Lotus à fond sur le développement du Coanda
"Aussi bien à Enstone qu’à Viry"
Le circuit de Yas Marina propose des challenges différents de celui de New Delhi. Ajoutez quelques nouveaux développements pour le système Coanda et vous aurez un week-end chargé sous le capot de la E20. Le chef motoriste de Renault Sport F1 Team, Ricardo Penteado, nous en dit plus.
Avez-vous trouvé plus facile de travailler sur le système Coanda en Inde qu’en Corée ?
Les situations étaient différentes. En Corée, nous étions à fond pour construire une cartographie de couple complètement nouvelle basée sur le capteur de couple embarqué. En Inde, nous avions déjà un très bon réglage de base et nous nous sommes attachés à améliorer son effet sur la performance de la voiture. Je dirais que c’était plus facile, mais c’était surtout beaucoup moins stressant. Cela dit, les gens qui travaillent en F1 aiment la pression du temps en général, c’est une bonne bouffée d’adrénaline. Cela me fait penser à la gestion de l’essence en Q3, quand il faut ajouter du carburant pour quelques tours de plus, des tours rapides et ensuite le premier relais basé sur une stratégie changeante.
Quelles différences constatez-vous avec l’ancien système dans la définition des cartographies, des rapports de boite, etc… ?
Une fois que vous avez une très bonne cartographie de base, les tâches corollaires sont les mêmes, quel que soit le type d’échappements. Nous avons juste à introduire la plus récente cartographie de couple dans notre outil de simulation et il mènera la voiture virtuelle à ses limites. Cela nous donne toutes les informations dont nous avons besoin pour choisir les rapports de boite, décider quel niveau de refroidissement nous allons utiliser, estimer la consommation d’essence, etc…
Abu Dhabi est très différent de l’Inde. Quels en sont les facteurs déterminants ?
Abu Dhabi ne présente que quatre virages où nous utilisons le troisième rapport (le 1, le 14, le 20 et le 21), en fonction de la charge en carburant et du niveau d’appui. Tous les autres se passent en seconde ou en première, ce qui implique qu’une bonne motricité sera déterminante. Par conséquent, la reprise de couple doit être précise avec l’accélérateur partiellement ouvert, en particulier dans le troisième secteur, afin de donner confiance au pilote. Cela être vrai aussi avec accélérateur à fond pour relancer la voiture en sortie des virages 1, 9 et 21.
Il est beaucoup question de la ligne droite qui vient après une épingle, un peu dans le style de Monaco. Est-ce un des points les plus compliqués à régler ?
Oui. Les virages 7 et 9, les plus lents du tracé, commandent deux longues lignes droites. Donc une bonne motricité sera capitale à la fois pour défendre sa position et pour attaquer. Nous devons travailler non seulement sur la souplesse, mais aussi sur la dernière extrémité du couple sur nos blocs.
Comment envisagez-vous le week-end ?
Nous sommes à fond sur le développement du système Coanda, aussi bien à Enstone qu’à Viry. La dernière version vient juste d’être passée au banc et devrait nous aider à réduire l’écart avec les leaders. Kimi possède une petite expérience ici et Romain connait assez bien ce circuit aussi. Je pense qu’il sera difficile de s’accrocher aux duellistes en lutte pour le titre, mais la troisième marche du podium n’est pas hors d’atteinte.
Source : www.lotusf1team.com