Mario Isola détaille les choix stratégiques de Pirelli
Viser deux arrêts aux stands pour laisser trois possibilités
Pirelli continue de s’adapter à la Formule 1 et à son évolution, plusieurs années après avoir récupéré le contrat de fourniture exclusive des pneumatiques pour la discipline. Le fabricant italien explique ses démarches récentes pour pousser les équipes à faire des choix stratégiques différents.
"Si je regarde nos objectifs, c’est d’avoir différentes stratégies avec des nombres d’arrêts différents" explique Mario Isola. "Si une équipe est capable de contrôler la dégradation, elle essaiera toujours d’optimiser une stratégie à un arrêt. Quand nous choisissons les pneus, nous faisons en sorte que la stratégie la plus rapide soit la stratégie à deux arrêts, et que celles à un et trois arrêts soient assez proches."
"Ainsi, selon les choix d’une équipe et son rythme, il lui est possible de changer pour sélectionner une stratégie à un arrêt qui est toujours moins risquée, car on ne ressort pas dans le trafic, et l’on sait à quel point il est difficile de doubler. Cela minimise aussi le nombre d’arrêts aux stands, et donc d’erreurs potentielles."
"C’est pour cela que lorsqu’il y a plusieurs stratégies qui sont proches, toutes les équipes tentent de ne faire qu’un arrêt. Mais si nous avons différentes voitures sur différentes stratégies, je pense que nous avons montré que cela produit un beau spectacle, donc il faut continuer dans cette direction."
Isola confirme que Pirelli a bien intégré le rôle joué par les pneus dans le spectacle, et c’est ce qui pousse le manufacturier à viser toujours des choix de pneus plus tendres, en plus d’avoir fait passer sa gamme vers quelque chose de plus tendre en général.
"En général cette saison, nous sommes un peu plus agressifs d’au moins un cran dans la gamme. A Bakou, nous sommes deux composés plus tendres que l’an dernier. C’est la direction. Pour prendre les bonnes décisions, nous devons collecter plus de données. Les gommes pour Bakou ont été données il y a 15 semaines alors que les seules chiffres que nous avions étaient ceux des essais d’Abu Dhabi à la fin de la saison dernière."
"Nous récupérons des données, nous les insérons dans notre système et nous générons des stratégies, mais nous ne considérons pas seulement ces chiffres, mais aussi d’autres éléments. Mais si c’est possible, nous voulons plutôt aller vers quelque chose de plus tendre pour avoie des courses plus intéressantes."
Le directeur de Pirelli n’est en tous cas pas étonné de l’effet très important des pneus sur les performances des équipes : "Je ne suis pas surpris car nous avons une fenêtre d’utilisation, nous donnons un intervalle de température où les pneus fonctionnent mais il y a toujours un pic et quand on a trois équipes aussi proches, elles cherchent le moindre centième de seconde pour trouver les meilleures performances."