée de jeu, Booth répond : « Pas vraiment. Quand Jules est arrivé en championnat d’Europe de Formule 3, il y a quatre ans, il avait quelque chose de particulier ».
« Il n’a pas fait aussi bien en GP2 mais est revenu à son meilleur niveau aujourd’hui » continue Booth. « Nous sommes chanceux de travailler ensemble, nous avons eu un contre temps à la même période et nous avons pu faire chacun partie des plans de l’autre ».
« Jules a plus d’expérience en F1 que Max (Chilton, son équipier). Il a travaillé avec Force India et Ferrari et a donc piloté les meilleures voitures, ça nous a grandement aidé » répond Booth lorsque nous lui demandons les qualités de ses pilotes. « Les attentes de Jules furent dès le début plus élevées, mais l’avoir dans l’équipe a vraiment aidé Max. Ils partagent toutes leurs informations, leur relation est saine et ils s’entendent bien ».
Marussia, qui fut il y a plusieurs années Manor Motorsport, avait fait rouler sous ses couleurs les désormais champions du monde Kimi Raikkonen et Lewis Hamilton. « Quand vous travaillez sans arrêt avec des pilotes, vous finissez par voir ceux qui sortent du lot. C’était évident en testant Lewis, qui avait 16 ans à l’époque, qu’il était très rapide. C’est en travaillant avec quelqu’un sur du moyen ou long terme que vous savez jusqu’où cette personne peut aller ».
Malgré l’augmentation des coûts, Marussia compte bien être sur la grille l’an prochain pour prendre part au premier Grand Prix de Russie de l’histoire. « En tant qu’équipe anglo-Russe, Sochi sera aussi importante pour nous que Silverstone » nous confie John Booth. De ce fait, le développement de la voiture de 2014 a déjà commencé, non plus par ordinateur comme le fut la première monoplace Virgin, mais par des essais classiques en soufflerie.
« Ce qu’on a tenté en 2010 était en vérité infaisable. Nous avions un sous-traitant, Wirth Research, à qui nous avions confié la conception et la création de la voiture, c’était tout nouveau comme procédé. Le plan n’était pas viable. Nous avons réellement commencé à l’été 2011, en rachetant Wirth Racing Technologies et en prenant notre destin en main. Puis nous avons engagé Pat Symonds. Nous avons les mêmes ingénieurs qu’en 2010 ou presque, mais désormais Pat est responsable de tout ce processus de création ».