Martin Brundle défend les journalistes
Mais Hamilton a ses bons côtés...
Lewis Hamilton a passé un week-end compliqué à Suzuka, aussi bien sur et en dehors de la piste. Son comportement avec les journalistes a été beaucoup critiqué.
L´ancien pilote de F1 Martin Brundle a un avis beaucoup moins tranché que d´autres personnes du paddock.
Pour le Britannique, il n´est pas si simple de comprendre le champion du monde en titre.
« Je crois que la majorité des personnes, y compris Rosberg, sont d´avis que Lewis Hamilton est imbattable, lorsqu´il pilote au plus haut niveau de son talent. Lewis peut être un homme très compliqué. Nous nous connaissons certes depuis qu´il est adolescent, mais sincèrement, je ne le connais pas "vraiment". Il a grandi sous l´extrême attention des médias, a fait une brillante carrière et doit régler des problèmes personnels que tout le monde rencontre dans sa vie. »
Toutefois, Brundle est d´avis qu´il ne sert à rien de s´en prendre aux journalistes et rappelle que parler pendant les conférences de presse fait partie du métier de pilote professionnel.
« Il était logique de la part de la FIA de solliciter Hamilton pour la conférence de presse du jeudi au Japon. Il a alors utilisé son téléphone portable pour se protéger des journalistes. »
« Tous les métiers que j´ai faits, de laveur de voitures à pilote de Formule 1, ont leurs bons et leurs mauvais côtés. La distraction et la satisfaction vont de pair avec des devoirs pénibles dont on se passerait bien. »
« En tant que pilote de course, tu peux utiliser les médias comme outil ou tu peux les voir comme le mal absolu. Rien n´est tout beau ou tout rose, et dans le monde appelé Formule 1, les médias sont aussi élémentaires que ton équipe, ta voiture et ton salaire. »
« Le monde des médias subit un changement dingue et il y règne beaucoup d´incertitude. Chacun a son travail et face au monde sans pitié d´internet, chacun tente de trouver un créneau. Les journalistes ont des enfants à nourrir à la maison, des factures à payer et ont un chef à satisfaire. Beaucoup de journalistes sont les meilleurs dans leur domaine. Ils gagnent du respect car ils font simplement leur boulot. Jouer avec une application de téléphone, pendant une conférence de presse officielle, ça n´engendre pas le respect. »
« Mitrailler quelques photos et puis dessiner des oreilles de lapin aux gens, ce n´est pas un problème pour moi, si cela correspond à ton humour. Mais Lewis essaye d´imposer son point de vue. Il veut apparemment définir son image à travers les réseaux sociaux et pendant cette conférence, il a dit deux fois qu´il avait déjà expliqué les choses sur Instagram – donc, traduction - `Lisez ces textes comme le font mes fans et arrêtez de me poser des questions´. C´est naïf. Peut-être que ce genre de choses fonctionne quand il s’agit d’un musicien ou d’une star du cinéma, qui se "vendent" seulement de cette manière. Mais les pilotes, qui sont soutenus par les sponsors et les motoristes, n´ont pas ce privilège. »
Brundle est convaincu que le pilote Mercedes a eu tort d´agir ainsi face aux médias à Suzuka.
« Lewis a décidé de ne pas répondre à la propre conférence de presse de sa propre équipe, après que certains journalistes, présents à la conférence de presse du jeudi ont fait un petit communiqué au sujet de son comportement. Il a signifié sa colère de manière claire. Mais il aurait mieux fait d´en parler directement aux quelques journalistes concernés. Mettre tout le monde dans le même sac est inutile. Les médias ont toujours le dernier mot. »
L´ancien pilote rappelle à quel point Hamilton peut être un avantage pour le sport et que son comportement n´est pas toujours celui que l´on a vu la semaine dernière.
« Hamilton est une locomotive pour la Formule 1, personne ne doit l´oublier. Je le trouve en interview un peu nerveux et froid mais quand on entame un sujet qui est important pour lui, alors il peut faire des révélations fabuleuses et il devient très éloquent. A ce moment-là, c´est le vrai Lewis Hamilton : poli et intelligent. »
Selon Brundle, le triple champion du monde aurait besoin de mener une vie plus posée, à l´instar de Nico Rosberg.
« Quelque part, j´ai l´impression qu´un entourage composé de quelques amis du monde de la course lui ferait plus de bien que des personnes qui se spécialisent dans la parution de photos sur les réseaux sociaux, qui ont l´air tous un peu isolés. »
« Nico Rosberg a un mantra, qu´il répète à chaque week-end de Grand Prix – qu´il ne pense qu´à la victoire de ce Grand Prix-là, qu´il ne songe pas au championnat, et que Lewis Hamilton, qui se trouve à bord de la même voiture que lui, est un rival à prendre au sérieux. »
« Aussi bien en tant que pilote professionnel qu´en tant qu´homme dans le privé, Rosberg donne une impression de bonheur. Il a l´air d’être consolidé par le sentiment de sécurité que lui procure sa jeune famille. Ce qu´il a accompli prouve la confiance qu´il a en lui. Il est calme et, au volant, il a l´air d´être le maître de sa voiture. »